Une bonne défaite …

     

    Le résumé du match :

     

     

    Match de gala au Gabon ce samedi soir, où les Girondins de Bordeaux affrontaient le Paris Saint-Germain lors du trophée des Champions. Pour ce long déplacement à Libreville, le groupe de Francis Gillot était fortement amputé, principalement au cœur de sa défense. En effet, Carlos Henrique, Marc Planus et Jérémie Bréchet purgeaient tous les trois des suspensions infligées la saison passée. Arrivé en début de semaine, l’argentin Lucas Orbán ne pouvait prendre part à ce déplacement. En phase de reprise, Cheick Diabaté et Diego Rolan n’ont pas été jugés suffisamment prêt pour cette rencontre, tandis que Julien Faubert, Abdou Traoré et David Bellion devaient soigner des blessures contractées lors de cette phase de préparation.

     

    En conséquence, l’entraîneur bordelais devait composer un onze titulaire en fonction de ces absences handicapantes. Ne possédant que deux défenseurs centraux dans son groupe, le tacticien va pourtant tenter un pari risqué, en ne titularisant pas le serbe Vujadin Savic, au profit d’une charnière centrale composée par Lamine Sané et … Gregory Sertic. Le Gabonais André Poko prenait donc place devant la défense en compagnie de Landry Nguemo. Nicolas Maurice-Belay, Ludovic Obraniak et le capitaine, Jaroslav Plasil avaient pour mission d’animer les offensives girondines, et servir l’unique attaquant du soir, Henri Saivet.

     

     

     

     

    Sans surprise, le Paris Saint-Germain monopolise le ballon dès le coup-d’envoi de cette rencontre, et tente d’imposer son jeu, obtenant son premier coup-franc dès les premières secondes de jeu. Les bordelais sont alors contraints de procéder en contre-attaque. Une aubaine pour Nicolas Maurice-Belay qui nous gratifie de sa spéciale dès la 7ème minute : un contrôle orienté qui élimine son vis-à-vis. Malheureusement, Henri Saivet tarde quelque peu, et se fait reprendre dans un duel à l’épaule. Deux minutes plus tard, les Girondins récidivent dans ce couloir gauche en forme. Maxime Poundjé ne tarde pas à faire étalage de ses qualités offensives, et prend de vitesse Christophe Jallet, avant d’adresser un centre au second poteau, où Jaroslav Plasil ne se pose pas de question pour décocher une frappe, malheureusement contrée par la défense parisienne.

     

     

     

     

    Tout n’est pourtant pas rose dans cette partie. La défense expérimentale (Sané/Sertic) mise en place par Francis Gillot peine à trouver ses marques, et concède de nombreux corners, comme à la 11ème minute, où Lamine Sané est contraint de tacler une passe en profondeur de Lavezzi en direction de Zlatan Ibrahimovic. Les gabarits parisiens prennent d’ailleurs le dessus sur l’équipe girondine dans la surface sur ces coups de pied arrêtés, mais manquent toutefois le cadre. Deux minutes plus tard, nouvelle incompréhension défensive, où Gregory Sertic n’anticipe pas le tacle de son coéquipier, Ludovic Obraniak, dans la course de Lavezzi, et est finalement pris à contre-pied. L’argentin n’obtient cependant qu’un corner, grâce à la superbe parade de Cédric Carrasso, qui aurait pu faire mouche néanmoins.

     

    Galvanisé par l’événement, André Poko démontre une envie pourtant habituelle, et ne se retient pas de prendre des risques, comme ce grand pont réussi, sous les acclamations du public acquis à sa cause. Tous ses gestes n’auront pourtant pas la même réussite, et il multiplie les mauvais choix dans ses passes. Frayeur dans le camp bordelais à la 15ème minute de jeu, lors d’un contact entre Ibrahimovic et Lamine Sané. Le sénégalais semble alors touché, et on craint une sortie prématurée du défenseur central. On appréciera d’ailleurs la finesse des commentaires de BeIn Sport, expliquant que Lamine “jouait les utilités à ce poste” …

     

     

    Pour le moins inoffensif jusque là, les parisiens conservent la possession de balle, et reprennent peu à peu le dessus sur une équipe girondine bien en place. L’attaquant suédois Zlatan Ibrahimovic tente d’ailleurs un lob audacieux à la 17ème minute, mais finit sa course derrière le but de Carrasso. C’est encore sur un coup de pied arrêté que les parisiens vont finalement apporter le danger dans la surface girondine à la 19ème minute, sur un coup-franc botté par Thiago Silva, qui file devant le but de Carrasso sans qu’aucun joueur ne puisse le détourner. La réponse vient d’un Nicolas Maurice-Belay intenable dans son couloir gauche. L’adversité offerte ce soir par Christophe Jallet a bien facilité le travail de l’ailier bordelais. Ce dernier provoque en effet le parisien, et parvient une nouvelle fois à prendre le dessus. Son centre est finalement repoussé, et Ludovic Obraniak récupère le ballon dans la surface et frappe en première intention. Cependant captée sans soucis par Sirigu. Henri Saivet et André Poko n’ont pas plus de réussite dans les minutes qui suivent : le premier ne trouve pas le cadre, tandis que le second voit sa frappe détournée du dos par Alex.

     

     

     

     

    Habituelle lors des canicules en Ligue 1, la traditionnelle « pause boisson » est effectuée à la moitié de cette première période. Une pause qui a failli coûter cher aux bordelais dans les minutes qui ont suivi. En effet, un premier choc entre Lavezzi et Gregory Sertic, se sacrifiant lors d’un retour in-extremis dans sa surface, laisse le bordelais au sol, souffrant au niveau de la cheville. Nouvelle frayeur pour Francis Gillot et son staff. Il revient finalement sur la pelouse, mais c’est Ludovic Obraniak qui va subir un nouveau choc, tête contre tête, avec le brésilien Lucas Moura. L’international polonais, sonné, met quelques minutes à reprendre ses esprits. Trois minutes plus tard, André Poko subit également un nouveau choc lors d’un duel avec un joueur parisien. Plus de peur que de mal finalement.

     

    Les bordelais se font violence, et multiplient les mouvements collectifs, bien aidés parfois par les contres favorables dont ils profitent. Ils sont enfin récompensés à la 38ème minute de jeu, grâce à un excellent travail de Nicolas Maurice-Belay dans son couloir, qui s’arrache pour récupérer un ballon au poteau de corner. Laissé libre, le bordelais prend le temps d’ajuster un centre parfait au premier poteau, décroisé par la tête d’Henri Saivet, qui trompe le gardien parisien, Sirigu. 1-0 pour Bordeaux peu avant la mi-temps. Les interventions du latéral brésilien Mariano, et d’un Carrasso vigilant permettent de conserver cet avantage. Le retour aux vestiaires s’effectue finalement sur un avertissement reçu par Landry Nguemo, qui traduit bien la première période du camerounais.

     

     

     

     

    Le début de la seconde période commence sous les meilleurs auspices, avec une première frappe de Nicolas Maurice-Belay, captée sans soucis par Sirigu. Peinant à se positionner au cours de la première période, Gregory Sertic semble totalement métamorphosé, et impose sa présence aux côtés de Lamine Sané. Le défenseur d’un soir devance une nouvelle fois Ezequiel Lavezzi dans la surface girondine à la 48ème minute. Comme à leur habitude, les bordelais ne cessent d’utiliser leurs couloirs pour apporter le danger dans le camp adverse. Mais Henri Saivet, lancé par Mariano, et Plasil, lancé par l’attaquant, peinent à se défaire du marquage aux abords de la surface parisienne.

     

    La tentative de Lavezzi n’inquiète toujours pas Cédric Carrasso à la 54ème minute, qui capte sans problème la frappe de l’argentin. Trois minutes plus tard, Nicolas Maurice-Belay profite de l’appel d’Henri Saivet pour décocher une frappe de son pied droit, lui le gaucher, et voit sa course raser le montant droit de Sirigu. Ce n’est vraiment pas passé loin. Nous nous retrouvons alors devant le fait du match ! 59ème minute, Obraniak, d’une passe dans l’axe, trouve André Poko. Voyant l’espace s’ouvrir devant lui, le gabonais prend sa chance sous les acclamations du stade de l’Amitié, et parvient à percer cette défense du PSG et se retrouver face au dernier rempart du club de la capitale. Malheureusement, en bout de course, sa frappe est détournée par l’international italien. Un rush qui aurait mérité un tout autre sort …

     

    A la 66ème minute, Ludovic Obraniak semble auteur d’une action pour le moins litigieuse, touchant le ballon du bras dans la surface de réparation girondine. L’arbitre de cette rencontre ne siffle pourtant rien. 70ème minute, et comme en première période, une nouvelle « pause boisson » est réalisée pour permettre aux joueurs des deux équipes de se réhydrater. Cette dernière semble alors avoir casser le rythme d’une rencontre pour le moins plaisante. Les parisiens conservent encore et toujours la possession du ballon, mais se retrouve dans une position stérile. Et ce sont finalement les bordelais qui se montrent dangereux à la 78ème minute. A la conclusion d’une offensive collective à une touche de balle, Henri Saivet se retrouve plein axe face à Sirigu. L’attaquant franco-sénégalais tente alors de lober le gardien parisien, mais n’y parvient pas. Dommage. Une minute plus tard, premier avertissement pour le camp marine et blanc, avec ce but refusé à Zlatan Ibrahimovic pour une position de hors-jeu peu évidente, dont la célébration nous laissera malgré tout un petit sourire. Mais finalement, l’attaquant suédois se montre décisif trois minutes plus tard, en servant parfaitement d’une passe lobée dans la surface le nouvel entrant, Hervin Ongenda. Ce dernier n’a aucun mal à tromper Cédric Carrasso et égaliser dans cette rencontre. 1-1.

     

     

     

     

    Nouveau coup dur pour Bordeaux avec cette blessure du buteur de la soirée, Henri Saivet, lors d’un contact avec le défenseur brésilien Thiago Silva. Il laissera d’ailleurs sa place quelques secondes plus tard lors d’un triple changement réalisé par Francis Gillot : Fahid Ben Khalfallah, Jussiê et Hadi Sacko remplacent donc Henri Saivet, Jaroslav Plasil et Nicolas Maurice-Belay. Alors qu’on se dirige doucement vers une séance de tirs au but (Pas de prolongations durant un Trophée des Champions), l’imposant défenseur brésilien Alex vient crucifier les derniers espoirs bordelais en plaçant sa tête sur un coup-franc parisien, qui termine sa course dans le petit filet de Cédric Carrasso. Deux buts à un pour Paris, tirez le rideau …

     

     

    Cependant, nous serions de mauvaise fois de ne pas noter, malgré le résultat final, la prestation convaincante de cette équipe girondine ce soir en terres gabonaises, amputée de nombreux éléments. Les joueurs ont fait preuve d’abnégation durant toute cette rencontre, parvenant même à contenir les rares offensives du Paris Saint-Germain. Une performance encourageante pour débuter cette saison, et devrait, malgré la déception, être riche en enseignements pour Francis Gillot et son groupe.

     

     

    Les joueurs :

     

    Paraissant très loin de son état de forme lors de la reprise de l’entraînement début juillet, Cédric Carrasso semble avoir repris le bon chemin, et a réalisé une excellente prestation ce soir. Peu sollicité, le gardien bordelais retarde l’échéance en réalisant notamment une parade décisive devant Ezequiel Lavezzi au cours de la première période. L’optique d’un départ semble bel et bien oubliée pour l’international français.

     

    Défense centrale expérimentale alignée par Francis Gillot en l’absence des ses titulaires (et remplaçants habituels). Lamine Sané et Gregory Sertic s’en sont finalement bien sortis, après un début de rencontre pour le moins hésitant, notamment de la part du second. La deuxième partie du match était d’ailleurs d’excellente facture pour les deux joueurs, Gregory Sertic apportant toute sa sérénité et son placement pour compléter le travail du sénégalais. Positionné dans son couloir droit, Mariano n’a pas déçu, comme à son habitude. Le brésilien a de nouveau fait étalage de sa technique, tant défensivement qu’offensivement. Il semblait toutefois un peu en retrait par rapport à la saison dernière. De l’autre côté, le jeune Maxime Poundjé, propulsé titulaire suite au départ de Benoit Tremoulinas, n’a pas démérité, bien au contraire. Encore fébrile défensivement, le latéral gauche bordelais n’a cessé de combiner dans son couloir avec Nicolas Maurice-Belay, pour finalement apporter le surnombre offensif. Très prometteur pour la suite de la saison. Lucas Orbán n’arrive pas en terrain conquis !

     

     

     

     

    Placés devant la défense, Landry Nguemo et André Biyogo Poko avaient la lourde tâche de contenir les offensives parisiennes. Les performances prometteuses lors de cette préparation du camerounais nous laissaient envisager un retour en force du milieu défensif. Pourtant, sa prestation du jour nous a particulièrement déçu, avec notamment cette succession de passes imprécises, voire totalement manquées. A ses côtés, André Poko devait faire face à une pression particulière, avec ce retour au pays. Tantôt galvanisé, tantôt dépassé, le gabonais est d’ailleurs auteur d’un rush surprenant, porté par un stade l’acclamant, prenant ainsi le dessus sur cette défense parisienne expérimentée. Comme un symbole, il est également élu homme du match au terme de cette rencontre.

     

    Comme à son habitude, le capitaine bordelais Jaroslav Plasil a erré comme une âme en peine sur la pelouse de Libreville. Pour sa part, Ludovic Obraniak semble confirmer match après match son désir d’évoluer sous d’autres cieux. Pourtant capable de réaliser les gestes qui font la différence, le franco-polonais se décourage facilement, et pire, montre certains signes d’agacement et d’énervement, comme ce fut le cas lors d’une échauffourée avec Blaise Matuidi. Placé dans son traditionnel couloir gauche, Nicolas Maurice-Belay fut le plus dangereux des joueurs bordelais. Ses fameux contrôles orientés parviennent toujours à surprendre ses adversaires. Récompensé ce soir pour son activité perpétuelle par une passe décisive, en s’appliquant particulièrement sur un centre pour le but d’Henri Saivet.

     

     

     

     

    Enfin, unique attaquant de pointe ce soir, Henri Saivet surprend de nouveau en inscrivant un nouveau but. Il poursuit sa progression et confirme match après match son évolution et le palier franchi depuis la saison dernière, en devenant régulier et décisif. Espérons que sa prolongation ne tarde pas …

     

     

     

    La feuille de match

     

    Saison 2013/2014

    Samedi 3 août 2013 à 20h45

    Trophée des Champions

    Paris SG 2 – 1 Bordeaux

    Stade de l’Amitié

    Arbitre : Jérôme Efong Nzolo

    Buts : Ongenda (81ème), Alex (95ème) – Saivet (38ème)

    Cartons jaunes : Motta (46ème) – Nguemo (47ème)

    Paris : Sirigu – Thiago Silva ©, Alex, Maxwell, Jallet – Motta (Verratti, 72ème), Matuidi, Pastore (Ongenda, 73ème), Lucas – Ibrahimovic, Lavezzi (Coman, 72ème).

    Bordeaux : Carrasso – Mariano, Sertic, Sané, Poundjé – Poko, Nguemo – Plasil © (Jussiê, 93ème), Obraniak, Maurice-Belay (Sacko, 93ème) – Saivet (Ben Khalfallah, 93ème).

     

     

     

    Les notes Girondins4ever :

     

    Carrasso : 8

    Mariano : 7

    Sané : 7

    Sertic : 7

    Poundjé : 7

    Nguemo : 3

    Poko : 7

    Plasil : 4

    Obraniak : 4

    Maurice-Belay : 8

    Saivet : 8

     

     

     

    Crédits photos : Psg.fr, Ouest France, Sport 24, Le Parisien, Football365, LeJDC