Marius Trésor : “J’ai une balafre de 48cm dans le dos. J’ai, à gauche et à droite, une prothèse au genou. Maintenant, Yannick Stopyra aimerait bien faire un 100m avec moi”

    Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux, Marius Trésor, a expliqué comment il avait arrêté sa carrière, la faute à des soucis physiques.

    « En décembre 83, janvier 84, je pars avec Bordeaux faire une préparation aux Antilles. Je fais une mi-temps contre la Martinique, et ça allait encore. A la mi-temps en Guadeloupe, quand je suis sorti, je n’ai même pas vu la seconde mi-temps. J’étais allongé sur une table de massage toute la seconde mi-temps. Et quand je suis rentré à Bordeaux, je suis allé directement voir le docteur qui m’avait opéré le dos. Quand il m’a ausculté, il m’a dit qu’il avait peur qu’il faille recommencer… On m’a fait une piqûre, pensant que ça allait me soulager, mais j’avais toujours mal. Donc début mai, nouvelle opération du dos, et là, une fois que je me suis réveillé, on m’a dit que pour le foot au haut niveau, c’était probablement terminé… Qu’il faut faire une croix sur ça. Bon, j’avais 34 ans, de toute façon j’étais déjà près de la sortie, alors je la prends ».

    Est-ce qu’il s’y attendait ?

    « Je m’attendais à quelque chose… Tout est parti d’une opération qu’on m’a faite pour une hernie inguinale. C’est en bas du ventre, du côté de l’appendicite. On m’a envoyé à Paris, j’ai consulté des professeurs, ainsi que le docteur de l’Equipe de France. Il m’avait dit que je restais à Paris, et que le lendemain il m’opérait. Le docteur de l’Equipe de France me dit ‘il est con ce docteur, ce n’est pas une hernie inguinale, c’est une déchirure de la paroi abdominale, mais à l’arrivée c’est exactement la même chose. Je descends à Marseille, et le jour de mon anniversaire, le 15 janvier 77, je me fais opérer d’une hernie inguinale. Je reprends l’entrainement un mois et demi après : tant que je courais en ligne droite ça allait, et dès que je changeais de direction, j’avais exactement la même douleur, comme si on ne m’avait pas touché… Un ancien joueur me passe un coup de téléphone. Il me dit ‘je suis tes péripéties par voie de presse, j’avais un joueur dans mon équipe qui avait les mêmes symptômes, et c’est un chiropracteur allemand qui l’a remis sur pied, ça ne te coûte rien de venir le voir avant de te faire réopérer’. Le lendemain, à midi pile, le joueur appelle les médecins au Stade Vélodrome, il demande s’il n’y a aucun signe qui leur fait penser que… ‘Non, il n’y a rien’. Mais ‘est-ce qu’il a les deux jambes jointes ? Non ? Alors joignez-les et regardez s’il n’y a pas de décalage’. Effectivement, j’avais une jambe un peu plus courte que l’autre. C’était donc un déplacement du bassin… Le lendemain, on est alors allé en Allemagne, et ça a duré 15 minutes à peine. Il m’a remis sur pied, et m’a demandé d’être au repos 15 jours, pour ensuite reprendre l’entrainement. Mais malheureusement, le mal était fait… J’ai fait beaucoup de matches avec cette douleur. A Marseille, quand je disais que j’avais mal, on ne voulait jamais me croire. J’ai fait des matches dans un état, n’en parlons pas ».

    A t-il toujours aujourd’hui des douleurs de sa vie de footballeur ?

    « Là, j’ai une balafre de 48 centimètres dans le dos. J’ai, à gauche, une prothèse au genou. J’ai aussi à droite une prothèse au genou. Et la dernière grosse opération que j’ai eue, c’est au niveau de la prostate qu’on m’a enlevée. Donc… Je fréquente une salle de sport, je fais beaucoup de vélo, mais c’est tout ce que je peux faire. De temps en temps, je discute avec Yannick Stopyra, qui me dit que maintenant, il aimerait bien faire un 100 mètres avec moi (rires) ».

    Retranscription Girondins4Ever