L’analyse de Trésor

    Bonjour Marius. Tout d’abord, quelle analyse faîtes-vous du nul entre Bordeaux et Dijon ?

     

    Marius Trésor : Comme après Ajaccio, on a laissé filer deux points par manque de concentration. Le but que l’on prend ressemble comme deux gouttes d’eau à celui d’Ajaccio. On ne monte pas assez sur le garçon qui va centrer, on lui laisse tout le loisir de centrer, et derrière on n’est pas assez attentif. On prend ce but assassin en fin de match; c’est vraiment dommage. Bordeaux vient de laisser passer neuf points, parce que même à Paris, je pense que l’on doit gagner ce match. Après Nice, Ajaccio, Paris et Dijon, ça fait neuf points que l’on a perdus. Quand on voit que l’on a 42 points, ça ferait 51; ce qui placerait Bordeaux en très bonne position. C’est vraiment dommage.

     

     

    Comment expliquez-vous cette tendance qu’ont les Girondins à se relâcher dans leurs fins de match contre les mal-classés ?

     

    (rire) Je pense que si le staff avait le remède, il l’aurait déjà apporté. C’est aux garçons qui sont sur le terrain d’essayer de rester concentrés le temps d’un match complet. Un match c’est 90, 92, voire 95 minutes. Malheureusement, on a cette déconcentration qui permet à l’équipe adverse de nous prendre à défaut. Si on ne fait pas un gros effort de ce côté-là, on risque de connaître de nouveaux moments difficiles…

     

     

    Ne manque-t-il pas un réel leader dans ce groupe ?

     

    Je ne sais pas s’il manque un leader. On s’aperçoit que lorsque Bordeaux affronte les grosses cylindrées du championnat, Bordeaux répond présent. C’est donc bien qu’il y ait dans ce groupe des garçons qui arrivent à entraîner le reste de l’équipe. Un garçon comme Maurice-Belay n’est pas un leader dans le caractère, dans l’attitude, mais de par ce qu’il montre sur le terrain, il montre l’exemple à tous ses partenaires. Tous les joueurs devraient suivre son exemple et lui emboîter le pas. Ce qu’il fait, il le fait toujours à fond. Il faudrait que le reste de l’équipe ait le même caractère. On peut avoir des leaders dans le comportement, des exemples par le jeu, sans pour autant avoir des joueurs qui “crient” sur le terrain.

     

     

    On parle des points perdus récemment, mais Bordeaux n’a-t-il pas perdu l’Europe en début de saison ?

     

    Je ne pense pas que Bordeaux ait perdu l’Europe en début de saison. On s’aperçoit que Bordeaux a perdu neuf points sur les cinq derniers matches, avec ces points-là, Bordeaux serait à la quatrième place. Il est vrai que lors des matches aller, on a eu beaucoup de difficultés à gagner à domicile. Il a fallu attendre le match de Caen pour arracher notre première victoire à Chaban-Delmas. Heureusement que Bordeaux avait remporté deux victoires à l’extérieur, à Valenciennes et à Ajaccio, ce qui a permis à l’équipe de garder la tête hors de l’eau. Rappelons-nous que nous étions relégables en allant à Ajaccio. Si Bordeaux ne fait pas une meilleure saison, c’est simplement à cause des points perdus à domicile.

     

     

    L’Europe semble bien lointaine à présent. De plus, les Girondins affrontent une équipe de Caen qui joue pour son maintien… Sur quels ressorts psychologiques les joueurs vont-ils s’appuyer pour bien terminer la saison ?

     

    Comme l’ont dit plusieurs joueurs de l’équipe, rien n’est encore perdu. Avant le match de Dijon, j’ai entendu des journalistes dire que Bordeaux est en vacances. Il ne faut pas croire ce genre d’idiotie. Je pense que Bordeaux peut encore croire à l’Europe. Bon, maintenant, il ne faut pas penser à l’Europe. Il faut essayer de bien terminer la saison en gagnant un maximum de matches, et ainsi faire les comptes à la fin. On sait que Lyon est encore en course sur trois tableaux (Championnat, Coupe de France, Coupe de la Ligue); Bordeaux peut d’ailleurs être derrière l’OL parce que s’il bat Marseille (ndlr : en finale de Coupe de la Ligue), ça permettra de libérer une place supplémentaire pour l’Europe. Rien n’est encore définitif. Il faut simplement que les joueurs pensent à gagner un maximum de matches. Comme je l’ai dit, on fera les comptes plus tard.

     



    Venons-en aux jeunes de la Gambardella… Qu’avez-vous pensé de leur prestation contre Nantes ?

     

    J’ai trouvé que les garçons étaient vraiment en-dedans. Je ne sais pas si c’est le fait de jouer à Chaban-Delmas qui les a inhibés, mais je n’ai pas reconnu les jeunes qui s’entraînent en CFA, les jeunes qui jouent le championnat de U19. On avait l’impression que le fait de jouer à Chaban-Delmas les a empêchés de s’exprimer. En plus, il y avait beaucoup de monde, et notamment les Ultras venus pour mettre de l’ambiance. Je n’ai pas reconnu l’équipe qui jusqu’à présent avait fait de bons matches; une équipe qui est quand même première de son groupe de championnat. C’est vraiment dommage parce que cette jeune équipe girondine est capable de mieux faire. C’était les quarts de finale; une chance donc d’aller en demi-finale. Malheureusement, il manquait le capitaine de cette équipe qui était blessé.Vital N’Simba. Donc, à partir de là, on a été obligé de faire jouer Lotfi au poste de latéral gauche, poste qui n’est pas le sien. Il se peut qu’il aurait pu être plus utile à l’équipe au milieu de terrain. Il y a eu ce concours de circonstances, mais je dirais que les nantais ont paru plus matures, plus malins que les jeunes Girondins.

     

     

    Mettre les jeunes dans ce contexte était tout de même un bon test pour eux…

     

    On a voulu les mettre dans les meilleures conditions possibles. Malheureusement, ça n’a pas suffit. J’espère au moins que le fait de jouer à Chaban-Delmas va les inciter à travailler pour justement pouvoir y retourner.

     

     

    Remerciements à Marius Trésor pour cette très bonne analyse.