Jean-Christophe Thouvenel explique pourquoi Bordeaux n’a pas gagné de Coupe d’Europe malgré deux belles opportunités
Dans Le Podcast des Légendes, l’ancien latéral des Girondins de Bordeaux, Jean-Christophe Thouvenel, a expliqué ce qu’il avait manqué au FCGB pour remporter une Coupe d’Europe.
« Je pense qu’à un moment… Il y a eu deux poussées de fièvre. La première poussée où on fait une demi-finale contre la Juve, avec l’équipe qui était une des plus belles équipes qu’il y ait eu dans cette génération de joueurs, 84-85. Là, on mérite d’y aller… Alors, le foot et le sport de haut niveau, ce n’est pas du mérite. Il y a une part de chance, d’opportunisme, d’être téméraire au moment où il faut, d’être entreprenant au moment où il faut… On n’a peut-être pas été, notamment au match aller… On perd la qualification là-bas, parce que je pense qu’on était meilleurs que la Juve. On le perd tout simplement car René Girard a été blessé avant ce match, et moi j’avais aussi été blessé pendant cette rencontre. Tu avais une équipe où il y avait beaucoup d’automatismes, et on faisait partie de ces automatismes. Si tu sortais dans le cas présent deux joueurs de ces automatismes-là, ça pouvait te déstabiliser. Je pense qu’Aimé (Jacquet) a réfléchi à changer sa composition d’équipe en fonction de l’état de forme de René Girard, qui avait une semaine d’entrainement pour ce match, et moi qui avais une semaine ou dix jours d’entrainement. Je n’ai pas joué le début de match, je suis rentré en cours de match, car Aimé s’est dit qu’il manquait ces automatismes qui permettaient à l’équipe d’être performante. René a commencé avec une semaine d’entrainement, et moi je suis rentré à la fin de la première mi-temps je crois. Aimé a changé tactiquement car à ce moment-là tu n’avais pas de marquage sur Michel Platini. Peut-être qu’en partie on perd le match là-dessus. Mais l’histoire ne retient que le résultat. On peut toujours dire ‘si ma grand-mère’, mais non… Ce choix a été rectifié au match retour, et c’est pour ça qu’on les bouscule sur ce match retour et qu’on doit se qualifier. Si tu ne perds pas 3-0 là-bas, au retour on les renverse, car on avait l’équipe plus complémentaire que la leur, qui était une belle équipe. Mais cette équipe était faite sur des automatismes avec deux joueurs, Platoche et Boniek, et c’est tout. Puis, derrière, tu avais de bons footballeurs, mais il suffisait de mettre sous l’éteignoir Platini – ce qui a été fait au retour avec Gernot Rohr sur lui – et là, on n’aurait pas vu Platoche. C’est là où on aurait pu gagner une Coupe d’Europe ».
Et une seconde fois ?
« Oui, l’équipe de 86-87, sans Gigi… On avait une équipe avec Zlatko devant, Philippe Fargeon… On avait une équipe du feu de dieu. On doit se qualifier à Leipzig, mais bon, encore une fois… Ce sont les deux moments clés où on peut faire deux finales de Coupe d’Europe. On doit les faire. Alors, il y en a une qui se finit mal avec les anglais qui tuent tout le monde… ».
Il y eut pour l’une des deux rencontre la tragédie du Heysel en finale…
« C’est clair que ce n’était pas plus mal de ne pas l’avoir jouée. Alors, on ne l’a pas fait exprès, on n’avait pas la boule du medium. On ne peut pas refaire les choses, mais on avait une équipe complémentaire, avec des joueurs d’expérience, des plus jeunes aussi qui arrivaient à maturité au bon moment, ensemble. Je pense que là, tu dois aller en finale, comme lors de la seconde finale trois ans après. C’étaient les deux meilleures équipes ».


