Lamine Sané : « Je me rappelle que même Bellion m’engueulait, en me disant ‘hey, doucement’… Je lui disais que j’avais envie d’avoir la même voiture que lui (rires) »
Pour « Au cœur du jeu », l’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Lamine Sané, s’est remémoré le cheminement jusqu’à son premier contrat pro au FCGB, après une année en réserve.
« A la reprise, il y a pas mal de blessés en équipe première, notamment Alou Diarra qui avait mal au dos, Marc Planus était blessé… Cela faisait beaucoup de joueurs défensifs qui étaient absents. C’est là où Laurent Blanc a besoin de défenseurs, et il fait appel à moi. A partir de là, j’y vais, c’est peut-être la chance de ma vie… C’était pour des entrainements, il manquait un joueur, donc je complétais le groupe. Au bout d’une semaine ou deux, déchirure aux adducteurs. J’étais très proche d’Henri Saivet, je lui explique que j’ai une douleur quand je joue, que ça ne se voit pas parce que je force… Là, il me dit de serrer les dents. Il me dit ‘là, si tu dis que tu es blessé, t’es mort !’ (rires). Je le remercie encore aujourd’hui parce qu’il est plus jeune que moi de trois ans, et quand je suis arrivé c’était le petit frère qui est devenu grand frère. Il m’expliquait comment être professionnel et comment faire… Il me guidait. J’ai serré les dents… On me renvoie avec la réserve, mais tous les jours Laurent Blanc me rappelle, jusqu’au jour où ils me prennent dans le groupe. Ma douleur passe, dieu merci… Laurent Blanc me dit que je vais m’asseoir sur le banc, que je vais venir avec eux parce que même en dehors du terrain, je suis quelqu’un de joyeux, que j’amène de la joie de vivre et que c’est important. C’était en 2009, et je fais presque toute la seconde partie de la saison sur le banc avec eux. C’est là où on termine Champions d’ailleurs, et juste à la fin, mon agent m’appelle et me dit que Laurent Blanc est satisfait de moi, et qu’on me propose un contrat pro. Ils proposent cinq ans, et c’est là où ma carrière a démarré ».
Est-ce qu’il réalisait ?
« Je me suis dit wahou… Quand je suis arrivé, j’étais le cinquième défenseur central, et il en faut trois… Il y avait Henrique, Planus, Diawara, Saunier… J’étais le cinquième. Petit à petit je suis monté. Souley est parti à Marseille, Ciani est arrivé, mais j’ai fait mon chemin. Après, je ne suis pas un mec qui a peur de la concurrence. J’étais à fond aux entrainements. Je me rappelle que même Bellion m’engueulait, en me disant ‘hey, doucement’… Je lui disais que j’avais envie d’avoir la même voiture que lui (rires) ».