Romain Ferrier : “J’ai été sorti du club, ce n’est pas moi qui ai voulu sortir. C’est pareil pour les joueurs d’ailleurs, et c’est là où j’ai trouvé que c’était une forte injustice…”
Pour « Dans le vestiaire du sport mental », l’ancien joueur et formateur aux Girondins de Bordeaux, Romain Ferrier, a expliqué ce qu’il a fait pour les jeunes du centre de formation, une fois que celui-ci fermait.
« Il y a un mois pour que tous les jeunes retrouvent un projet. En parallèle, il y avait aussi toutes les notions juridiques, car il y avait des contrats… Il fallait se mettre en lien avec l’UNFP, et il y avait le juridique du club aussi… C’était extrêmement complexe. On n’avait pas forcément des bonnes informations non plus. En tout cas, il fallait être présents pour les jeunes, et c’est paradoxal, tout en préparant l’avenir du club, alors qu’on savait très bien qu’on n’allait plus y être… C’est là où naturellement la transition s’est faite. Ce qui est bizarre c’est que d’un point de vue perso, quand on passe sur le perso, on est salarié d’un club qu’on aime, pour lequel on s’investit, dans l’humain et tout, et quelque part cela peut créer une barrière en fait. On pense à sa gueule, et tout en essayant de faire en sorte que ça se passe bien pour le club. Concrètement, il y a une procédure judiciaire, et on est dedans donc on défend nos droits… Contre le club qui nous emploie. C’est là où ça a été compliqué aussi à vivre. On n’avait pas envie de… C’est notre employeur, mais il y avait aussi une histoire qui était créée. Il a fallu se protéger de ça, et revenir à penser à ça ».
D’autant plus qu’il a un passé de joueur avec le FCGB, en ayant été Champions de France en 99…
« Oui, ça a joué dans le côté affect. Mais le pire c’est qu’une fois que je rebondis dans un autre club, les gens disent ‘il est parti’. Non, je ne suis pas parti en fait, c’est le club, vu la situation… J’ai été sorti du club, ce n’est pas moi qui ai voulu sortir à la base. C’est pareil pour les joueurs d’ailleurs, et c’est là où j’ai trouvé que c’était une forte injustice. C’est de la méconnaissance de l’environnement des Girondins par rapport à cette procédure, qui critiquait les jeunes qui signaient ailleurs. Si les personnes responsables à ce moment-là avaient fait les choses comme il le fallait, ces joueurs auraient voulu pour suivre à Bordeaux, ils n’ont pas décidé de partir… C’est là où aussi, ce côté ancien joueur, avec un peu plus d’affect… Finalement, la situation fait qu’on est obligé de se détacher pour se protéger. C’est comme une relation. On ne peut pas tout accepter. Et au vu de comment le club allait évoluer, je savais très bien que ça n’allait pas me convenir. Donc très clairement j’ai dit que non, je n’étais pas fait pour ça, je ne suis pas venu pour ça. C’est comme ça que l’aventure s’est arrêtée ».


