Philippe Mexes raconte comment Zinedine Zidane l’a accueilli en Equipe de France : “Ça te donne une leçon. Tu ne peux pas t’enflammer”
Dans Kampo, l’ancien défenseur central de l’AJ Auxerre ou de Milan, Philippe Mexes, a raconté sa première rencontre avec l’ancien meneur de jeu des Girondins de Bordeaux, Zinedine Zidane, à son premier rassemblement en Equipe de France.
« Première sélection, il y a Djibril (Cissé) qui connaissait déjà Nino Wiltord, Zizou, donc il était un peu plus ouvert que moi, qui suis timide, réservé. J’utilise un peu Djibril pour qu’il m’intègre. Moi, Zinedine, je n’osais même pas le regarder ou lui dire bonjour, j’avais peur. C’est quand même Zinedine. On arrive au repas, je rougis déjà, avant le petit discours traditionnel. Comme c’était ma première sélection, pour fêter ça, Zinedine… En fait, il y avait une personne qui venait à Clairefontaine avec les nouveaux Nokia, le nouveau Motorola, le DVD portable avec la batterie de trois heures… les nouveautés technologiques en fait. Il posait ça partout, et tous les joueurs se servaient. Je ne pouvais pas acheter ça, je venais d’avoir un contrat, je gardais mon argent… Tu ne peux pas faire comme ils font eux. Zinedine dit à Nino (Wiltord), ‘tu fais un cadeau à Djibril, et moi je fais un cadeau à Philippe’. Je n’avais rien choisi parce que j’avais honte, je ne pouvais pas accepter ça, je suis mal à l’aise… Je dis merci, mais je ne peux pas ».
L’ancien défenseur central retourne dans sa chambre le soir, et on frappe à la porte…
« J’étais avec ma sœur au téléphone, et j’entends toquer. Il y a Zinedine qui rentre dans la chambre, et il avait le lecteur DVD portable, avec la batterie de trois heures à côté. Il me dit ‘tiens, cadeau’. Là, j’étais ému, et j’étais choqué… j’ai vu la personne que c’était au-delà du joueur. Tu as un respect pour le joueur parce que c’est Zinedine, il est intouchable pour moi… Et en plus il me fait ça… C’est un Dieu pour moi, respect. C’est ce qui m’a touché. C’était humain. J’ai senti la simplicité de ce monsieur, en plus du talent qu’il avait. L’humilité. Ça te donne une leçon. Tu ne peux pas t’enflammer. C’est Zinedine, il ne s’enflamme pas, ce n’est pas moi qui vais m’enflammer ».