Alain Giresse : “Je vois tous ces grands joueurs qui arrivent, des internationaux qui viennent à Bordeaux, le niveau augmente, est-ce que je vais suivre le niveau ?”

    Interviewé par l’application 90′ Football, Alain Giresse, ancien joueur et légende des Girondins de Bordeaux, est revenu sur ses plus belles heures bordelaises.

    Je n’habitais pas Bordeaux, j’étais dans un village. Ce n’était pas facile de venir. Le jour où on m’a emmené (au stade) c’était pour un match amical contre le club brésilien de Palmeiras. J’ai découvert ce stade. Quand vous êtes là, c’est de la magie. Vous voyez les joueurs qui sortaient du tunnel. Voilà, c’est… C’est la référence même, quand on est passionné de football, de là où on veut, où on espère un jour jouer (sourire) ! Jamais je ne retrouverai des émotions avec autant d’intensité que ce que j’ai pu vivre parce que c’était du direct. J’avais pris l’habitude de cogner mes deux chaussures, tac, tac, contre le mur ! Je les cognais pour qu’elles soient bien à mon pied. C’était devenu une espèce, je ne dirais pas de superstition, mais d’habitude. Comme c’était des chaussures cirées, petit à petit je marquais. Le cirage restait imprégné sur le mur. Ça se passe de tout commentaire, mais je peux rentrer dans tout ce que j’ai fait avec Bordeaux. Quand avec Bordeaux, on est Champions en 84, je suis conscient que ça attend le titre depuis 1950. Quand je vois ce club qui, tout d’un coup, à partir de 78, commence à prendre la dimension pour être européen etc… Je vois tous ces grands joueurs qui arrivent, des internationaux qui viennent à Bordeaux, le niveau augmente, est-ce que je vais suivre le niveau ? Et après, j’ai eu le capitanat. La fierté d’être capitaine parce que j’étais le capitaine, le relais avec l’entraîneur, mais aussi quelqu’un du cru. C’est facile à dire à Bordeaux, le cru… (rires) J’accueillais les joueurs ! C’était quoi mon histoire de vie ? Dans l’atelier de mon père je jouais au foot, puis tout d’un coup passer dans les équipes de jeunes de Bordeaux. Jouer au foot, la passion. Et d’arriver à ce que tout d’un coup le rêve se transforme en réalité. Les grands matchs, les titres, l’Equipe de France, les Coupes du Monde… J’ai dit stop, ça va !”

    Retranscription Girondins4Ever