F. Guilbert : “Je peux remercier P. Battiston”

    Photo Icon Sport


    &nbsp
    Peu après la fin de l’entraînement avec le groupe pro, Frédéric Guilbert nous a accordé un peu de son temps pour une interview exclusive. Avec sa voix posée et une sérénité qu’il s’efforce de transmettre à son équipe, le capitaine de la réserve bordelaise, arrivé en juillet dernier en provenance de Cherbourg, revient sur son parcours et affiche ses ambitions. Ambitieux mais respectueux, il n’oublie rien, de ses amis restés à Caen à Patrick Battiston, qui lui a maintenu sa confiance. Retour sur une rapide ascension. 

     

     

    Bonjour Frédéric, est-ce que tu peux nous raconter un peu ton parcours ?

    J’ai commencé le foot à 5 ans, à Valognes (dans la Manche, en Normandie). A 12 ans, je suis parti en internat à Caen, au centre de formation du Stade Malherbe de Caen, jusqu’à 18 ans à peu près ; en gros j’y suis resté 6 ans. Ensuite, j’ai fait un an à Cherbourg en CFA, et puis maintenant je suis aux Girondins.

     

    Comment as-tu appris l’intérêt des Girondins ? 

    Bordeaux m’avait contacté au mois de décembre (2013, ndlr) pour prendre des informations. Ils m’avaient dit qu’ils allaient suivre mes performances et de continuer à jouer comme je sais le faire.

     

    Pour en revenir à Caen, est-ce que tu suis un peu les résultats de ton club formateur ?

    Oui bien sûr, je suis régulièrement le club. D’une part parce que ça reste le club de ma région, et d’autre part parce que j’ai encore beaucoup d’amis qui jouent là-bas (la réserve caennaise évolue en CFA2 et est à deux longueurs de la zone de flottaison, ndlr) et j’aimerais bien que certains réussissent.

     

    Tu as connu quelques blessures à ton arrivée. Comment as-tu vécu cette période délicate ? 

    J’ai eu quelques blessures en effet… Mais j’ai eu la chance que le coach, Patrick Battiston, me fasse confiance. Malgré mes deux premiers matches, où j’étais en dedans, il a continué de me faire confiance en me laissant titulaire. Je pense qu’aujourd’hui, je peux le remercier.

     

    Tu es arrivé en tant que latéral droit. Mais tu as aussi évolué dans l’axe…

    Je suis effectivement arrivé en tant que latéral, mon poste de prédilection, mais suite à une pénurie de défenseurs centraux, j’ai été replacé dans l’axe. Cela s’est super bien passé, et à partir des mois de décembre-janvier, ils ont pris la décision de me repositionner à droite parce que bon… (il réfléchit) niveau taille ce n’est pas évident parce que je fais 1,78m… (rires). De nos jours, les défenseurs sont grands. Quand on regarde, rien qu’à Bordeaux, Sané, Pallois et Ilori culminent à plus d’1,90 m…

     

    Quelles sont les principales différences que tu as notées entre ces deux postes ? 

    Des différences au niveau physique, déjà. C’est plus intense à droite, avec tous les allers-retours… Dans l’axe, il faut avoir un œil partout, il faut toujours être en mouvement, en alerte.

     

    Est-ce que tu as une idole à ce poste de latéral droit ? 

    Honnêtement, il n’y a personne qui m’enchante… (rires). Mais défensivement, Sergio Ramos c’est très fort. Après, offensivement, c’est Cristiano Ronaldo.

     

    Deux joueurs du Real Madrid, c’est un club qui te fait rêver ? 

    Ah oui… C’est l’élite du football.

     

     

    Frederic Guilbert

     

     

     

    Avec les montées en équipe première de Yambéré et Kaabouni, tu as hérité du brassard de capitaine. Est-ce que tu te vois comme un leader ? 

    Je ne me considérerais pas spécialement comme un leader en dehors du terrain. Mais sur le terrain, je m’attache à montrer l’exemple, à tout donner. J’ai toujours cette envie de bien faire et de tirer les autres vers le haut.

     

    Que représente ce brassard pour toi ?

    Beaucoup. Être nouveau dans un club, capitaine d’une réserve professionnelle, ce n’est pas rien…

     

    Comment as-tu vécu tes premières minutes en pro à Niort ? 

    Je dois avouer que j’étais un peu timoré au début. C’est un peu logique parce qu’on n’ose pas faire les choses, mais après on se lâche. On fait abstraction de tout ce qu’il y a autour et on donne le maximum. Mais c’est vrai que quand j’ai joué contre Lens, surtout que c’était un match à enjeu avec beaucoup de pression parce qu’il fallait gagner, il y avait 0-0, il ne fallait pas perdre… Mais je suis content parce que c’est une preuve de confiance aussi de la part du coach. Et puis passer de 100 personnes à Galin à 22000 à Chaban… Ce qui est bien c’est qu’en ce moment, Robin (Maulun), Kévin (Soni) et moi, on s’entraîne régulièrement chez les pros, et c’est agréable d’être dans le groupe à la fin de la semaine…

     

     

    Frederic Guilbert

     

     

    Willy Sagnol t’avait glissé quelques mots avant ton entrée ? 

    Ça a été très vite parce qu’il y a eu la blessure de Thomas Touré, donc du coup j’ai dû me précipiter. Il n’y a pas eu trop de consignes, il m’a demandé de me lâcher et de jouer comme je sais le faire.

     

    Tu as eu droit au traditionnel bizutage ?

    En réalité, je l’ai déjà eu à Bastia, pour ma première convocation. J’ai interprété “Parce qu’on vient de loin” de Corneille, c’est le classique.

     

    Est-ce que tu sais s’il est prévu que ton contrat se transforme en contrat pro ? 

    J’ai un contrat amateur de deux ans. Après, l’un n’empêche pas l’autre… Mais jusqu’à maintenant, il n’y a pas eu de discussions. Je continue de faire de mon mieux et le reste viendra tout seul.

     

    Adrian Dabasse s’est engagé en faveur de Niort (Ligue 2, ndlr) en début de semaine. C’était votre meilleur buteur, vous allez le regretter ? 

    Oui, après personnellement je vais surtout le regretter parce que c’est un ami… Je trouve dommage que Bordeaux l’ait laissé partir parce que je trouve que c’est un bon joueur. Mais bon, c’est des choix de club, il faut les respecter. Je lui souhaite de réussir.

     

    Vous allez recevoir Tarbes dans deux semaines, contre qui vous aviez perdu au match aller (2-1). Comment tu comptes aborder cette rencontre ? Ce sera une revanche ? 

    Je n’ai pas trop envie de parler de revanche. Ce qui est sûr c’est qu’on a le même objectif, le maintien. On s’est donné un peu d’air mais il ne faut pas se relâcher, parce qu’avec la victoire à 4 points, ça peut aller très vite dans un sens comme dans l’autre.

     

    Les pros se déplacent à Lille dimanche, tu vois ça comment ? 

    Il faudra aborder ce match avec beaucoup de sérieux, Lille est une équipe en forme. Comme nous l’a dit Willy Sagnol, c’est la deuxième meilleure équipe sur les dix derniers matches. Donc il ne faudra surtout pas les prendre à la légère, même si au niveau du classement, ils nous avaient habitués à mieux ces dernières années…

     

     

    Merci à Frédéric pour sa disponibilité et sa bonne humeur.

    A bientôt, on l’espère, sur la pelouse du Nouveau Stade !