On croit en vous

    Vendredi soir, nous étions résignés, en colère, négatifs, pessimistes, et probablement comme vous, attristés et abattus. Être supporter, quoi qu’on en dise, c’est souvent subir. Subir les résultats de notre équipe de cœur. Et sans faire de recherches approfondies dans les livres d’histoire, vous savez qu’on a été une victime de choix ces dernières années. Alors, forcément, l’on se dit qu’on a dû être de sacrés enfoirés dans une autre vie pour mériter ce qui nous arrive.

    Mais supporter, c’est aussi soutenir. Vendredi soir, vraiment, l’on pensait que c’était foutu. Et si vous n’aviez pas été en capacité de revenir en haut du tableau il y a quelques semaines, franchement, on ne vous en aurait pas voulu, nous n’aurions même pas eu un soupçon d’énervement. On connait aussi bien que vous les circonstances et le contexte de cette saison, sauf que votre engagement vous engage. Jusqu’au bout. Et encore une fois, on a vu de quoi vous étiez capables, avec votre cœur, votre tête, et vos jambes. On se refuse de croire que tout ça a disparu.

    On est aussi bien placés pour savoir que les défaites entrainent une spirale négative, dont il est difficile de s’extraire. Lisez-nous attentivement : c’est terminé. Cette série de défaites est terminée, et elle va s’arrêter au stade de la source, à Orléans, face à Saint-Pryvé Saint-Hylaire. Pourquoi ? Parce qu’on ne veut pas croire que vous avez fait tous ces efforts depuis des mois, pour tout foutre en l’air aujourd’hui. C’est impossible. Surtout que, franchement, si vous pensez avoir la pression ces derniers temps, vous n’imaginez certainement pas ce que le mot pression veut dire chez nous.

    Pourquoi encore ? Parce qu’on croit en vous. Vous nous avez redonné le sourire et ce dès le premier match, quand tout était mal embarqué. Vous nous avez montré des valeurs de combativité que nous n’avions plus vues depuis des années, et on pèse nos mots. Vous êtes revenus bon nombre de fois au score et ça, croyez-nous, cela remonte dans notre mémoire de supporters à des années aussi. Vous nous avez réconcilié avec un foot que nombreux trouvent aseptisé. Vous êtes des bons gars, on le sait, des passionnés de foot, parfois des écorchés de foot, mais c’est ce qui fait qu’on vous suit, qu’on vous supporte, qu’on croit encore en vous. Vous croyez que c’est impossible ? Pas nous, parce qu’on a vu bien pire, vous n’imaginez même pas. N’ayez pas de regrets, ne nous faites pas en avoir. Ressentez nos couleurs, vos couleurs, ce scapulaire. Celui qui vous a fait venir, celui qui est immortel, invincible. Redevenez invincibles. Faites-le. Sept matches, sept victoires. Redonnez-nous dû rêve, de la fierté, et offrez-vous quelque chose de magique, que vous raconterez à vos enfants plus tard. Si on a parfois eu de la haine, c’est parce qu’on vous aime. Faites perdurer cet amour. Faites-le. Faisons-le.

    Allez Bordeaux !