Laurent Brun : « Les guéguerres intra-supporters, on n’en a rien à foutre ! C’est bon. Ça suffit. Les Girondins n’ont vraiment pas besoin de ça »
Pour Bordeaux Le Mag, le journaliste Laurent Brun, avant le communiqué de ce soir des Ultramarines, s’est longuement exprimé sur la situation actuelle aux Girondins de Bordeaux, avec le conflit entre les deux groupes de supporters.
« Je suis très pessimiste. Je suis arrivé en voiture, j’étais bloqué par les North Gate, qui n’ont pas fait exprès de me bloquer, mais je ne comprenais pas. C’est juste qu’ils ne pouvaient pas accéder au stade en fait. Je n’ai pas été gazé, ce qui n’a pas été le cas des confrères. C’est grave ce qui se passe. J’ai peur qu’il y ait un blessé très grave, ou un mort, que ce soit n’importe qui en fait, un supporter, un encarté, un journaliste, un enfant… ça commence à faire peur, et il y en a marre de ces comportements de voyous. On va où ?! Effectivement, c’était en dehors du stade, et heureusement que ce n’est pas dedans. Mais qu’est-ce qu’il faut faire ? Même les policiers ont pris des projectiles… Où on va ?! Les voyous, c’est en prison, pas dans les rues ou dans le stade. Quelles que soient les revendications de base, on peut le comprendre, ce n’est pas la question. On ne peut pas continuer comme ça, ça va mal finir, et ce sont toujours forcément des innocents qui trinquent. Les guéguerres intra-supporters, on n’en a rien à foutre ! Ça n’a pas de place. On peut affirmer sa puissance, sa légitimité, son passé, son palmarès, aucun problème. On peut aussi affirmer le fait d’exister. Mais on ne se tape pas sur la gueule. On supporte les Girondins de Bordeaux, on est là pour faire vivre un stade, aider un club à remonter. Il faut arrêter de se tirer des balles dans le pied. Je vois des gens qui ne veulent plus venir, qui ne veulent plus accompagner leurs enfants, qui ne veulent plus venir avec les écoles de football. Mais on va où, sans déconner ?! On attend qu’il y ait quelqu’un qui soit allongé dans une marre de sang, qui ne respire plus, pour dire ‘ah ouais, on est allés trop loin’. On veut se prouver quoi ? Il faut arrêter, on a besoin de tout le monde. Il y a des bons gars dans tous les groupes, on a tous la même passion, celle des Girondins de Bordeaux. Donc il faut arrêter ça, c’est trop grave ».
Puis, il ajoute.
« Les Ultras se comportent bien à l’extérieur, il n’y a pas de problème. En National 2, je n’ai pas eu d’échos de choses qui se soient bien passées. Je ne sais pas tout bien sûr et je n’en ai pas la prétention. On sait que ça peut bien se passer, donc ça doit être comme ça. On attend qu’il y ait des blessés très graves ou des morts ? Là oui, il n’y aura plus de possibilités de revenir en arrière. A un moment donné, il faut être intelligent, et être unis derrière le même objectif. Ils ne seront peut-être jamais amis, on ne le demande pas, et on peut même être ennemis dans le respect. Les groupes de supporters ne représentent pas l’ensemble des supporters des Girondins de Bordeaux. Ça, il faut se le mettre aussi dans la tête. Chacun fait son job à son niveau, et qu’on arrête de se taper sur la gueule dans les bars, dans la rue… C’est bon. Ça suffit. Les Girondins n’ont vraiment pas besoin de ça, et ça, ça ne contribue pas à aider le club ».
Le communiqué des Ultramarines ce mardi soir :