[Anniversaires] Passés par les Girondins, Zinedine Zidane, Jean Tigana, Jean-François Domergue et Mariano fêtent leurs anniversaires ce 23 Juin

Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de quatre anciens passés par le club des Girondins de Bordeaux : Zinedine Zidane, Jean Tigana, Jean-François Domergue et Mariano. Zinedine fête ses 53 ans, Jean ses 70 ans, Jean-François ses 68 ans et Mariano ses 39 ans ce 23Juin. L’occasion de retracer leurs parcours au club. Actuellement Mariano évolue à l’América FC (D2 brésilienne).
Zinedine Zidane

- Zinedine Zidane, milieu offensif, au club entre 1992 et 1996, 179 matchs et 39 buts
Les supporters des Girondins sont fiers et ravis d’avoir vu les premiers pas d’un joueur de l’étoffe de Zinedine Zidane. Pour ceux qui fréquentaient les tribunes de Lescure, ils se souviennent d’un joueur divin, avec une classe incomparable et une technique raffinée. Son toucher de balle, ses dribbles, ses passes et ses coups francs restent inoubliables pour les chanceux supporters marine et blanc.
Découvrant le football dans le quartier de la Castellane de Marseille, passé par Septèmes, formé à l’AS Cannes, Zinedine Zidane découvrit la Première division à 17 ans avec son club formateur.
En juin 1992, il s’engagea avec les Girondins de Bordeaux grâce à l’entregent de Rolland Courbis.
Sous la houlette de l’entraîneur provençal, le futur Ballon d’Or monta en puissance de saison en saison. Prenant de plus en plus de responsabilité dans le jeu, il confirma tous les espoirs placés en lui. Ses performances commencèrent à attirer le regard d’Aimé Jacquet, sélectionneur de l’équipe de France. Ses débuts en Bleu, en août 1994, sur la pelouse du Parc Lescure, furent spectaculaires. Entré en cours de jeu alors que la France était menée 0-2 face à la République Tchèque, ZZ s’illustra en marquant deux buts. Les erreurs de casting sur le banc bordelais (Toni, Muslin) ne freinèrent pas l’éclosion d’un trio qui allait porter haut les couleurs des Girondins puis de la France : Zidane, Lizarazu, Dugarry.
L’épopée européenne de 1996 fut leur premier coup d’éclat. Après un magnifique lob de 40 m de Zidane contre le FC Séville en 8ème de finale de la coupe de l’UEFA, ce trio connut l’apothéose en marine et blanc lors du quart de finale retour contre le Milan AC. En remontant le score du match aller, il élimina les Milanais lors d’une rencontre époustouflante. En finale de la Coupe UEFA, Zidane était suspendu à l’aller et ne put rien faire face à la puissance collective du grand Bayern de Munich.
Après 4 ans passés en Gironde, il était temps pour lui de partir pour grandir. Il s’engagea avec la Juventus Turin. La suite, tous les amoureux de football la connaissent…
L’histoire de Zinedine Zidane avec les Girondins aurait pu connaître un nouvel épisode quand, en juin 2014, il fut en contact très avancés avec le club pour en devenir l’entraîneur. Mais la frilosité de l’actionnaire M6 l’incita à accepter plutôt un poste au Castilla, équipe réserve du Real Madrid. Il revint en 2015 à Bordeaux pour donner le coup d’envoi du premier match des Girondins dans le nouveau stade, face à Montpellier entraîné par… Rolland Courbis.
“Trop lent !”
Remontés en D1 en juin 1992, les Girondins de Bordeaux multiplièrent les contacts pour reconstruire un effectif apte à bien figurer. Alain Afflelou, le président girondin, plaça à la tête de cette opération Rolland Courbis, entraîneur ayant de l’entregent dans le milieu.
Le duo bordelais négociait notamment une opération complexe avec leur homologue cannois, Alain Pedretti, un transfert à multiples facettes qui devait concerner Lestage, Raschke et Ernst (côté bordelais) et Daniel (côté cannois).
Dans la conversation, le malin Courbis demanda au président cannois où en était le transfert de Zidane à l’OM, annoncé dans la presse pour 3 MF. Alain Pedretti répondit que Goethals et Tapie avaient finalement mis fin aux discussions, jugeant l’espoir cannois “trop lent“. Alors, le même Courbis écrasa le pied de son président sous la table pour lui signifier qu’il fallait immédiatement se positionner sur le jeune Cannois.
Finalement, Afflelou obtint le transfert de Zidane à Bordeaux pour 3 MF, à la condition que les Girondins prirent Eric Guérit, joueur au gros salaire pour un club fraîchement relégué en D2.
Merci l’OM !
Jean Tigana

- Jean Tigana, milieu défensif, au club entre 1981 et 1989, 326 matchs et 14 buts puis entraîneur entre 2010 et 2011, 38 matchs
Milieu défensif moderne, Jean Tigana était aussi bien capable de ratisser les ballons, de courir pour presser les adversaires, de colmater des brèches que de porter le danger vers l’avant. Premier relanceur de son équipe, il possédait une technique exceptionnelle. Capable d’avaler des kilomètres et des kilomètres, il était un exemple pour tous ses coéquipiers. Leader naturel sur un terrain, il avait un caractère bien trempé qui ne s’accommodait pas de la demi mesure et du manque de professionnalisme. Fort en gueule, il n’était pas toujours très facile à vivre dans un vestiaire, n’hésitant pas à fustiger ses coéquipiers. Un personnage majeur du football français des années 80.
Passé par des petits clubs de la région marseillaise (La Grande Bastide Cazaulx, ASPTT Marseille, Caillols, Cassis), Jean Tigana débuta sa carrière professionnel au SC Toulon. Il la poursuivit à l’Olympique Lyonnais où il fit la connaissance d’Aimé Jacquet. Au sein d’une formation vieillissante, il se fit une place prépondérante au milieu de terrain et fêta ses premières sélections en équipe de France.
En 1981, Claude Bez, sur les conseils d’Aimé Jacquet venu aux Girondins un an plus tôt, parvint à l’enrôler, malgré les exigences lyonnaises et la concurrence de Monaco, PSG ou Espanol Barcelone.
Après une première saison contrariée par une pubalgie, une belle aventure en marine et blanc se construisit sous le maillot frappé du Scapulaire, Jean Tigana s’affirma comme un monument du football français. Le Mundial 82 le propulsa sur le devant de la scène et l’Euro 84 fut une sorte de consécration pour une génération fabuleuse. Aux côtés de son coéquipier Alain Giresse, de Michel Platini et de Luis Fernandez, il composa le fameux carré magique, déjà entrevu deux ans plutôt avec Bernard Genghini. Le Mondial 86 fut sa dernière grande compétition avec les Bleus.
3ème du tournoi, il décida de prendre sa retraite internationale pour se consacrer à son club. Mais, en 1988, il accepta sous la pression du superintendant Bez de disputer sa 52ème et dernière sélection en Yougoslavie, à l’occasion de la prise de fonction du nouveau sélectionneur, Michel Platini.
Leader sur le terrain et dans les vestiaires, toujours en tête des footings avec Thouvenel, il se construisit un palmarès impressionnant en club également : 3 fois champion de France, 2 Coupes de France et 2 demi-finales européennes. Ecorché vif, il était capable de s’opposer à son président et d’avoir des prises de bec mémorables avec lui.
En juillet 1989, après l’épisode de la dérogation du printemps, il finit par s’engager avec l’Olympique de Marseille pour y finir sa carrière. Le président Bez, confronté à de grosses difficultés financières, fut contraint de céder aux offres marseillaises, d’écarter son plus gros salaire et de répondre favorablement au désir d’un joueur qui voulait connaître un passage sous le maillot de sa ville natale.
Devenu entraîneur à Lyon, Monaco, Fulham ou Besiktas, Jean Tigana connut une expérience malheureuse aux Girondins de Bordeaux. Venu en juillet 2010 remplacer Laurent Blanc parti prendre les destinées de l’équipe de France, il resta en poste jusqu’en mai 2011, date à laquelle il démissionna de façon spectaculaire. Après une défaite à domicile face à Sochaux (0-4) et l’agression verbale à l’encontre de sa fille en tribune, il quitta avec fracas les Girondins, laissant Jean-Louis Triaud médusé. Victime d’un putsch de la part d’une partie de son vestiaire, il fut remplacé provisoirement par Eric Bédouet.
L’épisode de la dérogation
A la fin du mois de mars 1989, Jean Tigana fut au coeur d’un épisode tragico-comique. Malgré leur conflit, Bernard Tapie et Claude Bez se mirent d’accord pour le prêt de Jean Tigana pour qu’il termina la saison sous les couleurs du club phocéen, en qualité de joker pour compenser la grave blessure d’Abdoulaye Diallo.
Il quitta la Gironde et rejoignit Marseille. Il participa même à une séance d’entraînement sous les ordres de Gérard Gili. Mais la Ligue refusa d’accorder la dérogation nécessaire à ce prêt, notamment devant le mécontentement du Paris SG. Aussi, Tigana repartit finir la saison en Gironde. Ce fut finalement le Montpelliérain Gérard Bernardet qui vint sur la Canebière pour renforcer le futur champion de France.
Mais quelques semaines plus tard, durant le mercato estival, Jean Tigana fut définitivement transféré à l’Olympique de Marseille, le club de sa ville natale, et y finit sa grande carrière de joueur.
Jean-François Domergue
- Jean-François Domergue, latéral gauche, au club entre 1969 et 1980, 117 matchs et 11 buts
Arrière gauche élégant, excellent contre-attaquant, Jean-François Domergue était doté d’une intelligence de jeu et d’une excellente technique de gaucher. Chargé aux Girondins de tirer les penalties et les coups francs, à la fois bon passeur et bon tireur, il démontra toutes ses qualités en endossant un rôle déterminant lors de France-Portugal, en demi-finale de l’Euro 84. Formé comme milieu de terrain, il recula, un jour, dans le couloir gauche pour contrer le Stéphanois Johnny Rep, sur les consignes de Christian Montes. Il y resta durant toute sa carrière bordelaise. Il présentait néanmoins des lacunes sur le plan défensif ainsi qu’un jeu de tête moyen et une vitesse plutôt relative.
Fils de Maurice, surnommé Toto, ancien joueur des Marine et Blanc, champion de France amateurs en 1944, Jean-François Domergue décida à 12 ans de suivre son meilleur copain, un certain Lescaret, et de rejoindre les pupilles des Girondins. A la différence de son ami, il gravit tous les échelons des équipes de jeunes, jusqu’à ce que, en 1975, André Menaut l’intégra dans le groupe professionnel. Âgé de 18 ans, il ne foula les pelouses de Première division qu’à 3 reprises. Mais il avait mis le pied à l’étrier.
À l’instar des vainqueurs de la Coupe Gambardella 1976, Furlan et Le Blayo, il s’immisça très rarement dans les onze bordelais. Il ne débuta réellement sa carrière que lors de la saison 1977-1978, jouant 21 matches sur le flanc gauche de la défense d’une équipe qui échappa à la relégation lors de la dernière journée.
Titulaire indiscutable, il vit arriver un nouveau président, Claude Bez, et de nouvelles ambitions pour l’exercice 1978-1979. Il enchaîna les grandes saisons, à tel point que son nom commença à être prononcé pour une sélection en Bleu.
Mais durant l’été 1980, il vit les recrutements de Bracci et de Trésor comme des menaces pour son temps de jeu, déjà entamé par la polyvalence de Rohr.
Peut-être pas assez clinquant dans la stratégie de Bez, il décida alors de quitter les Girondins et de rejoindre Lille. Suivront les clubs de Lyon, Toulouse, Marseille et Caen et au final une très belle carrière de joueur professionnel.
Un transfert très surprenant
Formé aux Girondins, son club de toujours, Jean-François Domergue partit, en juin 1980, en vacances à Malaga l’esprit tranquille. Satisfait de la saison accomplie, il goûtait d’un repos mérité dans cette station balnéaire espagnole.
Mais il fut rapidement inquiété par les annonces des arrivées à Bordeaux de François Bracci et de Marius Trésor. Ce recrutement très ambitieux mené par Claude Bez venait remettre en question ses certitudes.
Disposant encore de deux ans de contrat avec Bordeaux, il fut néanmoins gentiment poussé vers la sortie par le club qui fit une belle affaire financière avec son transfert à Lille. Aimé Jacquet aurait bien voulu le conserver dans l’effectif bordelais mais il se heurta à la volonté du président Bez de récupérer de l’argent (800 000 F).
Quant aux supporters bordelais, ils ne comprirent cette décision qui privait le club d’un joueur prometteur…
Mariano
- Mariano, latéral droit, au club entre 2012 et 2015, 143 matchs et 4 buts
Défenseur latéral droit, Mariano était un élément très véloce. Il possédait des qualités techniques pour bien centrer et pour déséquilibrer l’adversaire. Un peu moins sûr défensivement, il avait tendance à se faire prendre dans le dos.
C’était un joueur déjà expérimenté et rompu aux joutes du championnat brésilien (6 clubs professionnels fréquentés) qui débarqua en Gironde durant le mercato hivernal 2012.
Peu satisfait des performances de Mathieu Chalmé ou de Lamine Sané, Francis Gillot demanda et obtint ce renfort brésilien. Rapidement, l’ancien joueur de Fluminense trouva ses marques en Ligue 1. Il remporta la Coupe de France en 2013 et s’affirma comme l’un des meilleurs latéral de France.
Malgré quelques (rares) passages à vide, il jouait sa quarantaine de matches par saison. À un an de la fin de son contrat, et ne voulant pas prolonger, il fut transféré au FC Séville en 2015.
S’il n’est pas international brésilien, il a néanmoins fréquenté la sélection A, s’installant à deux reprises sur le banc.
Une adaptation réussie
Arrivé lors du mercato hivernal 2012, Mariano s’était déjà entendu avec Bordeaux bien avant le mois de janvier. Le temps de se préparer au grand saut et d’arriver prêt physiquement à se frotter aux attaquants européens.
A la différence d’un André, parti trop tôt en Europe alors qu’il vivait encore chez ses parents au Brésil, Mariano avait coupé le cordon dès l’âge de 16 ans. Ce déracinement l’aida beaucoup à l’heure de se lancer dans une carrière de l’autre côté de l’Atlantique.