Marouane Chamakh : « J’ai donc un contrat pro en main à 17 ans et un contrat espoir aux Girondins, où je ne suis pas encore pro. Le choix a été difficile »
Lors d’une interview sur YouTube, Marouane Chamakh, ancien attaquant des Girondins de Bordeaux, est revenu sur son parcours et sa carrière. Il est revenu sur la période où il avait été sollicité par Valence, champion d’Espagne cette saison-là, et qu’il avait été faire un essai sans prévenir les Girondins.
« Si c’était un choix facile de ne pas y aller ? Quand je suis parti faire un essai à Valence, les Girondins ne sont pas au courant. Je m’enfuie du centre de formation. Ma mère est à l’hôpital et je profite un peu de ça pour dire que je vais accompagner ma mère, que je vais rester avec elle. Une sorte de fugue ? Une fugue déguisée parce qu’ils m’ont donné l’autorisation. Sachant que je devais être aux côtés de ma mère, j’en ai profité pour aller faire l’essai à Valence. J’avais 17 ans et je jouais avec les moins de 17 ans aux Girondins. Quand les planètes sont alignées… Le deuxième jour, Elie Baup me veut, l’entraîneur des pros. Je m’y entraînais des fois, alors qu’il a l’équipe réserve à disposition. Mais c’est moi qu’il voulait parce que j’avais un certain profil. C’est vrai que j’étais venu à 2-3 entraînements et j’avais un peu bousculé tout le monde donc c’est moi qu’il voulait. Le responsable des moins de 17 ans dit ‘Marouane est à l’hôpital, il a accompagné sa mère donc on le laisse tranquille’. Il dit ‘dites lui de venir demain’. Ils étaient au courant que ça s’était bien passé pour ma mère parce qu’à partir du mardi ils appelaient ma mère à la clinique pour me parler. Sauf que ma mère disait à chaque fois ‘Marouane est à la cafétéria’. Ils appelaient une heure après ‘il est encore à la cafétéria’, trois heures après… Donc ils soupçonnaient quelque chose, ils avaient des doutes. Mercredi, Elie Baup insiste. Ils envoient quelqu’un à l’hôpital et ils voient que je ne suis pas là. Ils sentent un truc mais ils m’avaient donné une semaine. Vendredi, ils m’attendent à l’aéroport. Finalement Valence me propose un contrat pro de 5 ans. J’ai donc un contrat pro en main à 17 ans et un contrat espoir aux Girondins, où je ne suis pas encore pro. Le choix a été difficile. Même ma mère, quand l’offre de Valence est arrivée, elle n’arrivait pas à comprendre comment on pouvait gagner autant d’argent en poussant un ballon. Mon père qui travaillait tout le mois pour gagner peut-être 6000 ou 7000 francs, alors que moi, en sortant du centre de formation ils me donnaient ça alors que je ne faisais rien. Ça a mis 2-3 ans à rentrer dans leurs têtes. Valence me proposait à l’époque une prime de 300 000 francs et 70 000 francs de salaire par mois. Ma mère n’arrivait pas à y croire, pendant une heure elle demandait des explications. C’était un peu marrant. Finalement je suis quand même resté aux Girondins, j’ai signé mon contrat espoir. J’ai compris que derrière, il fallait quand même que je finisse ma formation. Comment je l’ai compris ? Tout seul. C’est vrai que mes parents m’ont laissé le choix. J’ai peut-être été influencé par un agent qui a profité de la situation. Ça m’a peut-être servi au niveau des Girondins. J’étais peut-être un peu plus considéré. »
Retranscription Girondins4Ever