35 ans que la magie dure

     

    Le résumé


    Magie tout d’abord avec la présence au coup d’envoi de Dominique Dropsy, qui a vaincu la maladie avec courage, devant un stade debout pour scander cet homme plein d’humilité qui a tant donné pour le club. Peut-être tout simplement l’image de l’année. Et “cherry on the cake”, c’est l’égérie d’un sponsor qui assure qui accompagne “Domi” dans le rond central. Le décor est planté, pendant que l’autre “Clasico” se joue non loin de Lescure, les Girondins ont face à eux le dernier challenge de la saison, faire plaisir au public en préservant l’invincibilité face à l’ennemi des années 80. Retour à la défense à quatre, puisque Gillot doit composer avec la suspension de Planus. Mariano, Ciani, Henrique et Trémoulinas derrière, Sané et Plasil à la récupération. Du solide à défaut de voir beaucoup de technique. Face à eux, Deschamps a décidé d’aligner les frères Ayew et surtout, de titulariser … André-Pierre Gignac. Ca tombe bien, Bordeaux aime les gros.

     

     

    Il ne fallait surtout pas être en retard. Jussie débutant le match à domicile, il nous a habitué à vite scorer. Et bien dès la première minute, il profite d’un débordement de Gouffran pour pousser au fond des filets un ballon que la défense marseillaise cafouille. Quel début en fanfare. Dans la foulée, Bordeaux veut enfoncer le clou et Gouffran est séché à la 7ème minute alors qu’il partait seul au but. Début du “Chapron Show” qui ne bronche pas. Ca va trop vite pour MBia, qui abandonne dès le premier quart d’heure ses coéquipiers, victime d’une lésion à la cuisse. Après dix grosses premières minutes, Bordeaux va petit à petit laisser les marseillais revenir dans le match. Plutôt bien accueilli pour son retour, sans sifflet à chaque toucher de balle, le Virage Sud va tout de même scander un “Diarra trahison” à la 26ème minute. Ce sera tout pour le “Retour d’un ancien”, épisode 3 (après Souley et Gourcuff).

     

    Relation de cause à effet ? Toujours est-il qu’à la 28ème minute, Jussiê profite d’une perte de balle … de Diarra pour transmettre à Plasil qui arme une bonne frappe à l’entrée de la surface. Celle-ci est déviée par Fanni et le cuir échoit dans les pieds de Jussiê, très opportuniste, qui allume Mandanda. Doublé del mago ! Quand on vous disait que cette soirée était magique ! Marseille semble KO et Maurice-Belay, assez discret jusque là, va transpercer à la 36ème minute le milieu phocéen, assez perméable ce soir. Le ballon va atterrir côté droit pour un centre pour Trémoulinas dont la reprise passe au dessus. C’est le moment choisi par Gignac pour se réveiller : 38ème minute, il hérite du ballon au point de pénalty et frappe trop mollement en pivot, sur Carrasso. Deuxième acte, deuxième duel à la 40ème minute, encore remporté par le gardien le plus surcôté de Ligue 1 avec une belle reprise de Dédé, qui se joue de Mariano. Jordan Ayew à l’affut expédie le cuir au dessus. Enfin à la 45ème minute, il fusille à bout portant Cédric, qui remporte une dernière fois son duel. Chapeau l’artiste. La mi-temps est sifflée.

     

     

    Après ce premier acte très vivant, à défaut d’atteindre des sommets (ne zappez pas sur Canal+ pour voir le vrai Clasico, vous risqueriez de rester traumatisé à vie), une surprise étonne tout le stade. Les supporters marseillais, déjà peu nombreux pour un tel choc, quittent le parcage, sans doute dépités par la nouvelle défaite qui s’annonce. Quelle lâcheté d’abandonner son équipe en pleine difficulté, alors qu’ils ont tout de même sauvé leur saison avec la Coupe de la Ligue. Ce deuxième acte, plus tendu, frustrant, ne restera pas dans les annales. Au courage, Bordeaux s’accrochera. Mais ne pourra pas éviter le but de Jordan Ayew à la 55ème minute qui reprend du plat du pied un ballon mal dégagé par la défense girondine. Carrasso ne peut rien sur cette frappe bien placée au ras du poteau. Marseille a le monopole du ballon et Bordeaux perd pied petit à petit. Heureusement, à la 65ème minute, un éclair vient déchirer la torpeur ambiante. Maurice-Belay trouve la tête de Gouffran mais Mandanda est à la parade. Jussiê a suivi le ballon relâché et est bousculé par Mandanda et Nkoulou. Pénalty indiscutable, le quatrième d’affilée pour Bordeaux.Mais il est une spécialité, peu enviable, qui va devenir une sale habitude : rater un péno sur deux. Trémoulinas, désigné grand spécialiste depuis qu’il en a réussi deux en deux matchs, va donner de l’air aux Girondins, c’est sûr. Et non, Mandanda sort magistralement le ballon tiré en force à ras de terre par Benoit. Il parait que les pénaltys témoignent de la qualité technique d’une équipe.

     

    Les minutes s’égrènent, Bordeaux tient bon, sans vraiment trembler. Marseillle a la possession du ballon mais ne l’exploite pas vraiment, trop brouillon, manque de talent devant, à l’image de son adversaire. Tony Chapron continue à se montrer déconcertant, en sifflant un peu tout et n’importe quoi, oubliant au passage certaines fautes, comme cette main de Trémoulinas dans la surface en fin de match. Un dernier coup franc de Valbuena dans les arrêts de jeu repoussé par Carrasso clôturera cette 35ème année d’invincibilité bordelaise face aux phocéens. Et c’est bien là l’essentiel.

     

     

    Au final, Bordeaux a sauvé sa fin de saison et devrait logiquement garder cette place. Marseille devra encore lutter pour assurer sa place en Ligue 1, en grattant quelques points. Le match fut plaisant, n’atteignant jamais des sommets techniques, mais fut très engagé, avec des joueurs se “valbuenisant” étonnamment ce soir au moindre contact… Que d’arrêts de jeu et de ballons en touche. La saison est quasi terminée en Gironde, place désormais au futur mercato qui va commencer à agiter les travées du Haillan, même si nous n’attendons pas de grands bouleversements, comme l’a encore indiqué le grand patron de M6 au micro de Girondins TV dans l’après match : la formation et garder Carrasso.

     

    Merci Bordeaux, 35 ans, ça se fête… L’honneur est sauf.

     

    Le résumé vidéo

     

    >Bordeaux 2-1 Marseille


    Résumé Bordeaux – Marseille

     

    Les joueurs


    Cédric Carrasso : Très surcoté, il n’a quasiment fait aucun arrêt, n’a servi à rien. Vraiment Laurent Blanc devrait changer de lunette pour sélectionner une telle passoire. Sinon pour de vrai, il a stoppé toutes les tentatives de son pote Gignac. Encore du bon boulot pour le joueur que veut garder en priorité De Tavernost.

     

    Benoit Tremoulinas : Bien en jambe, il a montré beaucoup d’activité sur son côté, avec des combinaisons, des bons centres…mais un pénalty raté. En gros, il a tout fait pour plaire à l’adversaire, qui aimerait bien l’embaucher.

     

    Michaël Ciani : Plutôt solide, a livré un gros duel avec Gignac, bien que celui-ci ait réussi à se défaire du marquage des deux centraux du soir. Pour un retour à un 442 qui n’a pas réussi ces derniers temps à Michaël, on peut dire qu’il a livré une nouvelle bonne prestation en 2012

     

    Carlos Henrique : Comme Ciani, il est intervenu brillamment pour interrompre des actions marseillaises, mais n’a pas non plus dégagé une sérénité à toute épreuve. cette charnière ne donne décidément pas toutes les garanties. Heureusement qu’en face, l’attaque était empruntée.

     

    Mariano : Du bon (de belles montées, quelles interventions défensives judicieuses) et du moins bon avec quelques ratés derrière, notamment quand Gignac s’est joué de lui un peu facilement, et du déchet dans son jeu offensif. Toujours difficile de bien ressentir l’apport de Mariano dans cette équipe. Frustrant.

     

    Lamine Sané : On l’a bien vu dans une bagarre avec André Ayew, où il a miraculeusement écopé d’un jaune. Sinon, il n’a pas fait oublier NGuémo et n’a pas eu l’abatage suffisant pour bien tenir le milieu. Décevant.

     

    Jaroslav Plasil : A l’image de son interview ce matin dans l’Equipe, Plasil n’est pas au mieux cette année. Ce soir encore, il s’est bien battu mais a perdu pas mal de ballon, ne se montrant pas trop inspiré dans sa relance.

     

    Ludovic Obraniak : Lui aussi n’a plus l’énergie et la justesse de son premier mois à Bordeaux. Pourtant il a fit preuve d’une belle activité mais n’a pas réussi grand chose dans le dernier geste. Il est dans le coup sur les deux buts tout de même.

     

    Nicolas Maurice-Belay : Très discret, on l’a vu deux ou trois fois, sur un rush ou une combinaison. Mais c’est trop peu pour raisonnablement envisager une attaque performante.

     

    Yoan Gouffran : Décisif sur le premier but en offrant une passe décisive pour Jussiê, il a fait preuve d’abnégation. A l’origine également du pénalty avec sa tête repoussée par Mandanda. Mais peu de véritables occasions de marquer.

     

    Jussiê : Soirée magique pour le brésilien qui a offert à lui tout seul la victoire aux Girondins : deux buts, un pénalty provoqué. A noter également une belle participation au jeu. Dommage qu’il ne joue pas comme ça tous les week-ends. Le plus gros (et le seul ?) talent du club.

     

    Remplaçants:

    Cheick Diabaté : Rentrée anecdotique, à la place de Gouffran.

     

     

    La feuille de match


    Samedi 21 Avril 2012 à 21 heures

    33ème journée de Ligue 1

    Stade Jacques Chaban-Delmas (Bordeaux)

    Arbitre : M. Tony Chapron

     

    Buts : Jussiê(1ère, 29ème) pour Bordeaux – J.Ayew (56ème) pour Marseille

    Cartons jaunes : Jussiê, Sané, Gouffran pour Bordeaux – A.Ayew, Brandao, Gignac pour Marseille.

    Bordeaux : Carrasso – Mariano, Henrique, Ciani, Trémoulinas– Sané, Plasil, Obraniak, Maurice Belay – Gouffran (Diabaté, 84ème), Jussiê

    Marseille : Mandanda – Fani, Mbia (Azpilicueta, 13ème), Nkoulou, Morel– Diarra, Cheyrou (Kaboré, 75ème), Valbuena, A.Ayew (Brandao, 69ème) – Gignac, J.Ayew

     

     

    Les faits marquants

     

    – Bien évidemment le coup d’envoi donné par Dominique Dropsy, séquence très émouvante où Mandanda puis Carrasso lui donnent l’accolade

    – 31440 personnes massées dans un stade comble, sauf côté visiteur, où une aussi faible affluence n’avait pas dû être enregistrée depuis des lustres côté marseillais. On tomba même à zéro à la mi-temps puisque les visiteurs ont quitté le stade.

    – 4è pénalty consécutif (record en L1) et seulement 50% de réussite sur la saison. Vite, vite, apprenez à tirer les pénos.

    – 35 ans d’invincibilité face aux phocéens

    – Alou Diarra très peu malmené par les supporters.

     

    Les notes Girondins4ever


    Carrasso : 7

    Mariano : 5,5

    Henrique : 5,5

    Ciani : 6

    Trémoulinas : 6

    Sané : 4

    Plasil : 4

    Obraniak : 5,5

    Maurice-Belay : 4

    Gouffran : 6

    Jussiê : 8

     

     

    Crédit Photos : Girondins.com, L’Equipe

     

     

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