Michel Vautrot : « Claude Bez dit ‘oui, j’ai donné aux arbitres, pour payer des prostituées, et elles ne font pas de facture’ »
Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien arbitre français de niveau international, Michel Vautrot, a réagi au fait que dans les années 80, il y avait une rumeur concernant le fait que Claude Bez offrait des prostituées aux arbitres. En fait, cela n’allait pas que dans un sens, puisque les arbitres ont également eu des approches à l’étranger.
« Si je suis au courant des pratiques qui existaient à cette époque ? Bien sûr, mais il fallait être aussi très prudent. Quand vous avez des gens qui arrivent des pays de l’est, qui n’ont rien chez eux… Je me souviens de ce grand arbitre, ancien capitaine de son équipe nationale, qui est devenu un arbitre de top niveau mondial, Károly Palotai… Un jour, il vient arbitrer à Saint-Etienne. Il se promène le matin. Il mariait sa fille, et il voit les belles robes de mariées, qu’il n’avait pas chez lui. Donc tout de suite on va dire ‘si vous la voulez, on va trouver un prix’. Ces gens-là, il fallait qu’ils soient prudents, il y avait des tentations… Et nous, quand on allait dans les pays de l’est, bien sûr que quand on était au restaurant, comme par hasard, il y avait trois belles femmes à la table d’à côté… Ce n’était évidemment pas un hasard. Il ne fallait pas être dupe. Mais si vous rentrez dans ce jeu-là… Je n’ai aucun mérite, je n’ai jamais bu une goutte d’alcool, ni de café. J’ai bien fait, parce que dans les pays de l’est, quand vous ne buviez pas, c’était une impolitesse. J’étais au début mal considéré parce que je refusais de boire. L’être humain est faible, et tout le monde essaye de profiter ».
Et il raconta, bien qu’il ne soit pas impliqué, qu’il fut amené à témoigner concernant Claude Bez.
« Bordeaux, je connais, parce que j’ai été directement impliqué. Contrairement à ce que beaucoup de gens disent, j’aimais bien Claude Bez, avec ses excès. C’était un style qui était un type à l’ancienne. Une poignée de main suffisait. Pas besoin d’un écrit. Il était très dur avec ses joueurs. Il venait vers moi, et me demandait en bégayant pourquoi je n’avais pas mis dehors son joueur… C’était la discipline, c’était l’extrême extrême. Claude Bez, avec le trou dans la comptabilité, il fallait bien qu’il rende des comptes. Il dit ‘oui, j’ai donné aux arbitres, pour payer des prostituées, et elles ne font pas de facture’. Didier Couecou trouve bon de nous mettre Joël Quiniou et moi comme témoins dans la procès médiatique… Parce qu’on était des arbitres internationaux, pour dire que ça ne se faisait pas, etc… Je ne sais pas pourquoi, mais on se retrouve convoqués. Je fais une belle lettre au Président pour lui dire que je n’ai rien à leur dire, d’autant qu’on n’avait pas le droit d’arbitrer Bordeaux au niveau international (en Coupe d’Europe, ndlr). Mais voilà que le Président l’a mal pris, ça passe sur France Infos… Il fait un ordre de réquisition pour qu’on soit présentés devant le tribunal avec la force publique s’il le faut… On est procès, on nous appelle, tous les médias étaient présents. Je dis que je ne peux rien dire car en tant que français, je n’ai jamais pu arbitrer Bordeaux… Donc on ne sait pas comment ça se passe. ‘Bon, beh, allez vous en’. Tout ce cinéma pour rien ».