Bradley Danger (ex-Rodez) : « Au début, on veut que ça reprenne, on a envie de les taper… Puis, plus le temps passe, et on se dit ‘les gars c’est chaud, si on marque encore, ils vont tous descendre’ »
Pour « Au Cœur du jeu », l’ex-capitaine de Rodez, Bradley Danger, est revenu sur la dernière rencontre d’il y a deux saisons, entre les Girondins de Bordeaux et son équipe, sur ce fameux match arrêté.
« Notre dernier match, c’est à Bordeaux. Eux jouent la montée, nous le maintien. On va là-bas, un Matmut Atlantique plein à craquer, 42000 spectateurs… Ils jouent la montée, il y a tout le monde, les Lizarazu… Tout le monde. Il faut qu’ils nous en mettent cinq, et ils pensent que… Bref. On va là-bas, on joue, on se fait dominer, c’est normal, il y a 42000 supporters. On savait que ça allait être chaud. On s’était dit qu’il fallait passer les 15-20 premières minutes, et qu’au bout d’un moment ils allaient commencer à descendre… Sauf qu’en fait, eux, ils attaquent à huit, vraiment… Cela veut dire que dès qu’on arrive à sauter leur pressing, on a des occasions de fou… On a deux face à face, qu’on rate limite… On a des opportunités quoi. On marque à la 20ème, et notre joueur (Lucas Buades) va à la caméra, et veut faire un truc… Il y a un mec qui descend, on connait l’histoire… Une dinguerie encore, pfff (sourire). Je te jure, une dinguerie, match arrêté, etc… »
Puis le défenseur raconta comment il a vécu les choses sur le terrain.
« En fait, au début, tu ne comprends pas, tu te demandes ce qu’il s’est passé. Parce que nous, on ne voit pas… L’arbitre nous renvoie tous aux vestiaires, et toi tu es joueur… Tu te dis que c’est trop bien, qu’il y a 40000 personnes, tu gagnes 1-0, et tu sens que tu peux marquer. Même si c’est chaud hein tu subis, mais tu es dans le truc, dans l’adrénaline. Le stade est magnifique, c’est une vraie ambiance, tu as envie de jouer quoi… Donc on rentre, au début on espère que ça va reprendre et tout. Et notre joueur qui s’est fait un peu toucher, il n’est pas là. Nous, on se dit, wesh, il faut que ça reprenne, on est ‘déter’, on a envie de les taper tu vois, on gagne 1-0… Mais on se dit que si on marque un deuxième but, ça va être quoi ?! Mais on a envie de jouer… Notre joueur revient, et on le sens bizarre un peu, en mode ‘il ne comprend pas ce qui vient de se passer’. Il fait les tests avec les médecins, et eux disent qu’il est choqué. Ils ne disent pas qu’il a pris une tarte de ouf, mais qu’il est en état de choc. Ça commence à parler, et nous, plus le temps passe, et plus on se dit ‘les gars c’est chaud, si on marque encore, ils vont tous descendre’. Si on marque, ils savent très bien qu’ils ne vont pas monter… Ils perdent déjà 1-0, donc ça veut dire qu’il faut qu’ils nous en mettent six… On se dit que si on remet un but, on va prendre 42000 personnes dans la tête, et ce n’est pas les agents de sécurité devant le tunnel qui vont les arrêter… ».