Mener n’est pas gagner !
Le résumé :
Les semaines se suivent … et se ressemblent. Les paroles se succèdent, au contraire des actes. Aucune réaction n’a pointé le bout de son nez depuis de nombreuses semaines, et les supporters patientent, encore et toujours, en espérant enfin apercevoir un déclic. Peine perdue ? Les passionnés conservent toujours une lueur d’espoir, même confrontés à l’inévitable. On ne peut malheureusement pas dire que le changement soit présent lors de cette semaine d’avant-match, y compris dans la composition d’équipe mise en place par Francis Gillot pour affronter le Stade Rennais de Philippe Montanier. En l’absence de Carlos Henrique (suspendu) et Jussiê (blessé), Marc Planus et Diego Rolan font leur retour parmi les titulaires, tout comme Abdou Traoré, qui remplace André Poko, incertain cette semaine.
La rencontre démarre pourtant sur un rythme plutôt plaisant. Les deux formations veulent entrer pleinement dans cette rencontre, à l’image des joueurs rennais, et plus particulièrement Kamil Grosicki, qui dépose l’argentin Lucas Orbán dans son couloir gauche, et parvient à centrer dès la troisième minute. Il faut une intervention autoritaire de Cédric Carrasso pour repousser le cuir. Chacune des équipes tente alors d’imposer son jeu. Les joueurs bordelais essayent dans un premier temps de se rassurer en faisant tourner le ballon sur leurs lignes arrières. Une solution qui porte ses fruits quatre minutes plus tard, puisque Mariano lance parfaitement Henri Saivet d’un lob dans la profondeur. Ce dernier se retrouve en position de centre, mais le ballon échappe à la tête de Guillaume Hoarau dans la surface de réparation. Nouvelle opportunité à la dixième minute, toujours à l’initiative du brésilien Mariano, qui perce les lignes défensives bretonnes, repique et trouve son coéquipier Gregory Sertic dans l’intervalle. Ce dernier ne tergiverse pas, et frappe en première intention. Mais sa tentative est repoussée par Benoit Costil. Le couloir droit bordelais se montre à son avantage, puisque l’uruguayen Diego Rolan, bien que ne se montrant pas décisif, régale le public du stade Chaban-Delmas d’une roulette qui le sort d’une situation compliquée. De l’autre côté, un duel fait rage entre Grosicki et Lucas Orbán, tournant particulièrement à l’avantage du polonais. Mais l’intensité de cette rencontre retombe très rapidement, ce qui aurait tendance à confirmer notre pessimisme concernant ce match.
Les adversaires du jour s’en remettent donc à des tentatives lointaines, sans succès, puisque le bordelais Henri Saivet croise trop sa frappe à la 32ème minute, tandis que Kamil Grosicki dévisse totalement la sienne dans la minute qui suit. Le couloir gauche bordelais se réveille quelque peu à la 35ème minute sur une longue combinaison entre Nicolas Maurice-Belay et Guillaume Hoarau. Malheureusement, l’attaquant réunionnais est encore trop court de la tête pour reprendre ce centre du gaucher des Girondins. Mais la délivrance interviendra finalement deux minutes plus tard. Remontant le ballon depuis le milieu du terrain, Diego Rolan fixe la défense rennaise, et permet ainsi de libérer des espaces à Guillaume Hoarau. L’uruguayen profite de cette opportunité pour lancer parfaitement son coéquipier dans l’intervalle se créant dans le dos de la défense bretonne, qui ne se fait pas prier pour ajuster Benoit Costil d’un plat du pied imparable. 1-0. Hoarau inscrit enfin son deuxième but avec les Girondins et permet à son équipe de mener un but à zéro à la 37ème minute de jeu. Une situation inespérée… Seule une incursion de Grosicki dans la surface girondine à la 41ème minute viendra troubler la quiétude de cette rencontre jusqu’au coup de sifflet de Mikael Lesage annonçant la mi-temps de ce match.
La seconde période redémarre sur un rythme plutôt contenu, à l’image de la fin de la première période. La timide opportunité obtenue par les bordelais à la 50ème minute sur un service de Gregory Sertic, à destination de Guillaume Hoarau, ne réveille pas cette rencontre. Pas plus que le centre manqué sept minutes tard par Nicolas Maurice-Belay, à la conclusion d’une jolie combinaison girondine dans le couloir gauche. Un éclair viendra pourtant illuminer ce match à la 61ème minute de jeu. Sur un très bon tacle de Lucas Orbán, Nicolas Maurice-Belay décale Henri Saivet dans l’axe du terrain, qui prend quelques secondes pour trouver l’intervalle parfait dans la défense du Stade Rennais, et permet ainsi à Diego Rolan de se trouver en position de frappe. Sans contrôle, l’uruguayen ajuste Benoit Costil, qui dévie quelque peu le ballon. Mais ce n’est pas suffisant pour empêcher le bordelais de fêter son premier sous les couleurs girondines. Une délivrance ! 2-0.
Doit-on enfin espérer que les joueurs bordelais aient compris de leurs erreurs, comme annonçait par Guillaume Hoarau à la mi-temps ? ou doit-on craindre de nouveau que les Girondins puissent craquer avant le terme de la rencontre ? Il ne faut malheureusement pas attendre bien longtemps pour obtenir une réponse à ces interogations. En effet, deux minutes suffiront aux joueurs de Philippe Montanier pour repartir de l’avant, et égaliser au sein d’une défense bordelais apathique. Ola Toivonen dévie tout d’abord le ballon en direction de Jean II Makoun, qui centre idéalement vers son coéquipier Abdoulaye Doucouré, complètement lâché par les défenseurs, qui trompe finalement Cédric Carrasso. 2-1. Quatre minutes plus tard, un véritable coup de massue s’abat, puisque Romain Alessandrini, au départ de l’action, se fait oublier dans le couloir droit de la défense des Marine et Blanc, et se trouve à la réception d’un centre de Grosicki pour inscrire le second but rennais de la soirée et égaliser face aux Girondins. 2-2.
Les joueurs de Francis Gillot pourront-ils réagir à un tel scénario catastrophe ? La déviation de Sylvain Armand (71ème minute) sur le poteau de son gardien de but, Benoit Costil, sur un corner bordelais, aurait pu le permettre. Mais ce ne sera malheureusement pas suffisant. Dès lors, les bretons se contenteront de gérer la fin de cette rencontre, et contenir les opportunités girondines. Guillaume Hoarau ne profite pas d’un ballon repoussé par Costil et se montre beaucoup trop timoré sur sa tentative à la 74ème minute, et voit sa frappe détournée par le portier breton. Gregory Sertic a bien suivi, mais frappe très largement au dessus du cadre. Francis Gillot procède alors à son premier et unique changement de la partie avec l’entrée du revenant Cheick Diabaté. La nouvelle tentative lointaine de Gregory Sertic à cinq minutes du terme de ce match se rapproche du cadre, mais finira toute de même sa course en sortie de but. D’ores et déjà passeur décisif et buteur, Diego Rolan aurait pu devenir le héros de cette rencontre si Benoit Costil n’avait pas sorti une excellente parade dans le temps additionnel pour sortir cette superbe volée de l’uruguayen qui prenait le chemin de sa lucarne. M. Lesage met un terme à cette rencontre quelques secondes plus tard, sous la colère des joueurs girondins.
Quel sentiment prédomine après ce match ? La déception… Celle d’un scénario vécu en boucle depuis des mois, avec des joueurs incapables de maintenir un avantage dans une rencontre. Prévenus, Guillaume Hoarau et ses coéquipiers continuent pourtant de commettre les mêmes erreurs…
Les joueurs :
Soirée difficile pour Cédric Carrasso. Sollicité dès les premières minutes, le gardien de but bordelais doit finalement s’incliner à deux reprises. Fusillé à bout portant par Abdoulaye Doucouré sur le premier but, il est également lâché par sa défense sur l’égalisation de Romain Alessandrini, se retrouvant seul au second poteau. On pourrait regretter un petit manque de lisibilité concernant la trajectoire du centre de Grosicki.
Contrairement à leurs habitudes, les joueurs de la défense girondine ont concentré leurs efforts à la relance sur un jeu plus court, plutôt que de longs ballons aériens et imprécis, tant décriés depuis quelques semaines. Un effort notable. Cependant, la prestation défensive ne fut pas à la hauteur hier soir, à l’image des deux buts concédés en quatre minutes. Lucas Orbán a passé une très mauvaise soirée dans son duel avec le polonais Kamil Grosicki, qui a pris le dessus à de nombreuses reprises dans le couloir gauche bordelais. La charnière centrale composée de Marc Planus et Lamine Sané craque sur les deux uniques opportunités de marquer des joueurs rennais (deux tirs cadrés sur les cinq au total). Pour sa part, Mariano n’est pas exempt de tout reproche, et laisse Alessandrini totalement libre d’égaliser sur le second but. Néanmoins, on ne peut oublier les efforts offensifs du brésilien, notamment au cours de la première période, amenant les quelques opportunités girondines.
Véritable plaque tournante du jeu bordelais, Gregory Sertic aura touché la bagatelle de 99 ballons hier soir, réussissant au passage 93% de ses passes. Il fut également présent en début de rencontre pour profiter du travail de Mariano, mais ne parvient pas à tromper Costil. Ses deux tentatives lointaines n’ont pas eu plus de succès, même si la seconde frôle la lucarne du gardien rennais. Il ne fut pas ménagé par ses adversaires. Positionné à ses côtés, la prestation d’Abdou Traoré apparaît bien fade. Le malien est capable de manquer les passes les plus faciles, et était également souvent en retard dans son replacement défensif. Pour sa part, Nicolas Maurice-Belay traverse une période plus difficile. Il ne pourra cependant pas remettre la faute au jeu long bordelais sur cette rencontre, contrairement au week-end dernier. Moins présent qu’à l’accoutumée, il réalisa tout de même quelques incursions, mais se montra particulièrement imprécis dans le dernier geste. Titularisé dans le couloir droit, Diego Rolan semble confirmer les bonnes dispositions de cette année 2014. Démontrant sa technique sur certains gestes, l’uruguayen sert parfaitement son coéquipier pour l’ouverture du score. Cerise sur le gâteau, il ouvre son compteur but avec les Girondins en concrétisant un caviar de Saivet au cours de la seconde période. Il aurait pu être récompensé d’un nouveau but sans une énorme parade de Costil dans les toutes dernières secondes de ce match. Une prestation très convaincante de Diego.
Plus d’un mois après son dernier (et unique) but avec les Girondins, Guillaume Hoarau retrouve enfin le chemin des filets, sur un excellent service de Rolan. Une délivrance pour l’attaquant réunionnais, qui est récompensé pour son activité à la pointe de l’attaque bordelaise. Il obtient également une seconde opportunité, mais manque de conviction dans son duel avec Costil. (remplacé par Cheick Diabaté) Prestation timorée, presque effacée d’Henri Saivet, qui délivre tout de même un superbe caviar à son coéquipier Rolan sur le second but. Mais l’unique tentative de l’attaquant bordelais se résume à une frappe bien trop croisée. Nous attendons bien plus de lui…
Seul entrant bordelais dans cette rencontre, Cheick Diabaté s’est principalement illustré par les fautes qu’il a commise et le carton jaune reçu lors des dix minutes de jeu auxquels il a participé.
La fiche de match :
Samedi 5 avril 2014 à 20 heures
32ème journée de Ligue 1 2013-2014
Stade Chaban-Delmas, Bordeaux
19776 spectateurs
Arbitre : M. Mikael Lesage
Bordeaux 2 – 2 Rennes
Buts : Hoarau (37ème), Rolan (61ème), Doucouré (63ème), Alessandrini (67ème)
Cartons jaunes : Toivonen ( 85ème), Grosicki ( 86ème), Diabaté (92ème)
Cartons rouges : néant
Bordeaux : Carrasso © – Mariano, Planus, Sané, Orban – Traoré, Sertic, Rolan, Maurice-Belay – Saivet (Diabaté, 79ème), Hoarau
Rennes : Costil – Danze ©, Kana-Biyik, Armand, M’Bengue – Makoun (Boye, 80ème), Konradsen, Doucouré (Kadir, 64ème), Grosicki (Moreira, 86ème)- Alessandrini, Toivonen
Les statistiques :
Bordeaux – Rennes
Possession : 61% – 39 %
Tirs : 14 – 5
Tirs cadrés : 5 – 2
Passes réussies : 83% – 75%
Hors-jeux : 0 – 4
Corners : 9 – 1
Centres : 43 – 7
Fautes : 12 – 12
Cartons jaunes : 1 – 3
Cartons rouges : 0 – 0
Les notes Girondins4ever :
Carrasso : 5
Mariano : 6
Sané : 4
Planus : 4
Orban : 4
Traoré : 4
Sertic : 7
Rolan : 9
Maurice-Belay : 4
Saivet : 6
Hoarau : 7
Crédits photos : Site officiel du Stade Rennais et des Girondins, BeIn Sport