Dominer n’est pas gagner …
Le résumé :
L‘affiche de cette 21ème journée de Ligue 1 se déroulait ce soir sur la « pelouse » (si décriée) du stade Chaban-Delmas, avec la réception du Paris Saint-Germain. Cette équipe, endeuillée par le décès d’un membre du staff technique cette semaine, se présentait à Bordeaux avec l’intention de profiter de la contre-performance de l’Olympique Lyonnais pour reprendre position en tête du championnat. Carlo Ancelotti était notamment privé de Thiago Motta, suspendu, mais aussi de Thiago Silva et Alex, tous les deux blessés. L’axe central parisien était donc formé par Zoumana Camara et Mamadou Sakho. Du côté des Girondins de Bordeaux, Francis Gillot devait composer avec l’absence de dernière minute de Marc Planus. Il pouvait toutefois compter sur le retour de Ludovic Obraniak et a décidé de le titulariser dans l’entrejeu au coup d’envoi de ce match. Il abandonnait également sa défense à cinq, au profit d’un milieu de terrain composé de Gregory Sertic et Jaroslav Plasil à la récupération, Henri Saivet et Fahid Ben Khalfallah pour animer les couloirs, et le seul Yoan Gouffran à la pointe de l’attaque.
Ce schéma tactique plutôt classique ne reniait pas les fondements du jeu bordelais, principalement orienté par les couloirs. Bordeaux démarre positivement cette rencontre, et impose peu à peu sa mainmise sur le ballon. Le retour d’Obraniak, positionné dans l’axe, est d’ores et déjà remarqué par son emprise sur le jeu girondin, et les solutions apportées à ses coéquipiers. Les deux défenseurs latéraux multiplient les courses le long de la ligne de touche, pour apporter leur soutien aux offensives. Le couloir gauche commence à se montrer dangereux avec de nombreux dédoublements et combinaisons entre Henri Saivet et Benoit Tremoulinas, qui finissent par donner le tournis à Christophe Jallet, le défenseur parisien. Toutefois, la multiplication des centres n’a fait que confirmer le manque d’application dans le dernier geste des bordelais. Les intentions sont pourtant présentes, mais insuffisantes pour trouver la brèche dans cette défense recomposée du PSG.
Afin d’apporter quelque peu de variété dans les offensives, les marines et blancs ont bien tenté d’user de frappes lointaines, qui leur été reproché par leur entraîneur ces dernières semaines. Des tentatives restées néanmoins sans réussite, qui n’inquiètent finalement pas le portier, Salvatore Sirigu. La combinaison plein axe entre Henri Saivet et Ludovic Obraniak, servant leur capitaine dans la profondeur, se conclue elle aussi par une timide tentative du milieu tchèque. On pouvait se consoler alors par l’inexplicable absence des parisiens, ne se montrant qu’à de rares occasions, comme cette frappe totalement manquée de Matuidi à la 8ème minute. Le premier changement de cette partie intervient pourtant dès la 20ème minute de jeu. Ressentant une gêne derrière la cuisse, l’arbitre Stéphane Lannoy préfère céder sa place à son assistant, Benoït Bastien. Un arrêt de jeu prolongé par la longue préparation du nouvel arbitre central.
La réaction parisienne n’est toujours pas à l’ordre du jour. Les joueurs de Carlo Ancelotti se contentent uniquement de défendre, multipliant les approximations et pertes de balle. Ils ne sont pas les seuls puisque les bordelais ne parviennent toujours pas à prendre le dessus sur « la meilleure défense du championnat ». Le pressing instauré par Bordeaux leur permet pourtant de récupérer parfois le ballon très proche de la surface de réparation parisienne, comme à la 31ème minute de jeu. Mais les girondins butent toujours sur cette muraille du club de la capitale. Le PSG se réveille enfin à la 33ème minute de jeu, mais procède toujours en contre-attaque. Conséquence d’un centre de Benoit Tremoulinas en retrait repoussé par la défense, Jeremy Menez anime l’offensive parisienne, mais est repris illicitement par Lamine Sané, qui écope d’un avertissement. Zlatan Ibrahimovic se charge de tirer le coup-franc, mais Cédric Carrasso veille au grain, et se couche sur cette frappe de l’attaquant suédois. Les bordelais reprennent de plus belle avec des centres et frappes lointaines n’amenant que très peu de danger sur le but de Sirigu. Alors qu’on se dirige doucement vers la mi-temps, les parisiens profitent du laxisme général de l’équipe girondine pour se mettre en position favorable. Laissé libre, Lucas Moura se retrouve très vite devant la surface de réparation, et sert idéalement Zlatan Ibrahimovic, qui parvient à tromper Cédric Carrasso à la 43ème minute. Frustrant … Les parisiens rentrent à la pause avec un avantage obtenu contre le cours du jeu.
Devant ce PSG recroquevillé, il semble alors assez difficile d’imaginer les Girondins retourner la situation en leur faveur. Le manque d’application de la première période ne pouvait que confirmer cette tendance. Au retour des vestiaires pourtant, Jaroslav Plasil, dans un sursaut de lucidité, tente de percer plein axe l’équipe parisienne à la 49ème. Il est rejoint et taclé par derrière par le jeune italien Marco Verratti, qui n’obtient cependant qu’un carton jaune. Une sanction plus sévère n’aurait pas été imméritée … L’arbitre, M. Bastien, semble oublier également une faute grossière de Camara à l’entrée de la surface, qui balance littéralement le joueur bordelais. Pas de faute sifflée pourtant.
Le jeu se poursuit en cette seconde période, et les tendances s’intensifient : le Paris Saint-Germain ne cesse de reculer et laisser l’entière possession du ballon aux Bordelais, qui ne cessent de démontrer leur maladresse dans leurs différents gestes. Le match pourrait alors s’éterniser sans que la possibilité de revenir au score ne se présente aux hommes de Francis Gillot. Yoan Gouffran se retrouve pourtant en bonne position à la 64ème minute de jeu, mais est repris in-extremis par le retour de Zoumana Camara. S’en suit un cafouillage dans la surface de réparation parisienne sur le corner obtenu, mais qui ne donnera finalement rien. Cédric Carrasso permet tout de même aux siens de conserver un mince espoir, en repoussant une frappe de Maxwell au premier poteau, à la 71ème. Les divers changements de l’entraîneur bordelais à la 75ème minute (David Bellion et Hadi Sacko qui remplacent Ludovic Obraniak et Fahid Ben Khalfallah) n’apporteront finalement aucun impact au jeu bordelais, et ne change pas cette dynamique négative de la seconde période.
Et quand un bordelais parvient à se mettre en bonne position, et décocher une bonne frappe, il trouve sur son chemin un parisien pour la détourner, à l’image des tentatives de Mariano à la 76ème, en récupérant un corner repoussé par la défense parisienne, ou Henri Saivet, détournée par la claquette de Salvatore Sirigu au dessus de sa transversale. Quand ca ne veut pas …
Bordeaux concède donc sa première défaite à domicile cette saison, face à cette équipe moribonde du PSG, démontrant pourtant un talent certain, et suffisant pour venir à bout de cette équipe girondine, sur l’unique erreur de cette rencontre.
Les joueurs :
Paradoxalement, Cédric Carrasso est apparu fébrile sur le but encaissé ce soir, mais réalise également une parade décisive face à Maxwell, et plusieurs sorties nécessaires. Toutefois, le portier bordelais semble moins serein depuis plusieurs semaines.
Muselant l’attaque parisienne au match aller, Carlos Henrique et Lamine Sané étaient alignés dans l’axe de la défense et n’ont pas vraiment déçu ce soir. Les deux défenseurs centraux étaient présents pour annihiler les rares et timides offensives adverses. Dans les couloirs, Mariano et Benoit Tremoulinas ont multiplié les courses avec plus ou moins de réussite. Les centres à l’attention des attaquants girondins manquaient toutefois d’application, se retrouvant à de nombreuses reprises dans les bras de Sirigu.
A la récupération, Gregory Sertic et Jaroslav Plasil ont semblé en grande difficulté. Il n’y avait pourtant aucune raison ce soir. L’impact du milieu parisien était extrêmement limité, et ne nécessitait pas d’aptitudes hors du commun pour en prendre la pleine mesure. Le retour de Ludovic Obraniak et son influence sur le jeu ont été clairement ressenti ce soir. Toutefois, on peut regretter la position relativement basse du milieu offensif girondin, dont le soutien aurait été bénéfique à Yoan Gouffran. Placé sur le côté gauche, le jeune Henri Saivet a été le plus en vue. Combinant avec une grande facilité en première période avec son défenseur latéral, l’international espoir n’a cessé de provoquer cette défense du PSG. Ce gain en régularité depuis le début de saison se ressent irrémédiablement sur le terrain, où il gagne en confiance match après match. De l’autre côté, le tunisien Fahid Ben Khalfallah n’aura pas eu la relative « réussite » de son coéquipier, et son entente avec le brésilien Mariano ne semblait pas aussi naturelle.
Enfin, Yoan Gouffran, encore touché visiblement, était totalement esseulé à la pointe de l’attaque. Pour preuve, l’attaquant bordelais n’a touché ce soir que vingt-quatre ballons, soit le plus faible total des titulaires de cette rencontre.
La feuille de match :
Dimanche 21 Janvier 2013 à 21 heures
21ème journée de Ligue 1
Stade Chaban-Delmas (Bordeaux)
32000 spectateurs
Arbitre : M. Stéphane Lannoy (puis M. Benoît Bastien)
Bordeaux 0-1 Paris-Saint-Germain
But : Ibrahimovic (43ème)
Cartons jaunes : Lamine Sané (33ème), Benoit Tremoulinas (45ème), Marco Verratti (49ème), Jeremy Menez (77ème)
Bordeaux : Carrasso – Mariano, Sané, Henrique, Tremoulinas – Sertic, Plasil, Ben Khalfallah (Bellion, 74ème), Obraniak (Sacko, 73ème), Saivet – Gouffran
PSG : Sirigu – Jallet, Camara, Sakho, Maxwell – Matuidi, Verratti, Lucas (Chantôme, 68ème), Menez (Armand, 87ème), Lavezzi (Pastore, 74ème) – Ibrahimovic
Les statistiques :
Possession : 51 – 49
Ballons joués : 596 – 575
Occasions : 2 – 2
Tirs : 14 – 6
Tirs cadrés : 3 – 4
Passes : 469 – 455
Passes réussies : 83% – 84%
Corners : 6 – 2
Hors-jeu : 1 – 6
Fautes : 11- 11
Cartons jaunes : 2 – 2
Le but en vidéo :
Les notes Girondins4ever :
Carrasso : 4
Mariano : 5
Henrique : 6
Sané : 6
Tremoulinas : 5
Sertic : 3
Plasil : 3
Ben Khalfallah : 4
Saivet : 7
Obraniak : 5
Gouffran : 3
Crédits photos : Psg.fr, Reuters, Chronofoot, 20 Minutes, Eurosport