Erin Nayler : « J’aime déjà cette région, Bordeaux est très belle »


    Bordeaux a choisi de remplacer (numériquement) Élisa Launay par Erin Nayler. Il s’agit d’une gardienne néo-zélandaise de 25 ans (née le 17 avril 1992 à Aukland), qui mesure 1m76 pour 68kg et son meilleur pied est le droit. Elle a été internationale à plus de quarante reprises, et a déjà connu l’Olympique Lyonnais et Grenoble (prêtée par Lyon la saison dernière) en France. En manque de temps de jeu l’an passé, elle a donc joué sous les couleurs de Grenoble en D2 pour retrouver de la confiance et de la performance. Bordeaux est un grand challenge pour cette joueuse qui retrouve le haut niveau féminin. Le poste était incontestablement à renforcer, et nul doute qu’elle amènera toute son expérience du haut niveau. Pour discuter de tout cela, nous avons décidé de partir à sa rencontre. Interview.

     

    Erin, pourquoi avoir choisi un club comme Bordeaux, et qu’est-ce que cette institution évoque pour vous ?

    J’ai choisi de venir à Bordeaux par rapport à la vision qu’ils ont pour leur équipe féminine. Cette année, ils ont investi beaucoup et ils ont pour but de devenir l’une des quatre ou cinquième meilleures équipes au sein de la D1 française. Je voulais faire partie de cela et je veux aider l’équipe à atteindre cet objectif ainsi que de travailler sur mon propre jeu.

     

    Erin Nayler

     

    Les contacts se sont-ils fait rapidement ?

    Oui, les idées sont très claires dans ce club, alors je n’avais pas de soucis à avoir sur ce plan-là. C’était une transition très simple.

     

    Pour avoir déjà vécu en France à Lyon et à Grenoble, que pensez-vous de notre cher pays ? Et au niveau des installations et du professionnalisme, qu’en est-il ? 

    J’aime vivre ici, en France. Chaque ville où je suis allée a une atmosphère différente. Je dois l’avouer, Bordeaux est ma ville préférée. Le club reste professionnel mais possède une ambiance familiale. Tout le monde est très amical et accueillant, mais en même temps, les attentes sont très élevées pour le personnel et les joueurs.

     

    Quelles sont vos premières impressions sur la région bordelaise ?

    J’aime déjà cette région. Cela vient du fait que j’adore être près de la plage. J’ai visité Lacanau et Arcachon jusqu’à présent. La ville de Bordeaux est aussi très belle. J’espère pouvoir sortir et explorer les moindres recoins de cette ville à l’avenir.

     

    Après avoir côtoyé plusieurs clubs néo-zélandais (IPFW Mastodons, Lynn Avon United, Forrest Hill Milford, Eastern Suburbs AFC, Glenfield Rovers, Norwest United) puis français (Olympique Lyonnais, Grenoble Foot 38), quel est votre avis sur la D1 féminine ? 

    La ligue française est professionnelle, alors qu’en Nouvelle-Zélande, nous n’avons pas de ligue professionnelle. Le niveau ici en France est élevé et il est excitant de voir le jeu continuer à grandir et à se renforcer. Qui plus est, avec la Coupe du Monde Féminine qui arrive.

     

    Erin Nayler

     

    Niamh Fahey a déclaré sur vous que « cela fait une grande différence d’avoir quelqu’un qui parle anglais et c’est encore mieux que ce soit la gardienne. A la fin, c’est elle qui contrôle tout ce qu’il se passe derrière nous. C’est quelque chose de bien pour moi de l’avoir dans mon dos ». Qu’est ce que ces propos vous évoquent ?

    Jusqu’à maintenant, cela a été très utile pour les discussions sur le terrain. Par exemple, hier (nldr : l’interview a été effectuée le lendemain du match de préparation face à Guingamp le 27 août), dans le jeu, les choses ne fonctionnaient pas, ce qui est normal pour un retour à la compétition, qui plus est avec de nouvelles joueuses. Ainsi, à la mi-temps, nous avons parlé de ce qu’il fallait changer et de la façon dont nous pourrions résoudre le problème. Nous avons communiqué, puis Niamh a été en mesure de diriger l’arrière-garde de notre équipe plus efficacement. En terme général, sur le terrain, je fais de mon mieux pour communiquer en français à toutes les joueuses.

     

    Comment jugez-vous votre adaptation ici ? Connaissiez-vous des joueuses avant de venir ?

    Non, je ne connaissais aucune des joueuses, mais je me suis bien entendu à toutes, et tout de suite. Toutes les filles sont très accessibles et je pense que nous nous comprenons très bien sur et en dehors du terrain.

     

    Vous avez joué vos premières minutes sous le maillot bordelais. Quel est votre premier ressenti avec votre nouvelle équipe ? Et quel est votre bilan sur cette préparation ?

    Je me sens très confiante à propos de l’objectif de mon équipe. Je leur fais confiance et je crois qu’ils ont confiance en moi. Sur le terrain, nous communiquons toutes pour nous aider mutuellement et je pense que nous serons une équipe forte ensemble.
    Je pense que cela a été une bonne préparation. Nous avons gagné quatre matches sur cinq, dont un dernier match qui était une confrontation très difficile face à une bonne opposition. Au cours de ces cinq matches, nous avons réussi à apporter des ajustements à notre jeu. Ce dernier match face à Guingamp a été le plus gros test pour nous et je pense qu’il nous a préparé mentalement et physiquement pour le début de la saison la semaine prochaine.

     

    Erin Nayler

     

    Pourquoi avoir choisi ce poste de gardienne ? 

    La première fois que je me suis positionnée en tant que gardienne de but, j’ai reçu le titre de ‘joueuse de la journée’. J’étais tellement excitée et heureuse à ce sujet, que j’ai toujours voulu aller aux cages depuis ce moment-là. J’avais environ dix ou onze ans quand j’ai commencé à jouer dans les buts.

     

    Sur le rôle de gardienne de but, qui est très critiqué dans le foot féminin, que manque-t-il aux nouvelles gardiennes pour devenir aussi fortes et complètes que chez les gardiens hommes ?

    Je pense que le principal moyen pour une gardienne de but d’atteindre ce niveau d’élite est d’être mentalement préparé. Cela se travaille avec l’expérience de jeu. Ensuite, il est important de savoir comment vous préparer, afin de trouver les conditions de travail qui vous conviennent le mieux. De mon point de vue, la taille et le physique sont également importants.

     

    Avec 44 sélections sous le maillot néo-zélandais, vous faites partie des taulières. Quel est le rôle d’une joueuse d’expérience comme vous ?

    Mon expérience m’aide à lire et à comprendre le jeu beaucoup mieux. Cela m’a appris à jouer plus intelligemment et cela m’a permis aussi de devenir une vraie chef de file sur le terrain. De ce fait, j’espère qu’à Bordeaux, je ferais profiter de cette expérience pour ainsi aider l’équipe à réussir.

     

    Erin Nayler

     

    En sachant que vous avez déjà vécu des Coupes du Monde et deux Jeux Olympiques, quels souvenirs ou matches vous ont le plus marqué ?

    J’ai de nombreux souvenirs incroyables sur le terrain. Un de mes meilleurs moments serait certainement ce match contre le Canada lors de la Coupe du monde. En dehors du terrain, j’ai aussi engrangé beaucoup d’expérience. J’ai voyagé dans beaucoup de pays, ce qui m’a permis de voir et de connaitre tant de choses, que la plupart des gens n’auront jamais la chance de faire.

     

    Avec-vous des passions en dehors du foot ?

    J’aime aller à la plage, cuisiner des plats végans, lire, rester active – entre autre faire de la gym – voyager, et être avec mes amis et ma famille.

     

    Avez-vous un message en français à vos nouveaux supporters au sujet de la saison à venir ?

    Je voudrais dire un grand merci aux fans qui nous soutiennent et qui seront à nos matches cette saison. Vous nous aidez vraiment à être une meilleure équipe.

     

    Un très grand merci à Erin pour le temps qu’elle nous a accordé. Nous lui souhaitons une bonne saison avec les FCGB Girls, et un bon match le week-end prochain, le 3 septembre à Lille !