Laurent Brun : “Quand on sème, on récolte, et quand on sème mal, on récolte mal”
Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste Laurent Brun, s’est exprimé sur la rétrogradation administrative des Girondins de Bordeaux en National 2.
« J’ai reçu cela avec beaucoup de tristesse, mais sans surprise. Si l’on reprend tout ce qu’on a dit tout au long de la saison, à chaque fois que j’ai répondu aux questions, je disais que je ne le sentais pas du tout et que cette histoire allait finir en National 3… Donc j’ai vécu cela avec beaucoup de tristesse, mais sans surprise. A un moment donné, quand on sème, on récolte, et quand on sème mal, on récolte mal. C’est le fruit de politiques catastrophiques depuis quatre ou cinq ans. Si Gérard Lopez n’est pas à l’origine des problèmes connus par les Girondins de Bordeaux, qui entretemps se sont appelés Bordeaux Girondins, il aura quand même coulé le club quelque part. Ce sont des descentes en cascade pour toutes les équipes, la disparition – et ça c’est une catastrophe humaine, sportive et économique – du statut professionnel, et ça c’est un séisme dans le football français. Maintenant, est-ce que c’est la meilleure solution, peut-être aussi aujourd’hui parce qu’il faut vite se tourner vers l’avenir et l’avenir proche. Mais je le vis mal, en tant qu’amoureux des Girondins. C’est dur, c’est une institution qui s’écroule ».
Et en plus, de nombreux salariés en subissent les conséquences.
« On laisse 120 personnes sur le carreau… j’ai une pensée émue pour les salariés des Girondins, pour les anciens qui sont partis aussi car certains sont toujours affectés et blessés, même traumatisés par ce qui s’est passé. C’est quand même une vie, quand vous passez 20-30-35 ans dans une boite, que vous donnez tout, avec vos qualités et vos défauts, et que vous vous faites virer sans ménagement ou par un mail… On sait que le milieu du football est impitoyable, mais non seulement il l’est sportivement, mais il l’est également humainement à Bordeaux ».