[AJ] Lacombe : « Pour nous, les Girondins, cela restera quelque chose d’énorme »
L’actuel conseiller du président Jean-Michel Aulas, Bernard Lacombe, a gagné à deux reprises la Coupe de France dans sa carrière. C’était avec l’OL et avec les Girondins de Bordeaux. Lors d’une interview accordée au Populaire, l’ancien bordelais raconte ses souvenirs.
Lors de sa victoire dans cette compétition en 1973 avec l’OL, il se souvient notamment d’avoir éliminé les Girondins dans un match aller-retour : « J’ai eu la chance de remporter un titre avec Lyon en tant que joueur et c’est la Coupe de France. Pff… c’était fabuleux ! On faisait à l’époque des matches en aller-retour à partir des 8 es, et c’était comme des matches de Coupe d’Europe ! C’était épique ! En 1973, en 8 es, on affronte Bordeaux. On gagne 3-0 à l’aller et on mène 1-0 au retour après 5 minutes. Sauf que Bordeaux renverse la vapeur et prend l’avantage 3-1 après 17 minutes ! Ça a été terrible ! ».
Quand on parle de cette Coupe, on parle toujours de « magie ». Lacombe confirme : « Oui ! Tout peut se passer dans ces matches ! Aimé Jacquet nous disait toujours : « Face à une équipe de CFA, ce n’est pas elle qui se met à votre niveau, c’est vous qui descendez d’un cran, avec moins d’envie, moins d’engagement… Et puis, d’un coup, il y a un nivellement des valeurs et tout se complique ». Avec Bordeaux, je me souviens avoir gagné face à Poitiers 1-0 avec un but à la 118 e… C’était incroyable, on avait dû toucher cinq ou six fois la barre, le gardien avait multiplié les miracles et nous on se disait : « Putain, mais on ne va pas y arriver ! ». Et puis finalement, on a marqué un but de raccroc, je ne sais même pas si le ballon est entré un mètre dans le but… ».
Voici maintenant ses souvenirs du titre avec Bordeaux en 1986 : « Ce fut là-aussi un grand, grand moment. En plus, je ne devais pas jouer, j’avais une entorse à un genou que l’on m’a finalement strappé. On a eu la chance de pouvoir vivre cet instant avec Alain Giresse. C’est là que « Gigi » marque un but fabuleux à Joseph-Antoine Bell sur un lob. Pour nous, les Girondins, cela restera quelque chose d’énorme […] On avait fait la finale le 30 avril et on rentrait donc sur Bordeaux le 1 er mai. Or quand on est arrivé dans le centre de Bordeaux, nous sommes tombés sur les gens qui défilaient pour le 1 er mai. D’un seul coup, quand ils nous ont vus, tous ont alors plié les banderoles de la CGT ou autres et sont venus à l’hôtel de ville faire la fête avec nous ! Cela a été un beau moment ».
L’année d’après, Bordeaux conserve son trophée mais Lacombe n’a pas joué la finale : « C’est la fin de ma carrière, c’est vrai que ce sont des moments particuliers. Je l’ai vécu bizarrement car vous êtes sur le banc et ce ne sont pas des choses dont vous avez l’habitude. Mais cela reste des grands moments de bonheur et de partage ».