Julien Faubert : « Mon agent avait gribouillé mon contrat vite fait dans l’avion. Il me dit : ‘s’ils acceptent ça, c’est incroyable’ »
Pour Histoires de Foot, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux, Julien Faubert, a donné en détail son départ du FCGB, et surtout sa signature à West Ham pour 12 millions d’euros.
« Je fais trois ans à Bordeaux, je gagne un titre, je joue la Ligue des Champions, je fais l’Equipe de France Espoirs et l’Equipe de France. C’est vrai que j’ai discussions avec des collègues de l’Equipe de France, qui évoluaient en Premier League, et qui me racontaient comment c’était en Angleterre, et plus ça allait plus j’avais le cœur qui m’appelait là-bas… C’est un championnat qui me correspondait, je suis un joueur engagé, j’aime l’impact athlétique, qu’on me rentre dedans, et j’aime rentrer dedans. A la fin de ces années à Bordeaux, je fais la demande de partir. Je suis déjà sollicité. Jean-Louis Triaud, qui était devenu comme un père spirituel pour moi, me dit ‘petit, hors de question que tu partes. On va recruter un autre entraineur’. C’était compliqué pour moi dans ce milieu, mais je suis quelqu’un d’assez sentimental. Je suis quelqu’un qui m’attache aux gens quand les gens me donnent beaucoup. J’avais eu mon coach de l’époque, Ricardo, qui a été mon deuxième mentor, qui m’a fait connaitre et comprendre les exigences du haut niveau. Ça n’a pas été facile mais… On fait le forcing avec mon agent, et il dit ‘ok, le seul moment où tu peux partir, c’est pour 10 millions d’euros’. On a l’AS Roma qui vient. On part à Rome, on rencontre les dirigeants, on rencontre le coach à l’époque qui était Spalletti. Tout est calé, tout est prêt. Rome met 8 millions d’euros sur la table. Bordeaux dit non, et c’est catégorique. Ça ne se fait pas. On a les Glasgow Rangers qui se positionnent. Je les rencontre à Aix. La personne vient, commence à taper mon contrat, et les Glasgow Rangers mettent 10M€. Bordeaux accepte. Pendant l’échange avec les Rangers, mon agent reçoit un appel. Il sort, il re-rentre, et avant de rentrer il m’envoie un texto en me disant ‘dans 5 minutes, tu prétends que tu vas aux toilettes, et je te rejoins, il faut qu’on discute’. Je me demande ce qui se passe… Je le rejoins et il me dit qu’il a un club de Premier League, à Londres. Qu’est-ce qu’on fait ? Il y a un jet qui nous attend à Marignane, et ils sont prêts à nous faire partir… Bah on y va ! (rires). Il me dit ‘dans ce cas-là, tu me suis’. Il dit aux personnes des Rangers qu’on doit partir, qu’on a un empêchement. On part, on les laisse en plant. Il me dit ‘écoute, je ne pourrai plus jamais mettre de joueurs aux Rangers, mais c’est comme ça’. On prend l’avion, on arrive à Bordeaux, on commence à négocier avec West Ham. On a les dirigeants de Bordeaux qui sont aussi là. Ils discutent entre clubs d’abord, ils se mettent d’accord sur 12 millions d’euros. Puis, c’est à notre tour. Mon agent avait gribouillé mon contrat vite fait dans l’avion. Il me dit dans l’avion : ‘s’ils acceptent ça, c’est incroyable’. Il met de beaux chiffres, de belles primes, et il met quatre ans, ce qui se faisait très peu à l’époque. Je n’y crois pas (sourire). J’ai confiance en moi, je suis performant, mais on n’est pas sur un club du Big 4 à l’époque. Ça a duré dix minutes. L’avocat regarde, il donne au responsable du club, qui dit ‘ok’. J’ai mon agent qui me met un coup de genou sous la table… Et la personne de West Ham en face de moi me dit ‘do you want five years ?’. Bah oui… Donc je signe cinq ans à West Ham. Au final, mon agent a dit qu’il aurait dû aller plus haut (rires) »