Alain Roche : “Si je n’avais pas eu ces problèmes de croisés, de ménisque, qui m’ont pollué la vie pendant quelques années, je pense que j’aurais pu faire partie du groupe des Champions du Monde 98”

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    Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Alain Roche, s’est souvenu de son second passage en Equipe de France, et notamment de ce match contre la Bulgarie. Plus globalement, il revint aussi sur son rapport à l’Equipe de France, lui qui ne compte “que” 25 sélections.

    « J’ai mis 20 ans à la regarder et à la revoir, ce match-là… ça se joue à rien, un exploit individuel de Kostadinov. Mais tu ne perds pas la qualification là-dessus… j’ai vécu des galères en Equipe de France, et ce n’est pas dû aux problèmes entre les joueurs, c’est dû à du management, mais pas que non plus. C’est surtout dû à mes blessures. J’ai eu mes ligaments croisés à un an et demi d’intervalle. J’étais titulaire avant le Championnat d’Europe en 96, et juste avant d’aller en stage à Clairefontaine, je me blesse au dos et je ne peux plus rien faire pendant 15 jours… Je suis obligé de me faire des piqûres d’anti-inflammatoires pour me soulager, pour revenir. Marcel Desailly, qui jouait défenseur central à Milan alors qu’il jouait milieu de terrain en Equipe de France, redescend d’un cran, et il s’impose… Il est indiscutable avec Laurent Blanc après. Ce sont les blessures, je pense… Si je n’avais pas été blessé au dos, c’est moi qui devais jouer. Marcel restait toujours milieu de terrain avec Didier Deschamps. Mais voilà… En 97, je me reblesse aux ligaments croisés. Je n’ai jamais retrouvé mon niveau pour réintégrer l’Equipe de France. Alors, c’est une frustration terrible parce que vous vivez de 92 à 97 en Equipe de France, et l’année où il faut être là, en 98, pour la Coupe du Monde, vous n’y êtes pas… En plus, c’était Aimé Jacquet qui était sélectionneur, que je connaissais depuis mes 18 ans… Il ne me l’a pas dit, mais j’ai compris sa décision qui était totalement logique, et le résultat lui a donné raison. Si je n’avais pas eu ces problèmes de croisés, de ménisque, qui m’ont pollué la vie pendant quelques années, je pense que j’aurais pu faire partie du groupe des Champions du Monde 98. Les blessures m’ont handicapé à des moments importants, où il fallait être là. Ma carrière était pas mal, mais il manque quelque chose ».

    Cela reste donc aujourd’hui LE regret de sa carrière.

    « Oui, énormément. Jouer une Coupe du Monde, ça n’arrive pas à tout le monde, pas tous les ans, et là on était à deux doigts d’y aller… C’est un regret, bien sûr. J’ai une profonde affection pour l’Equipe de France, la Marseillaise me met les larmes aux yeux. Je suis extrêmement patriote, et voilà… Ça a été dur ».

    Retranscription Girondins4Ever