Willy Sagnol, la forte tête
Sa carrière de joueur, de Saint-Étienne au Bayern Munich
C’est à Saint-Étienne, le 18 mars 1977, que Willy Sagnol va voir le jour. Il fera ses débuts de footballeur dans le club de son père en Haute-Loire, à Montfaucon-en-Velay, au poste d’arrière latéral droit. En 1995, il rejoindra le club phare de la région, l’AS Saint-Étienne, coaché alors par Elie Baup qui le fera jouer pour la première fois en professionnel lors d’un derby face à Lyon, en février 1996. Ce sera à Monaco qu’il connaitra la première division en 1997-1998 et pour trois saisons, parmi lesquelles le club de la Principauté glanera un titre de Champion de France avec les Barthez, Gallardo, Giuly ou encore Trézeguet.
Devant cette saison pleine et la plus aboutie, il reçoit des sollicitations du Bayern Munich, le club d’un certain Bixente Lizarazu. Ce sera en Bavière qu’il fera la plus grande partie de sa carrière et y connaitra ses plus beaux moments avec de nombreux titres de Champions d’Allemagne, mais aussi la Ligue des Champions ou encore la Coupe Intercontinentale. Bien sûr, parallèlement, il sera appelé en Équipe de France avec qui il ira à la Coupe du Monde en 2002. Il gagnera la Coupe des Confédérations à deux reprises, et deviendra un titulaire indiscutable à son poste à partir de 2004. Il participera enfin à la finale de la Coupe du Monde en 2006 en Allemagne, avec la finalité que l’on connait… A 31 ans, Willy Sagnol mettra un terme à sa carrière à cause d’une blessure à un tendon d’Achille.
Sa philosophie, son état d’esprit
En tant que joueur, il avait la réputation d’être dur sur l’homme, tenace, tout en apportant le surnombre dans son couloir au niveau des phases offensives. Il était aussi doté d’une bonne qualité de centre qui fit de lui un joueur décisif. Au niveau de sa personnalité, il se définit comme « têtu » ; un Auvergnat. Pour illustrer ce caractère, il raconte une anecdote lorsqu’il était à Monaco : « Je gagnais 80 000 francs net [environ 12 200 euros] par mois et j’en voulais 350 000. Monsieur Campora m’en a proposé 150 000 si je prolongeais de deux ans. J’ai quitté le bureau après quelques secondes. Ce n’est pas parce que j’étais jeune qu’il fallait me prendre pour un imbécile. J’estimais mériter nettement mieux. Je suis Auvergnat, et les Auvergnats sont en général avares et têtus. Je ne suis pas avare, mais je suis deux fois têtu ».
Et si l’on remonte un peu plus loin, l’on peut aussi découvrir le témoignage d’une de ses institutrices « Willy était un élève appliqué. Pas bagarreur pour un sou, très attaché à sa maman. Il n’était pas du tout dominateur ou coléreux, c’était même l’inverse : un écolier modèle qui savait passer inaperçu. Surtout, il était bon en tout ». Il a aussi son côté franc-parler, ce qui nous promet de bonnes conférences de presse. On se souvient lors de sa dernière Coupe du Monde qu’il n’était pas réfractaire à répondre aux médias en zone mixte notamment. Il n’ira pas par quatre chemins lorsque les « anciens Bleus », comme Marcel Desailly, se permettent de critiquer l’Equipe de France : « Ce que dit Untel, j’en ai super rien à foutre, et je lui demande de fermer sa gueule ».
L’après carrière, et puis sélectionneur
Pour quelques mois, il sera Consultant Canal en 2009, puis sera nommé au Conseil de Surveillance de Saint-Étienne en 2010. En mars 2011, il intégrera la cellule de recrutement du Bayern Munich. L’appel des terrains est plus fort. Passant ses diplômes d’entraineur dans la même section qu’un certain Zinedine Zidane, il sera d’ailleurs de passage l’année dernière au Haillan. En octobre 2011, il deviendra le manager des équipes de France Espoirs, et deviendra l’entraineur des Espoirs pour la saison 2013-2014. Il ne connaitra pas la défaite lors de cet exercice, terminera sur une bonne note à la Réunion, en l’emportant 6-0 face à Singapour, et aura les éloges du Président de la Fédé.
Son ambition bordelaise
« Il n’y avait qu’un club possible, Bordeaux », « Un club avec une vraie histoire, un vrai passé, qui a su garder un esprit familial, avec beaucoup d’anciens joueurs qui y exercent encore. Pour moi, c’est une garantie de culture et de succès comme on peut la trouver dans beaucoup de grands clubs européens » ; des qualificatifs peut-être « banals » pour une arrivée et un premier poste, mais des choses vraies. Et forcément, un grand nom du football français, allié à sa connaissance des jeunes, cela ne pouvait que plaire à la direction bordelaise.
Les supporters ont besoin de jeu, d’ambition ; Willy pourra t-il en apporter ? Il en a au moins l’envie : « Si je vous dis que je vais jouer avec neuf défenseurs, vous ne me croirez pas. Je suis plus proche d’un jeu offensif assez large. Lors de mon passage au Bayern, on m’a fait comprendre que pour avoir de grandes performances, il faut éprouver beaucoup de plaisir. Pour marquer des buts, il faut accepter d’en prendre. Bordeaux a besoin de beaucoup de monde dans le stade, de spectacle. Une garantie, c’est qu’ il y aura des buts parce que le foot est ainsi. On ne va pas démarrer un match en se disant qu’on va gagner 1-0 ou essayer de faire 0-0. Ensuite, je vais apporter certains changements au quotidien, mais j’en garde la primeur pour les joueurs. Ils sont en vacances, pas besoin qu’ils soient trop secoués ! ». Fini le Club Med ? Les joueurs auront-ils le droit à d’avantage d’entrainements, qu’ils soient tactiques, physiques, musculaires, vidéos, comme cela peut-être le cas en Allemagne ? Pour le moment, seul le nouvel entraineur en place – ou presque – en connait le contenu… On a hâte de savoir ! Un peu de changement, au Haillan, tout en gardant les bons côtés, ne peut être que positif…
Palmarès
Saint-Étienne (49 matches)
Monaco (99 matches)
– Champion de France 2000
Bayern Munich (278 matches)
– Champion d’Allemagne 2001, 2003, 2005, 2006, 2008
– Coupe d’Allemagne 2003, 2005, 2006, 2008
– Coupe de la Ligue 2000, 2004, 2007
– Ligue des Champions 2001
– Coupe Intercontinentale 2001
– Tournoi de Bernabéu 2002
Équipe de France (58 sélections)
– Coupe des Confédérations 2001, 2003
– Finaliste de la Coupe du Monde 2006
Les photos Girondins4ever de son arrivée ICI