[Interview G4E] Christophe Fauvel (ex Président Bergerac) : “On ne monte pas une équipe pour monter, avec une armée de mercenaires ! Ça ne marche pas ! J’ai payé pour le savoir”

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    Avant la rencontre entre le club du Bergerac Périgord FC (Régional 3) et celui des Girondins de Bordeaux, comptant pour le 4ème tour de la Coupe de France, nous nous sommes entretenus avec Christophe Fauvel, ancien président du club bergeracois entre 2005 et 2024. Avec lui nous évoquons le club de Bergerac et son actualité, celui des Girondins, les choix de recrutement pour le championnat de National 2, les erreurs commises et bien d’autres sujets… Interview. 

    Pouvez-vous vous présenter auprès des supporters ?

    Je suis Christophe Fauvel, j’ai occupé la présidence du club de Bergerac de 2005 à 2024. J’ai quitté la présidence en Juin 2024 donc je suis resté 19 ans à la tête de ce club. Je l’ai pris en R1 à l’époque pour l’emmener de manière durable et pérenne en National 2, sans jamais pouvoir atteindre le National, mais après l’avoir raté de très, très peu trois saisons, notamment à quelques minutes près. Ça ne s’est jamais fait. J’ai donc passé la main en Juin 2024.

    Vous avez été pendant un bon moment président de Bergerac. Quels souvenirs en gardez-vous ?

    Plutôt de très bons parce que ça a été une aventure humaine exceptionnelle, sportive palpitante. De très, très beaux souvenirs, pas mal de choses aussi qui font partie de la gestion aujourd’hui d’une structure un peu plus lourde, j’ai envie de dire, à digérer. Mais la balance est très largement positive entre les bons souvenirs sur les gros championnats qu’on a fait, la progression du club sur les équipes seniors, les jeunes, les féminines. Puis des grands souvenirs des épopées en Coupe de France, avec des quarts de finale, des huitièmes de finale, des seizièmes de finale… On s’est régalés en Coupe de France et on a emmené le public du Périgord à l’unisson, public que l’on dit attaché au rugby. Mais on a démontré que le football était largement devant en termes d’attractivité lorsqu’il y a des affiches attrayantes.  

    Si vous ne deviez retenir qu’un moment unique sur les belles années, quel serait-il ?

    Si je dois en dégager un, c’est peut-être la victoire contre Saint-Etienne en huitièmes de finale de Coupe de France, 1-0 dans le temps règlementaire (30 Janvier 2022). Je crois que sportivement, entre ça et la victoire contre Lens en 1/16èmes de finale (le 31 Janvier 2017)… Lens était premier de son championnat de Ligue 2 quand il vient à Bergerac et on les tape 2-0 en 1/16èmes, c’était aussi énorme. Mais Saint-Etienne c’est quand même légendaire, c’est mythique, ce sont les Verts. C’est peut-être le numéro un en termes de souvenirs. On marque dix minutes avant la fin je crois (76ème pour être exact), en huitièmes, et on accède aux quarts, c’est magnifique. 

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    Votre fils Paul (aujourd’hui directeur général de Dijon en National) a été à vos côtés pendant une période, en tant que directeur général. Est-ce que c’est simple de gérer le quotidien du club en famille ?

    Oh oui, oui, parce qu’on s’entend naturellement bien, c’est pour ça que ça marche dans les familles équilibrées. On est surtout en phase par rapport aux décisions qu’il y a à prendre, puis le management est très facile parce que s’il y a des choses qui ne conviennent pas, il n’y a pas de faux fuyant pour le dire. Les choses sont claires, si on est contents on se le dit et ça renforce la confiance, ça renforce la créativité. Donc très franchement j’ai énormément apprécié de travailler avec Paul pendant ces quatre ans. Je crois qu’il a fait la démonstration qu’au-delà du nom, il s’est fait un prénom au niveau du club puis surtout au niveau du football. Le Red Star est venu le chercher et après le Red Star c’est Dijon qui est venu le chercher pour lui proposer un joli poste de directeur général. Ça fait de lui le plus jeune directeur général de France d’un club professionnel. Preuve s’il en fallait que Paul n’était pas du piston parce que c’était mon fils. Il a fait des études pour y arriver et il avait des compétences me semble-t-il pour performer là-dedans. Il l’a démontré à Bergerac, mais il l’a démontré au Red Star et il le démontre encore à Dijon. Ça peut peut-être clouer le bec à certaines mauvaises langues. 

    Le club est tombé cet été de National 2 en Régional 3… On se doute que ça a dû être un moment compliqué pour vous ?

    Ouais… extrêmement surprenant et décevant parce que, lorsque l’on passe 19 ans de sa vie, on donne beaucoup de temps personnel, on donne beaucoup d’énergie, on donne beaucoup d’argent aussi. Voir tous les efforts ruinés en à peine une année alors que le club était sur des bons rails sportifs, une situation financière qui était saine, des bons éducateurs au club… Tout était tracé, il y avait tout pour continuer sur l’élan et voilà… Un président et une erreur de casting, qui a accumulé à peu près tout ce qu’il ne faut pas faire quand on gère un club de foot de National 2. Il s’est fait vendre du rêve par des pseudos conseillers sportifs, avec des stratégies sur l’Afrique, avec des stratégies sur le trading de joueurs qui devait être le revenu principal du club. Que des choses qui ne tiennent pas debout. Lorsqu’on a géré un club et qu’on voit ça… Il y a des choses beaucoup plus pragmatiques et essentielles qui n’ont pas été faites pendant ces neuf ou dix mois, et qui ont emmené malheureusement à cette terrible décision de passer en R1 dans un premier temps, puis en R3 ensuite. Donc c’est catastrophique.       

    Est-ce que vous en voulez à l’équipe qui a pris votre succession ?

    Ouais je leur en veux un peu parce que tout le monde le savait, et moi le premier, que ça n’allait pas être facile. Un changement de présidence, effectivement derrière le challenge n’était pas facile mais il y avait quand même la base financière, il y avait la structure, il y avait les éducateurs, il y avait toute l’organisation du club qui était là. Il suffisait d’être prudent au niveau du budget, mais de faire le travail tout simplement. J’en veux surtout au président qui m’a succédé, qui a endormi tout le monde, moi le premier, et son équipe, à travers des rêves sur une SAS, des investisseurs qui devaient arriver au club puisque c’était son métier, et qui ne sont jamais arrivés. Donc c’est à lui que j’en veux le plus ouais parce qu’il a abusé tout son monde, y compris l’équipe qui était autour de lui. Aujourd’hui, celui à qui il a donné le mistigri, dans un état lamentable à n’en plus finir je ne vous le cache pas, est extrêmement courageux de s’atteler à la tâche. J’espère qu’il va réussir et, à ma mesure parce que je ne veux pas y remettre les pieds, je ferai tout ce que je peux pour l’aider parce que lui au moins, fait des choses pragmatiques et logiques lorsqu’on gère un club. 

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    Certaines mauvaises langues pointent votre responsabilité à cet échec, qu’avez-vous envie de leur répondre sur le sujet ?

    Qu’il y a un grand niveau d’incompétence de la part de tous ces gens qui n’ont jamais géré, d’une part un club sportif, et d’autre part qui ne connaissent absolument pas la situation du club. Donc ils parlent sans savoir ce dont ils parlent, et je les invite juste à regarder les bilans financiers du club lorsque je suis parti. On va vite les voir puisqu’il va y avoir une assemblée générale financière qui va arrêter les comptes 2025 très prochainement. On verra très bien où était le club en Juin 2024 et où était le club en Juin 2025. Je sais très bien, et j’ai communiqué là-dessus, dans quel état j’ai laissé le club. C’est lamentable de dire de telles choses lorsque vous avez passé 19 ans de votre vie. Comme par hasard, pendant tout ce temps passé au club il n’y a jamais eu de problèmes, jamais eu de dépôt de bilan, jamais eu de redressement. Il y a eu des soucis financiers, il y a des saisons où j’ai dû ramer pour équilibrer mais c’est la vie d’un club. Comme par hasard je quitte, ça ne fonctionne plus, ça explose complètement et ça serait en plus de ma faute (sourire), c’est juste risible. Mais bon ça ne l’est pas puisque in fine, c’est le club et les amoureux du football qui en pâtissent à Bergerac parce qu’il y avait quand même un public qui aimait le club, qui l’aimait toujours mais bon. Ils vont devoir se taper des matchs en R3, ce n’est quand même pas tout à fait le même. 

    Vous faites partie de ceux qui ont soutenu les Girondins, également tombés pour raisons financières. Est-ce que vous y voyez des similitudes avec Bergerac ?

    Certains parallèles, sur des erreurs de gestion, sur des erreurs de stratégies, sur des erreurs de joueurs qui venaient de nulle part. On retrouve absolument la même stratégie aux Girondins, il n’y a aucune identité régionale je trouve à cette équipe, l’année dernière. Et cette année malheureusement c’est pareil. Là où je ne trouve pas du tout de similitudes entre les deux projets c’est que Gérard Lopez fait des gros chèques à chaque fois pour assurer la pérennité du club, ce qui n’a pas été le cas du président sortant (de Bergerac) qui est parti comme un pleutre à l’issue de la saison, pour quitter sa place, sans débourser le moindre centime alors que c’est lui qui est responsable en tant que président. Là, il n’y a pas de parallèle. Mais sur tout le reste je trouve beaucoup de parallèles en termes d’errements de gestion sportive, d’identité de l’équipe. Il y a les mêmes erreurs qui sont commises d’un côté comme de l’autre 

    Même si cette année le club semble avoir redressé la mire sur le plan du recrutement, le casting des Girondins n’est peut-être pas encore assez bon et régional cette saison ? 

    Ouais, je pense qu’il faut quand même trouver des motivations aux joueurs que l’on prend pour relever la tête des Girondins, autres que le moteur de la fiche de paie parce qu’on sait très bien que ça a ses limites. En termes d’engagement sur un projet, même cette année… J’ai regardé le match des Girondins samedi dernier, j’ai eu mal aux yeux… Je trouve que techniquement c’est faible. Je trouve que tous ces joueurs, un peu moins cette année que l’année dernière, sont tous des anciens joueurs de quelque chose ! Anciens joueurs de Ligue 1, anciens joueurs de Ligue 2, anciens joueurs de l’étranger… nom d’une pipe, putain, mettons juste des joueurs du présent qui ont envie de s’engager en N2 ! Il y a des joueurs qu’on a eu chez nous, Clément Badin qui évolue en National aujourd’hui à Fleury, Sam Ducros, un latéral d’enfer… Quand vous avez tous ces gamins qui sont là, vous en faites une équipe de N2, ça coûte quatre fois moins cher. Vous recrutez peut-être deux ou trois mecs dans la ligne directrice, la colonne vertébrale de l’équipe, qui sont au-dessus. Vous mettez des gamins qui vont se défoncer pour les Girondins parce qu’ils ne rêvent que de ça et ce n’est pas du tout la même ! Ce n’est pas du tout la même…  

    (Photo by Anthony Dibon/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    Cet ancrage local semble important, vous auriez peut-être pris plus d’anciens passés par les Girondins, le centre, la formation voire du coin ?

    Bien sûr ! Soit ils y sont nés, soit ils y ont joué, soit ils veulent y revenir pour des raisons familiales. Il faut trouver une accroche perso forte et le sportif vient naturellement après. Si j’en suis aussi sûr de ça, parce que dans le football on n’a pas beaucoup de certitudes (rires) et je crois qu’on est vite ramenés à beaucoup d’humilité en principe, c’est que j’ai pratiqué en mon temps. C’est-à-dire que j’ai monté des équipes à Bergerac qui avaient un niveau sur le papier, qui était démentiel. Effectivement, sur sept ou huit matchs dans l’année on explosait tout le monde (rires), ça c’était super ! Mais sur une saison il y avait des bas, l’hiver, quand les mecs étaient blessés et qu’ils ne voyaient pas leur famille, ça déconnait. J’ai payé durant des années pour avoir une équipe sur le papier. On nous surnommait le PSG de la poule en National 2 mais on n’est jamais monté ! Jamais monté ! Y compris en N3, jamais on ne montait. Dès l’instant où j’ai pris des équipes avec des gens qui avaient tous un motif de venir à Bergerac, de revenir en Aquitaine ou en Nouvelle-Aquitaine, ils se retrouvaient tous. Il n’y avait pas le temps d’acclimatation, la météo, ils y étaient habitués. Quand vous arrivez dans le Nord ou que vous arrivez dans le Sud-Est ce n’est pas du tout la même météo, il faut s’acclimater. Là il faut prendre des joueurs qui sont acclimatés à la manière de vivre, à la météo, aux us et coutumes. On gagne du temps sur le terrain et sur l’appropriation du projet. C’est que les Girondins depuis deux ans, avec les moyens qu’il mettent, je ne comprends pas… Il y aurait de quoi monter des équipes de folie, mais pas de bric et de broc comme c’est encore le cas actuellement. Je ne suis pas confiant pour la montée sur ce que j’ai vu (sourire). 

    Les Girondins semblent toujours ronronner en ce début de saison…

    On ne sent pas un plan de jeu, on ne sent pas une envie débordante. Techniquement c’est moyen pour des joueurs de ce calibre. Au moins techniquement ça devrait être bon. A part Bahassa… Mais Bahassa fait partie de ces joueurs du territoire. Il est rentré samedi dernier et il a mis du gaz Bahassa, on a tout de suite vu qu’il se passait quelque chose. C’est ça qui me rend triste depuis deux ans aux Girondins, parce que je m’attendais quand même, avec les moyens qui sont mis… Je vous jure qu’il y a de quoi monter une équipe de fous !  

    Voir Bergerac et Bordeaux s’affronter en Coupe de France mais dans le contexte actuel de chaque club, est-ce un gros gâchis ?

    Oh oui, oui… Ça reste quand même un match d’une R3 contre une N2. Imaginez ce même match il y a quatre ou cinq ans de ça, une Ligue 1 contre une N2 qui performait, ça aurait été une superbe affiche ! Ça aurait quand même fait lever pas mal de supporters en Nouvelle-Aquitaine. Mais là franchement, il va y avoir les amoureux des Girondins, les amoureux de Bergerac qui seront là, mais ça restera une R3 contre une N2.   

    .(Photo by Baptiste Fernandez/Icon Sport) – Photo by Icon Sport

    On se doute que vous auriez aimé vivre cette affiche quand vous étiez en poste et que les deux clubs étaient à leurs vraies places ?

    Ah mais clairement ! Ca a été mon regret effectivement de ne jamais tirer les Girondins (sourire). Et là, quand j’ai vu ça j’ai souri parce que je me suis dit “Ce n’est pas vrai, ça arrive cette année-là, où c’est le pire pour les deux” (rires). Si ce n’est vraiment pas de chance ? Ah oui, c’est terrible.

    Quand vous étiez président, vous avez vu de nombreux joueurs passés par Bordeaux, venir chez vous. Cette proximité était importante ?

    Ah carrément ! Je prenais cette stratégie par rapport à ce que je vous expliquais sur cette identité régionale premièrement. Et deuxièmement parce qu’on savait qu’au niveau des Girondins il y avait quand même un centre de formation de qualité. Même les joueurs qui n’avaient pas signé pro, avaient une formation qui était nickel. Ca faisait partie d’un état d’esprit, ce n’étaient pas des voyous j’ai envie de dire. Ils cumulaient quand même beaucoup de qualités humaines, sportives et territoriales où prioritairement je savais qu’avec ces joueurs-là, dès l’instant qu’ils avaient la motivation pour venir à Bergerac, je les faisais venir ça c’est clair ! Ce n’était pas le hasard, c’était vraiment une recherche pour nous de monter une équipe à forte coloration. Les meilleurs joueurs de Nouvelle-Aquitaine, on voulait qu’ils soient à Bergerac. On en a raté certains, quand je vois où ils sont aujourd’hui… La plupart sont en Ligue 2, en Ligue 1 c’est fou ! Les joueurs qu’on a pistés, qui étaient à Bressuire, à Bayonne, à Marmande… Tous ces joueurs-là on les avait repérés avec notre cellule recrutement. On n’a pas pu tous les prendre parce qu’on ne peut pas recruter tous les joueurs, mais on ne s’était pas trompés. Ce sont des joueurs qui sont aujourd’hui entre le National et la Ligue 2 cinq ou six ans après.

    Vous aviez notamment réussi à faire venir un certain Nicolas Maurice-Belay. Comment cela s’était  fait ?

    Nicolas, c’était la clôture du mercato en Janvier, et ça s’est fait par le biais d’un agent qui m’a téléphoné à peut-être sept ou huit heures de la clôture du mercato. Il me dit “Est-ce que ça t’intéresse de faire Nicolas Maurice-Belay ?”, on cherchait un attaquant. Je lui dis “Tu plaisantes ? (rires) Evidemment !” Puis on avait failli faire un défenseur central des Girondins qui n’a plus beaucoup joué après, mais on n’aurait pas fait une bonne affaire après je pense. Nicolas Maurice-Belay c’était un vrai plaisir. L’homme va bien, c’est un plaisir. On a failli le faire revenir il y a deux ans de ça. Il me rappelle et me dit “Président, je sais que vous avez changé de coach. Vous n’avez pas envie de ce coach ? Je suis adjoint avec lui à Mérignac-Arlac, Yassine Azahaf. Regardez ce coach”. J’ai effectivement regardé ce qu’avait fait Yassine et je l’ai embauché. Je voulais Nicolas en adjoint mais malheureusement il a refusé, il n’avait pas les diplômes. Il a refusé pour prendre l’équipe une de Mérignac et en fait il a quitté le poste trois ou quatre semaines après le début de la saison. Il a vraiment regretté, il a tapé à la porte mais c’était trop tard, on avait pris un autre adjoint. Sinon, effectivement je l’aurais repris en adjoint de Yassine.   

    Photo: Manuel Blondeau / Icon Sport – Photo by Icon Sport

     

    On a vu passer Erwan Lannuzel durant deux saisons aux Girondins avec l’équipe réserve. Mais il n’a pas pu exprimer son potentiel…

    Ah ouais… Et il en avait ! On avait pris Erwan, on avait pris Fabien Pujo en R2 à l’époque. Il était à Lormont. Même dans les coachs on a toujours essayé de faire régional pour éviter de prendre des mecs qui soient parachutés de nulle part. On voulait une identité forte à Bergerac. Donc comme le club phare était Bordeaux, naturellement c’est pour ça qu’on a retrouvé en joueurs beaucoup d’anciens bordelais. Il y a une année, je crois que c’était en 2016/2017, on avait plus de la moitié de l’équipe c’étaient des anciens jeunes Girondins. Si Erwan aurait dû prendre le rôle de numéro un en 2024 quand Bordeaux allait mal ?  Evidemment ! Evidemment… Pour moi c’était la première erreur de la direction Lopez, de ne pas mettre un mec comme Erwan Lannuzel qui connaissait parfaitement le National 2. Il a son réseau de joueurs, il est très apprécié de la part des joueurs. C’était la première erreur l’année dernière de Gérard Lopez. Une connerie énorme ! Je pensais qu’à Erwan, ça allait lui tomber dessus naturellement, mais non ! Ils ont été chercher quelqu’un de l’extérieur. Bruno Irles, je n’ai rien contre lui, mais Erwan aurait bâti ce projet dont on parle. C’est sûr qu’il aurait travaillé pour ça. Si les meilleurs joueurs étaient ceux recrutés par Erwan ? Absolument ! Soufiane (Bahassa), Nassim Ranem de Blagnac. On était dessus. On était dessus tous ces joueurs (rires), je les aurais pris à Bergerac ! Je ne comprends pas qu’il n’ait pas mis Erwan…  

    Avec le vécu que vous avez, qu’est ce qu’il a manqué selon vous aux Girondins pour pouvoir monter la saison dernière ?

    Une équipe avec beaucoup plus de liant, beaucoup plus d’attache régionale. On ne monte pas une équipe pour monter, avec une armée de mercenaires ! Ça ne marche pas ! J’ai payé pour le savoir, ça fait partie des erreurs que j’ai commises. Aujourd’hui, je n’ai pas beaucoup de certitudes dans le football parce qu’il faut rester très humble, mais là elle est complètement acquise (sourire). C’est pour ça qu’ils ne sont pas montés. Une équipe de mercenaires comme ça, ce n’est pas possible. 

    Samedi Bergerac et Bordeaux vont en découdre, aurez-vous le cœur bergeracois ou l’âme d’un supporter bordelais ?

    (rires) Alors là… C’est un crève-cœur votre question parce que ce sont mes deux clubs de cœur (sourire). Je vais être pour le meilleur qui gagne. Pour Bordeaux ce serait quand même important avec les enjeux qu’il y a. Puis Bordeaux en tant que N2, a quand même plus de chances d’aller plus loin dans la compétition, que Bergerac en R3. Même si je pense que c’est une équipe plutôt proche du niveau R1 qui a été bâtie. Pour Bordeaux ça devrait quand même aller, mais sur la Coupe c’est de l’engagement, il faut quand même faire attention. Mais sur le papier il y a largement de quoi passer.

    Est-ce que les Girondins ont des chances de monter en fin de saison ?

    Sur ce que j’ai vu samedi dernier, je me dis que ça va être compliqué encore… Je peux me tromper bien évidemment parce que le foot n’est pas une science exacte, mais sur ce que j’ai vu samedi dernier, sur ce que je vois au niveau des joueurs je suis un peu inquiet. On ne sent pas quelque chose se dégager de cette équipe. En début de saison une équipe est toujours en rodage c’est normal, mais on ne sent pas sur le plan de jeu, l’état d’esprit, quelque chose de génial. Je suis un peu inquiet.

    Un GRAND Merci à Christophe Fauvel pour sa gentillesse et sa disponibilité. Nous lui souhaitons le meilleur hors des terrains de foot après avoir tant donné.

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