DNCG : Bordeaux toujours dans le rouge

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    La DNCG, gendarme économique du football professionnel, a publié ce vendredi son rapport annuel, qui porte sur la saison 2013-2014. Le moral n’est pas au beau fixe pour l’ensemble des clubs de l’élite. Le président de la LFP, Frédéric Thiriez, a réagi et avancé des explications : « Malheureusement, les résultats financiers pour la saison 2013/2014 ne sont pas bons. Les pertes cumulées des clubs professionnels atteignent 93 millions. C’est la 6ème saison consécutive que le bilan financier est déficitaire », a-t-il déploré, n’hésitant pas à égratigner au passage le gouvernement en place. « Trop de handicaps pénalisent le football français, en particulier le poids des charges sociales et de la fiscalité. En plus du montant des charges patronales, bien plus élevées en France qu’ailleurs, la suppression du DIC coûte 50 millions d’euros par an alors que l’impact de la taxation à 75% est de 44 millions annuels. Sans cela, nos clubs auraient été à l’équilibre ! ».

     

    Qu’on se le dise, Bordeaux n’est pas le plus mauvais élève (voir résultats nets des autres clubs en bas de page). Mais avec un déficit de presque 7,7 millions d’euros, Nicolas de Tavernost, l’actionnaire principal du FCGB et président du directoire du groupe M6, a une nouvelle fois dû sortir le chéquier. C’est à l’image d’une tendance à l’augmentation des apports d’actionnaires et des augmentations de capital, qui sont passés de 43 millions d’euros pour la saison 2012-2013 à 271 millions d’euros pour la saison 2013-2014.

     

    En ces temps d’austérité, si les droits télé sont en baisse (39,3 millions d’euros contre 42 millions d’euros en 2012-2013), les recettes de sponsoring et de publicité tiennent le coup (10 millions d’euros). Côté salaires, aucune évolution notable n’est à signaler (56 millions d’euros).

     

    Aucune lueur d’espoir dans ce tableau noir pour Bordeaux ? Peut-être que si.

     

    1) Les recettes de billetterie « jour de match »

     

    Avec la mise en service de son Nouveau Stade dans un mois maintenant, ses recettes de billetterie « jour de match » devraient augmenter en même temps que l’affluence. Et il était temps. Les recettes aux guichets du club bordelais, censées représenter une belle manne financière, ont reculé, passant de 7,3 millions d’euros en 2012-2013 à 6 millions d’euros la saison dernière.

     

    2) La taxe à 75%

     

    La fameuse taxe, qui « avait fait rire le monde entier », dixit Frédéric Thiriez, ne sera plus là en 2015. En octobre 2013, 14 joueurs des Girondins de Bordeaux étaient concernés, d’après l’Assemblée Nationale.

     

    3) La qualification en Europa League ou en Champions League

     

    La condition est connue. Si le Paris Saint-Germain remporte la Coupe de France contre l’AJ Auxerre (réponse le 30 mai 2015 en fin de soirée), la 6ème place, occupée par Bordeaux, libèrera un dernier ticket pour l’Europe. La saison prochaine, les clubs participants se partageront 380 millions d’euros. Une belle cagnotte, bien que petite comparée à celle de la plus prestigieuse des deux Coupes d’Europe (1,25 milliards d’euros…)

     

    4) Droits TV : un plus gros pot à se partager à partir de 2016

     

    On le sait, une part fixe des recettes télévisuelles attribuées aux clubs est liée au classement en championnat. Chaque place grapillée compte. Pour pouvoir diffuser la Ligue 1 et la Ligue 2 (Canal+ aura le deuxième choix de chaque journée de Ligue 2, au détriment d’Eurosport), Canal+ et beIN Sports verseront 748,5 millions d’euros par saison à la LFP sur la période 2016-2020. C’est 140,5 millions de mieux qu’aujourd’hui. Bordeaux, au même titre que les autres clubs professionnels, devra donc se serrer la ceinture encore une saison avant de ressentir les effets de cette augmentation.

     

    Les résultats nets des clubs de Ligue 1 à l’issue de la saison 2013-2014

     

    EA Guingamp : + 1,715 M€
    Girondins de Bordeaux : – 7,686 M€
    Valenciennes FC : – 7,265 M€
    Toulouse FC : + 4,838 M€
    FC Sochaux-Montbéliard : – 17, 615 M€
    AS Saint-Étienne : + 1,458 M€
    Stade Rennais FC : – 15,213 M€
    Stade de Reims : + 2,722 M€
    Paris Saint-Germain : – 302 000€
    SC Bastia : + 18 000€
    FC Lorient : – 373 000€
    OGC Nice : – 5,02 M€
    FC Nantes : + 371 000€
    Montpellier Hérault SC : – 2,827 M€
    AS Monaco : – 76 000€
    Olympique de Marseille : – 12,555 M€
    Olympique Lyonnais : – 26,44 M€
    LOSC Lille : – 16,367 M€
    Évian TG FC : + 51 000€
    AC Ajaccio : – 1,57 M€