Ludovic Obraniak : “On n’est pas tous fait du même bois. Moi, j’adorais me faire siffler, me faire insulter… C’était un catalyseur pour moi”

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    Sur La Chaine L’Equipe, l’ancien joueur des Girondins de Bordeaux désormais consultant, Ludovic Obraniak, s’est exprimé sur le choix pour le défenseur du FC Barcelone, Ronald Araújo, de se mettre en retrait pour une durée indéterminée.

    « On n’est pas tous fait du même bois. Il y a des garçons qui peuvent prendre la pression, la transformer en une énergie, en quelque chose de positif. Moi, j’adorais me faire siffler, me faire insulter… C’était un catalyseur pour moi. Oui, vraiment, je me nourrissais de ça. Plus vous me siffliez, meilleur j’étais… Je suis surtout content qu’on commence à prendre ça en compte cependant. On a parlé du physique pendant très longtemps dans le monde du foot, et on a mis un peu de côté l’aspect mental, qui était un truc un peu farfelu. Quand tu vois que Luis Enrique arrive avec son staff et qu’il y a des coaches mentaux à l’intérieur, que la première année tu bascules dans quelque chose de différent… C’est là que tu te rends compte à quel point la tête est importante dans ce métier-là. Bref, je peux comprendre, mais je connais très bien mon monde. Je connais trop bien ce monde-là. Tu deviens une proie après, t’es un faible… Ici, on va se dire qu’il a bien fait, etc… Quand il va revenir dans l’équipe, la confiance des coéquipiers n’est plus la même. Il y a une évolution à faire à ce niveau-là, mais c’est comme des joueurs homosexuels et qui n’ont jamais voulu le dire… le monde du football est tellement dans la virilité, il faut être le meilleur, le plus fort… C’est la jungle, le vestiaire. Quand tu avoues à demi-mot une faiblesse comme ça, tu es une proie après. Il n’y a que des requins dans les vestiaires. Il y a zéro cadeau dans un vestiaire, tu es en concurrence. Il peut y avoir d’autres joueurs qui veulent lui prendre sa place, parce qu’il y a des contrats à négocier, des primes… Il n’y a pas de cadeaux. Même vis-à-vis de son entraineur, il va se demander s’il ne va pas craquer pendant le match… J’ai très peur pour lui pour la suite, et je le déplore ».

    Retranscription Girondins4Ever

    (Photo by Anthony Bibard/FEP/Icon Sport) – Photo by Icon Sport