Un réveil bien trop tardif

     

    Le résumé :

     

    Après la déconvenue au Moustoir de Lorient, les Girondins se sont replongés dès mercredi soir dans la compétition, avec cette septième journée de la Ligue 1, et une confrontation face au Stade de Reims. Les supporters, peu confiants avant cette rencontre, espéraient enfin un changement significatif, et une victoire qui pourrait enfin (re)lancer la saison du club. Francis Gillot, contraint de se passer de Julien Faubert mais surtout André Poko, victime d’une fracture du pied en Bretagne, a réorganisé son équipe titulaire en conséquence. Carlos Henrique retrouvait sa place au cœur de la défense girondine, aux côtés de Marc Planus, permettant ainsi à Lamine Sané de combler l’absence du gabonais au milieu de terrain. Sans doute pour les préserver, l’entraîneur girondin n’a pas titularisé Maxime Poundjé, en difficulté à Lorient, et Cheick Diabaté, préférant aligner Lucas Orbán dans le couloir gauche, et le brésilien Jussiê à la pointe de l’attaque. Suffisant pour endiguer les nombreux problèmes, notamment défensifs, d’un groupe bordelais fébrile ?

     

     

     

     

     

    Mais que doit-on finalement retenir de cette première période ? Pas grand chose, si ce n’est la confirmation de la fébrilité défensive girondine, à laquelle nous n’avons pu échapper depuis le début de saison. Ce sont pourtant les bordelais qui lancent les premières offensives de cette rencontre, faisant preuve toutefois de maladresse, et ne parvenant pas à trouver la faille dans la défense rémoise. La talonnade de Jussiê dès la troisième minute, à la réception d’un centre d’Orban après avoir combiné avec Nicolas Maurice-Belay, en est la preuve. Pas de réussite également sur la tentative audacieuse de Ludovic Obraniak à la 8ème minute. Les premiers signes de faiblesse de la défense commencent alors à faire leur apparition. Méconnaissable cette saison, Mariano se laisse embarqué par ses adversaires, et se retrouve hors de position pour intervenir, comme à la 12ème minute.

     

    Nicolas Maurice-Belay illustre bien les carences girondines dans la finition, à l’image de cette frappe totalement manquée à la 13ème minute, concluant une remontée de balle collective. « Le patron » Marc Planus n’est pas plus rassurant que ses partenaires, et manque la plupart de ses interventions. Au quart d’heure de jeu, le défenseur central se précipite, alors que cela ne s’imposait pas. Il est encore battu à la 19ème minute, mettant en difficulté son partenaire, Lucas Orban. L’argentin manque également son intervention, et relance plein axe, donnant l’occasion aux rémois de mettre en danger Cédric Carraso, mais la frappe de Courtet passe à côté. Offensivement, toujours aussi peu de rythme, et de nombreux mauvais choix, à l’image de Gregory Sertic à la 18ème minute, qui écrase sa frappe, ou Maurice-Belay, dont le contrôle trop long sur une passe de Jussiê à la 23ème minute de jeu, permet aux rémois de se replacer et d’intervenir.

     

    Brouillons dans le jeu, les bordelais le sont également sur les phases arrêtées, et plus particulièrement Ludovic Obraniak, peu à l’aise dans l’exercice aujourd’hui. Le coup-franc du franco-polonais à la 24ème minute ne donne rien, malgré la déviation au second poteau. Et quand ce dernier s’applique, ses coéquipiers ne l’aident pas, et font à leur tour des erreurs, à l’image de Jussiê, qui manque une tête pourtant facile à la 25ème. Ce n’est pas la « tentative » d’un Sertic lent et hésitant à la 28 ème, repris finalement par la défense champenoise, qui va relever le niveau ! Dans la minute qui suit, Mariano, toujours en crise de confiance, met en difficulté son compatriote de la défense, qui récolte un avertissement plutôt sévère, mais qui le privera bien d’une rencontre face à l’Olympique Lyonnais. Mais il se reprend cinq minutes plus tard, en réalisant le geste adéquat pour contrecarrer une offensive du Stade de Reims. Les différents corners obtenus, et centres depuis les couloirs bordelais trouvent constamment une tête, un pied, ou une main rémoise pour les repousser. Obraniak n’est toujours pas en réussite, et manque, à la 42ème, une passe dans l’espace pourtant aisée. Pas plus de réussite pour Reims sur la contre-attaque, puisque Gaëtan Courtet, à la réception d’un centre, place sa tête en dehors du cadre de Cédric Carrasso. Le portier girondin est de nouveau sollicité deux minutes plus tard pour sortir un coup franc de Mads Albaek. Innoffensifs, les bordelais le sont encore à quelques secondes de la mi-temps avec deux coups franc : le premier d’Obraniak trouve directement le mur, tandis que le second file tout droit en sortie de but.

     

     

     

     

     

     

    Dès le retour des vestiaires, Francis Gillot procède à deux changements avec les sorties de Ludovic Obraniak et Marc Planus. Lamine Sané laisse son poste de récupérateur et recule d’un cran, laissant le champ libre à Abdou Traoré. Cheick Diabaté se place à la pointe de l’attaque, Henri Saivet coulissant dans le couloir droit. Coaching gagnant de l’entraîneur bordelais ? On peut en tout cas noter un net regain concernant le niveau de jeu de ses joueurs. Dès la 49ème, Cheick Diabaté s’illustre et dévie un ballon pour Sertic, dont la frappe en première intention rase le poteau d’Agassa. Deux minutes plus tard, les premiers mouvements collectifs apparaissent, et réveillent quelque peu un stade bien vide ce soir. Sur une nouvelle séquence de jeu collective, Jussiê est à la réception d’un centre de Mariano, mais se retrouve également dans une position illicite. Son but est justement refusé par l’arbitre, Alexandre Castro. Cela va mieux pour les bordelais, y compris sur les phases arrêtées. A la 57ème, Gregory Sertic se charge d’un coup-franc et trouve Henrique au premier poteau. Le brésilien dévie instantanément vers Lamine Sané, dans une position illicite. Pas de regret, Agassa avait réalisé la parade sur la tête piquée du sénégalais. Dans la minute qui suit, le gardien de Reims est de nouveau présent pour repousser une frappe de Nicolas Maurice-Belay, qui avait pourtant fait la différence.

     

     

     

    Après quinze minutes durant cette seconde période, les bordelais lèvent le pied, et laisse le danger s’approcher du but de Cédric Carrasso, obligé de s’employer à deux reprises à la 63ème et 65ème pour stopper les frappes d’Albaek et Boncundji Ca. Plutôt qu’insister sur les actions collectives, Henri Saivet veut revêtir le costume de héros, et après de nombreux passements de jambe, prend sa chance en frappant dans un angle fermé, mais en dehors du cadre … Cependant, les bordelais repartent dans la bonne direction en multipliant les séquences collectives. Ils auraient pu être récompensés à la 70ème sans la sortie parfaite d’Agassa devant Nicolas Maurice-Belay, ou sur la grosse frappe de Mariano à raz de terre trois minutes plus tard. Kossi Agassa est dans un grand soir, et sort de nouveau la frappe d’Henri Saivet à la 78ème minute de jeu. Rolan, lui semble avoir été retenu illicitement par un rémois, l’empêchant de reprendre un centre de Maurice-Belay. Les occasions se multiplient, mais les bordelais semblent toujours incapables d’inscrire le moindre but ce soir. Cheick Diabaté, esseulé mais entouré de nombreux rémois, se défend bec et ongle et parvient à frapper à la 82ème. … contré toutefois. Rolan, lui, est trop court sur une passe en profondeur d’Henri Saivet. Ne soyons pas mauvais langue, la passe était bien trop longue. Cheick Diabaté remet le couvert dans la surface champenoise à la 87ème, et voit sa tête captée par un Kossi Agassa en très grande forme. Dans les dernières secondes, Lamine Sané se montre enfin pour couper court à une contre-attaque menée par les attaquants rémois, en réalisant un gros tacle, et relançant parfaitement sur Mariano, dont le centre est repoussé en corner … Cette dernière opportunité ne donne finalement rien, et M. Castro siffle le coup de sifflet final de cette rencontre.

     

     

    Nous n’aurons finalement pas assisté à une revanche de ces joueurs ce soir, face à un adversaire largement à leur portée. Nous avons pu apercevoir les prémices d’une réaction, principalement au cours de la seconde période. Mais ce semblant de réveil fut bien tardif pour faire la différence ce soir. Cela aura t-il un impact sur les prochaines rencontres ? L’espoir fait vivre, parait-il …

     

     

     

     

     

     

    Les joueurs :

     

     

    Beaucoup moins de travail que le week-end dernier pour Cédric Carrasso, mais le gardien bordelais a répondu présent quand il le fallait, en réalisant les parades ou sorties adéquates. Pas de fausse note pour lui ce soir.

     

     

    S’agirait-il d’une surprise si nous évoquions la fébrilé de la défense ce soir encore ? Déjà mis à rude épreuve dimanche dernier, Marc Planus resta sur sa lancée, et réalisa une première période pour le moins médiocre. Dépassé dans la quasi totalité de ses duels, le défenseur central bordelais mis également en danger ses coéquipiers par ses « airs-interventions ». Il est d’ailleurs sorti dès la mi-temps de cette rencontre. A ses côtés, Carlos Henrique fut à peine plus serein au cours de la première période, mais se retrouva dans de biens meilleures dispositions en seconde. Son compatriote du couloir droit, Mariano, réalisa une prestation en demi-teinte. Réalisant quelques interventions importantes, et ne cessant d’apporter le surnombre dans son couloir (pour preuve, cette frappe au ras du sol … il est également le bordelais ayant touché le plus de ballon), il mit aussi en danger Henrique sur une passe en retrait non maîtrisée. Enfin, Lucas Orbán clôture cette rencontre avec une mention « bien ». Peu à l’aise offensivement, l’argentin reste toutefois très volontaire en apportant sa présence. Il semble également plus serein défensivement, à l’image de ce tacle magnifiquement réalisé à la 62ème minute de jeu.

     

     

    Positionné dans un premier temps au milieu de terrain, Lamine Sané retrouva la défense centrale à la sortie de Marc Planus à la mi-temps de cette rencontre. Ce changement fut également le signe d’un « renouveau » concernant sa prestation. Particulièrement effacé en première période, il ne fut jamais plus offensif qu’au cours de la seconde période. Contrairement à ses habitudes, Gregory Sertic évoluait ce soir dans un registre plus offensif qu’à l’accoutumée. Il rend une copie sans éclats, mais sans mauvaise note. Le fantôme de Ludovic Obraniak n’a cessé de hanter ce couloir droit bordelais. Le franco-polonais n’est jamais parvenu à entrer dans cette rencontre et y apporter son aisance technique, pas même sur les phases arrêtées. Sorti à la mi-temps. De l’autre côté, Nicolas Maurice-Belay réalise encore ce soir l’une de ses prestations les plus frustrantes. Omniprésent, provocateur et intenable dans son couloir gauche, l’ailier bordelais n’a toujours pas brillé par sa finition. Il ne fut pas aidé par la performance de Kossi Agassa, qui sort la parade nécessaire sur cette superbe frappe à la 58ème minute de jeu. Dommage (mais habituel …). Entré à la mi-temps, Abdou Traoré fut pour le moins effacé. Quelques ballons récupérés, une passe subtile pour Diabaté, qui doit tout de même se débrouiller au milieu de la défense champenoise …

     

     

     

     

     

     

    Aucun but ce soir. La prestation de Kossi Agassa pourrait excuser la performance de nos attaquants. Mais ce n’est pas suffisant. Jussiê, comme à son habitude, brille par son irrégularité. Invisible, le brésilien est capable de mettre le coup de rein nécessaire pour mettre à mal ses adversaires. Mais en a t-il simplement l’envie ? A ses côtés, Henri Saivet migra dans le couloir droit à la mi-temps de ce match. Présent, il s’est également illustré par son individualisme, dans le mauvais sens du terme, à vouloir tenter de passer pour le héros. Un comportement déjà aperçu ces derniers temps. Il reste néanmoins l’une des meilleures armes offensives des girondins. Entré à la mi-temps, Cheick Diabaté resta dans son rôle d’harceleur de défense, jouant principalement dos au but. Ne rechignant pas à la tâche, il a également réussi à décocher quelques frappes, se montrant le plus dangereux des bordelais. Sans succès néanmoins.

     

     

     

    La fiche de match :

     

    Mercredi 25 Septembre 2013 à 19 heures

    7ème journée de Ligue 1

    Stade Chaban-Delmas

    13282 spectateurs

    Arbitre : M. Alexandre Castro

    Bordeaux 0 – 0 Reims

    Buts : Néant

    Cartons jaunes : Henrique (28ème), Ca (30ème), Devaux (86ème)

    Cartons rouges : Néant

     

    Bordeaux : Carrasso © – Mariano, Henrique, Planus (Traoré, 45ème), Orban – Sané, Sertic, Obraniak (Diabaté, 45ème), Maurice-Belay – Jussiê (Rolan, 75ème), Saivet

    Reims : Agassa – Turan, Tacalfred © , Weber, Conte, Krychowiak, Atar (Ayité, 58ème), Albaek, Ca (Devaux, 74ème), Fortes (De Preville, 75ème), Courtet

     

     

    Les statistiques :

     

    Bordeaux – Reims

    Possession (%) : 51 – 49

    Tirs : 20 – 8

    Tirs cadrés : 9 – 3

    Passes réussies (%) : 74 – 74

    Hors-jeu : 2 – 4

    Corners : 15 – 4

    Centres : 48 – 18

    Fautes : 16 – 23

    Cartons jaunes : 1 – 2

     

     

     

     

    Les notes Girondins4ever :

     

    Carrasso : 6

    Mariano : 5

    Henrique : 5

    Planus : 3

    Orban : 6

    Sané : 6

    Sertic : 5

    Traoré : 5

    Obraniak : 3

    Maurice-Belay : 7

    Saivet : 6

    Jussiê : 4

    Diabaté : 7

     

     

     

    Crédits photos : France 3,  Fifa, AFP