Ces joueurs, ces recrues
Chaque année, c’est le même refrain. Même la presse ne s’en amuse plus, tellement ce refrain est connu et reconnu : « Le mercato sera calme cette année du côté des Girondins ». Cette année, cette phrase mythique a même franchi un cap. Maintenant, on annonce d’entrée de jeu qu’il n’y aura pas de recrue, et qu’en plus, il faut dégraisser. N’a-t-on pas appris une nouvelle fois de la précédente saison ? Il a fallu réagir dans l’urgence, au mercato hivernal, pour remettre les Girondins dans le droit chemin, en faisant venir Obraniak et Mariano. Des carences pourtant pointées du doigt par Francis Gillot dès son arrivée…
Pourtant, cette saison, nous sommes presque près à aller dans le sens des dirigeants et de l’entraineur. Mais, SI ET SEULEMENT SI, ce qui se passe lors des matches amicaux persiste et se confirme… Si et seulement si les oubliés du fond du puits refont surface, si et seulement si ces oubliés volontaires des supporters se transforment en de véritables recrues…
Il y a tout d’abord ceux en qui l’on avait placé de gros espoirs, et qui sont retombés sous la pression, l’attente que les supporters avaient d’eux… Eux, qui devaient remplacer nos idoles, nos cadres de niveau international. Tout de suite, on pense à Fahid Ben Khalfallah, en tête de rang. Il faut dire que dans les derniers jours du mercato, arriver pour « remplacer » Gourcuff (celui de l’époque hein), il fallait en avoir pour accepter de relever ce challenge. Résultat ? Pas grand-chose. Deux saisons vierges de passes décisives et de buts. Alors que l’on ne l’attendait pas ou plus, le voici renaitre de ses cendres. Utilisé principalement comme milieu droit (mais aussi comme milieu défensif à Châteauroux), il en est actuellement à deux buts somptueux et une passe décisive. Travaillant un peu plus à l’entrainement, il a certainement bénéficié au niveau mental du discours de Francis Gillot qui « remet les compteurs à zéro ». Plus volontaire, ayant un temps d’avance sur les internationaux revenus un peu plus tard, il semble tirer son épingle du jeu et revenir au niveau qui avait fait de lui le deuxième meilleur passeur du championnat avec Valenciennes. Le mot prudence est de rigueur, mais nos espoirs sont de nouveau ravivés.
Anthony Modeste était lui aussi arrivé afin de replacer un cadre : Marouane Chamakh. Réalisant une premier saison honorable avec 10 buts au compteur en Ligue 1, sa seconde fut presque catastrophique, souffrant des mêmes maux que FBK. Manque de réussite, grosse pression sur les épaules. Avec trois petits buts, il décide d’aller voir de l’autre côté du tunnel sous la Manche, voir si l’herbe est plus verte. Résultat, 9 matches avec Blackburn, pas un seul but, et une descente en deuxième division. Le revoici, motivé, comme investi d’une mission : celle de se racheter et de prouver aux supporters et à lui-même que sa venue à Bordeaux n’est pas un simple hasard. Là aussi le défi est grand pour le joueur, d’autant qu’à l’heure actuelle on l’envoie en prêt du côté de la Corse… Mais qui sait ? L’espoir fait vivre…
Il y a aussi les éternels espoirs, avec Henri Saivet, qui s’avère être la grosse satisfaction du moment. Toujours aussi tonique et technique, il semble devenu plus surs dans es gestes, plus précis dans ses choix. Tant d’années qu’on attendait qu’un jeune sorti du centre de formation atteigne le haut niveau en attaque. Ce sera un peu plus bas avec un poste de milieu offensif droit ou gauche. Une solution de plus pour Francis Gillot, une solution enfin qualitative ! Reste là encore à confirmer lors de plus grands rendez-vous, à enjeu…
C’est un peu la même histoire pour Grégory Sertic. Capitaine surprise face à Châteauroux, il a montré beaucoup de volonté lors des séances d’entrainement et des matches. Sa combativité et sa justesse font de lui le remplaçant de luxe de Jaroslav Plasil, toujours capitaine de notre équipe. Jouant milieu relayeur, aussi bien défensif qu’à la construction du jeu, il semble reparti sur de bien meilleures bases et comme il le dit lui même « il ne peut pas rester un espoir et donc confirmer ». C’est aussi notre volonté. Nul doute qu’il aura sa chance dans la rotation de l’effectif, qui plus est avec cette campagne européenne.
Enfin, il y a ceux qui étaient considérés comme inexistants… revenus de loin et qui ont aussi leur carte à jouer. Le premier se nomme David Bellion. Auteur de six mois extraordinaires à son arrivée en Gironde, l’ex niçois a ensuite disparu de la circulation, mêlant maladresse et graves blessures. Buteur sur pénalty face à Toulouse, le voici retrouvant le chemin des filets. Un peu plus tôt, il avait aussi ouvert le score face à Nice. Toujours aussi combatif, avec l’excellente mentalité qu’on lui connait, il ne manque plus que la confirmation au plus haut niveau. Ses actions devant le but ne sont pas encore pleine de sérénité, mais là aussi, pourquoi pas ? C’est là que l’on voit les grands joueurs, lorsqu’ils font face à l’adversité et que contre toute attente, ils sont au rendez-vous ! Cela ressemble tout de même fortement à l’opération de la dernière chance… qui vivra verra…
Le dernier inexistant de nomme Florian Marange. A la rue à son poste de latéral gauche depuis des années, Francis Gillot eut la bonne idée de le remplacer en défense centrale. Pour le moment, une pleine réussite, et une option supplémentaire pour Francis Gillot, permettant aussi à Maxime Poundje de devenir la doublure de Benoit Tremoulinas, pas encore parti. Et ça pour une surprise, c’est une (bonne) surprise ! Le « bonne » restant pour le moment entre parenthèses, faut pas déconner non plus… Avec ce choix, l’entraineur bordelais fait celui de mettre un gaucher dans l’axe-gauche de la défense et de ce fait emmerder ses adversaires, n’étant pas habitués à avoir un gaucher en défense centrale. C’est un créateur ce Francis ! Et si son coup fonctionne, il n’est pas loin de nous vendre du rêve… Parce que faire renaitre Marange de ses cendres, c’est plus qu’extraordinaire…
Avec tout ça, il ne manquerait plus que Chalmé prenne la place de Mariano, ou encore que Diabaté se mette à marquer autant que Gouffran la saison dernière, et l’effectif est aussi complet que qualitatif… C’est dire ! Le football se joue à si peu de choses ! Et surtout à si peu de millions du côté de la Garonne bordelaise…