Rolland Courbis : “La victoire à trois points faits des dégâts mathématiques, contre l’intérêt du football”
Pour « Hors-jeu », l’ancien coach des Girondins de Bordeaux, Rolland Courbis, est revenu sur un sujet qui lui est cher et qui n’est pas déconnant, à savoir la victoire à trois points actuelle.
« La victoire à trois points faits des dégâts mathématiques, contre l’intérêt du football. Par exemple, nos amis du rugby ont réussi à mettre en place un règlement avec une victoire, un point de plus sur le plan offensif, etc. Que l’on puisse me dire qu’un match de football c’est deux points, un point pour le match nul, puisqu’on essaie d’évoluer en rajoutant un troisième point en cas d’écart de trois buts, oui… Il ne faut pas avoir été sur un banc ou sur un terrain quand tu es en train de mener 1-0, que tu as donc la possibilité d’avoir ces trois points, et qu’un but égalisateur puisse te faire perdre deux points à un adversaire qui n’en gagne qu’un. Je n’ai pas été très longtemps à l’école, jusqu’à l’âge de 15 ans, mais suffisamment pour savoir compter. Quand je vois des personnes beaucoup plus instruites que moi, qui arrivent à faire comme titre d’un match nul ‘le partage des points’. Dans mon école, quand on partage trois points, c’est 1.5 points… Il y a un point qui me manque. Et voir une équipe qui vient d’égaliser s’embrasser comme ce n’est pas possible, rentrer au vestiaire et fêter cette égalisation, pendant que l’autre équipe qui fait le même score fait la gueule, et qu’on a l’impression d’aller à un enterrement… J’essaie de combattre ça. Ça ne me parait pas être l’intérêt du football ».
Est-ce peine perdue avec les instances ?
« Je m’en fous. J’ai des qualités et des défauts, et tant qu’on ne me démontre pas le contraire… Quand j’explique un truc et que je donne des arguments… J’essaie d’être utile pour le football qui depuis l’âge de huit ans me permet de vivre une vie assez agréable ».


