Léonard Specht : “Avec mes frères et sœurs, nous avions quelque chose qui n’a pas de prix : l’amour de nos parents”

    Dans le Podcast des Légendes, l’ancien défenseur des Girondins de Bordeaux, Léonard Specht, a évoqué l’obtention de son premier contrat professionnel à Strasbourg, et surtout la fierté de ses parents à ce moment-là.

    « Ils sont fiers je pense à ce moment-là, oui, mais ils ne le disent pas. On ne dit pas ça. Mon père allait aux matches, et il avait beaucoup de chauffeurs comme il l’avait pas le permis… Au début, pour m’emmener au match, il n’y avait pas beaucoup de monde. Le train à 6 heures, le vélo à la gare, puis à l’entrainement, et à 10 heures je reprenais le vélo et le train le soir, qu’il pleuve ou qu’il vente, trois fois par semaine… mais ce n’était pas un problème, on le faisait. J’avais envie de le faire. Quand je raconte ça à mes enfants ou petits-enfants, je n’ose parfois pas, car ils se disent que je raconte des conneries… Mais on l’a fait, c’était comme ça. Donc je pense que mes parents étaient fiers, et ils ont vu que j’avais fait des efforts, que ça ne se faisait pas comme ça, même si quand je suis allé au stade mon père m’a dit ‘tant que tu n’auras pas le bac, tu n’auras pas le droit de faire footballeur’. J’ai eu le bac pour faire plaisir à mon père, mais c’était difficile ensuite de continuer les études. J’ai essayé pendant une année de faire du droit, mais c’était compliqué. Mais je pense que mes parents étaient fiers. Quand mon père allait au match, il était en tribune d’honneur, on le saluait. Ce n’était plus le petit cheminot du village qui travaillait à mi-temps, et l’après-midi faisait son jardin et élevait des moutons pour aider la famille. Donc il était content ».

    Et ses parents ont été essentiels pour sa vie de footballeur et d’homme.

    « Ils m’ont donné quelques clés importantes pour la vie. Mon père n’avait rien, et quand je voulais quelque chose, il me disait de travailler pour l’avoir, parce qu’il ne pouvait pas me le donner. Ça, c’est une fantastique aide pour la vie. Et mes frères et sœurs, et moi-même, avions quelque chose qui n’a pas de prix : l’amour des parents. Ils ne le disaient pas, mais ils faisaient tout pour nous, ils nous aimaient. Quand vous avez ça, votre vie ne vous décevra jamais, vous ne serez jamais frustré… Et ça, ce sont les parents qui vous le donnent ».

    Retranscription Girondins4Ever