La version de Michaël Ciani sur la chute des Girondins en 2009-2010 : “On a senti le club couler…”
Pour « Valyu media », l’ancien défenseur central des Girondins de Bordeaux, Michaël Ciani, s’est remémoré tout ce qui s’est passé lors de sa première saison en Gironde. Il a d’ailleurs une version bien précise de la saison d’après titre des Girondins, qui étaient promis à de bons résultats, avant de ne rien remporter.
« Il s’est passé énormément de choses. Quand j’arrive à Bordeaux, on gagne le Trophée des Champions, et on reprend très vite le championnat. J’avais fait la préparation avec Lorient. On reçoit Lens au premier match, 4-0, le deuxième match à Sochaux on gagne 2-1, et comme on prend ce seul but, Laurent Blanc trouve ce prétexte pour me mettre. De ce match-là, on joue contre Nice où on regagne 4-0 à domicile, je fais un super match. Laurent a une phrase et dit : ‘j’ai l’impression que Micha est là depuis cinq ans avec nous, il s’est super bien adapté’. J’ai ensuite joué tous les matches, que ce soit en Coupe de France et de la Ligue, Ligue des Champions, et je deviens international. C’est toute la réussite du groupe qui m’a permis de toucher à l’Equipe de France. On fait un quart de finale de Ligue des Champions, une finale de la Coupe de la Ligue, une demi-finale de Coupe de France… C’était incroyable. Tout s’écroule, selon moi, parce que Laurent Blanc est appelé en Equipe de France, et on sait qu’en fin d’année il va partir. Je pense que ça nous bouleverse aussi, dans le vestiaire, dans le club. On sait que le coach partira alors que tout se passait bien. Et c’est trop exposé en fait, beaucoup trop médiatisé. On était en plein dans le jus avec tous les matches, toutes les compétitions qu’on jouait. Ça nous a touchés. Et il y a aussi ce truc-là sur la finale de la Coupe de la Ligue. Toute la semaine, Laurent Blanc prépare une équipe, l’équipe 2 entre guillemets, parce qu’on jouait le mardi à Lyon le quart de finale de Ligue des Champions. Mais le jour-même, alors que les ‘titulaires’ ne sont pas censés jouer, il change d’équipe. Il dit qu’il tente un pari, et qu’il remet les gars qui jouent habituellement, à un ou deux jours près les joueurs qui vont jouer le mardi ensuite à Lyon. A quelques heures du match, ceux qui devaient être remplaçants sont surpris, et ceux qui devaient jouer ne comprennent pas. Je pense que ce choix-là tue un groupe. Parce qu’en fait, même si tu fais jouer l’équipe 2, les mecs sont sur la même dynamique… Finalement donc on joue, on perd 3-1 la finale, et le lendemain tu pars à Lyon, puisqu’il faut y être 48h avant. Tu es fatigué, et mardi tu rejoues, tu es fatigué, physiquement et mentalement parce que tu as perdu une finale… ça nous a tués. On perd à Lyon 3-1. On gagne le match retour 1-0, mais il aurait fallu mettre 2-0. De la perte de la finale, du quart de finale, avec l’annonce de Laurent Blanc, on a senti le club couler… Le coach n’était plus aussi impliqué, il était plus concentré sur sa prochaine carrière. C’est ça qui a un peu joué sur notre fin de saison ».


