#Interview. Bruno Da Rocha: « Leur intérêt personnel passe avant celui de l’équipe »
En ce début de semaine de Coupe de la Ligue, Girondins4ever a rencontré l’ancien milieu de terrain Bruno Da Rocha. Formé aux Girondins de Bordeaux, il a également porté la tunique mauve de Toulouse durant une saison. Confidences.
Tu es aujourd’hui entraîneur des U17 Nationaux du Stade Bordelais, comment se passe ta saison ?
Très bien, on est 4èmes derrière Nantes, Angers et les Girondins de Bordeaux. C’est bien parce qu’on est devant des équipes comme Niort, Tours, Orléans, Châteauroux… Ce week-end on est allé gagner 2-1 à Niort. On fait une très très bonne saison, je suis content de mes gamins. Je leur demande beaucoup, et ils répondent présents. Un entraîneur, il n’est jamais tout seul.C’est souvent ses joueurs qui font la différence. J’ai de la chance d’avoir des compétiteurs, et ça, on en a de moins en moins!
Comment expliques-tu le fait que beaucoup d’anciens Girondins, comme Lilian Laslandes ou Louis Gomis, viennent renforcer les équipes dirigeant du Stade Bordelais ? Et même d’anciens joueurs comme Pierre Ducasse, Sofian Valla ou Alexandre Brucato viennent jouer pour l’équipe fanion ?
Déjà, il y a la proximité avec la ville de Bordeaux. La plupart, ils reviennent ici, moi je suis natif d’ici ! (NDLR : Il est né à Cenon). Après les Girondins de Bordeaux, c’est le Stade Bordelais qui est le club le plus haut. Ça se fait naturellement. Lilian, il y a 4-5 ans, il a repris le Stade Bordelais en jeunes, qui était mal en point, et qu’il a bien redressé avec l’aide de Laurent Dauriac. Et il y a 2-3 ans, ils m’ont appelé pour venir m’occuper des jeunes, et après, ça a été l’effet boule de neige… Je suis très ami avec Louis Gomis. Lui, il était sur Toulouse, où il était un peu barré professionnellement. Alors on l’a fait venir ici, et maintenant, c’est le directeur des jeunes. Pierre Ducasse, il a voulu revenir sur la région, venir jouer au Stade Bordelais, donc ça s’est fait. Il entraîne aussi les U16 en parallèle avec Steve Savidan. Ça se fait naturellement… C’est du relationnel tout ça. Moi, je remercie beaucoup Lilian car c’est lui qui m’a fait venir. Et si le Stade Bordelais est très bien chez les jeunes aujourd’hui, c’est grâce à lui car franchement, quand il les a repris, ce n’était pas du tout ça… C’est lui le premier qui a mis la pierre à l’édifice. Nous, on est là juste pour conforter ce qu’il a fait.
Ça doit être intéressant aussi pour les jeunes, de se retrouver dans le même vestiaire que des anciens joueurs comme vous…
Après, c’est ce que je dis toujours… Pour être entraîneur d’une équipe senior, tu n’as pas forcément besoin d’avoir un vécu. Mais pour être éducateur, c’est mieux d’avoir un vécu. Car ce qu’ils retiennent les gamins, c’est ce que tu montres. Si tu expliques quelque chose, et qu’ils arrivent à le faire derrière, c’est tout bénéf’. Il n’y a même plus besoin de parler! Et ça c’est important.
Tu as des envies d’entraîner une équipe professionnelle par exemple ?
Tout ça c’est très compliqué. Bien sûr, je ne vais pas te mentir, j’aimerais entraîner une équipe professionnelle. Mais déjà, il faudrait que je passe mes diplômes. Aujourd’hui, j’ai mon diplôme pour entraîner jusqu’en National, il me manque simplement le DEPF. Mais bien sûr que c’est mon objectif. Il y a aussi le Certificat de Formateur pour entraîner des jeunes dans une équipe professionnelle.
Tu as été professionnel pendant 10 ans et tu as connu, entre autres, Bordeaux et Toulouse. Tu as même joué des matchs de Coupe d’Europe. Si tu avais été contacté pour jouer en équipe nationale, tu aurais choisi l’équipe de France ou le Portugal ?
Franchement, je ne sais pas. J’ai fait un rassemblement, j’étais dans les 18 pour affronter l’Espagne en espoirs. Je n’étais pas rentré donc je n’ai pas officiellement de sélection. Et à l’époque, les équipes portugaises ne venaient pas chercher les binationaux comme ça se fait aujourd’hui.
Comme ça peut se faire aujourd’hui avec Guerreiro (Dortmund) ou Lopes (Lyon)…
Je pense que si c’était maintenant, en ayant joué à Bordeaux, Toulouse, ils seraient venus me chercher. Après, c’est un choix difficile, car les gens ne comprennent pas. Tu es né en France, mais tu as quand même une culture portugaise. Moi, mes deux parents sont portugais. Franchement, j’aurais choisi le Portugal. Pas de langue de bois, j’aurais choisi le Portugal.
Tu as joué à Toulouse quelques années avant qu’ils ne descendent en National.
J’étais parti à Toulouse juste après le titre. J’y ai joué un an. C’est Alain Giresse et un grand monsieur, Didier Couécou, qui m’ont appelé, pour venir jouer à Toulouse. Ca s’est bien passé au début, puis je me suis blessé au genou, ça a duré 3 mois. J’ai eu un peu de mal à revenir… Puis j’ai joué les 15 derniers matchs et on est monté en Ligue 1. Ils voulaient me conserver, mais les Girondins ne voulaient pas. Je suis resté avec Elie Baup, pour au final, ne pas jouer pendant 6 mois. Mais bon, c’est la vie, c’est comme ça…
Penses-tu, qu’un club comme Bordeaux puisse être relégué au terme de la saison ? Sachant que c’est arrivé récemment à des clubs comme Monaco, Lens, Auxerre…
Ça va dépendre de leurs mois de janvier et février. C’est sûr qu’ils ne sont pas dans une bonne période. Le football, il faut marquer des buts pour gagner. Et offensivement, c’est très pauvre. Je ne vois pas ça d’un bon oeil… Il suffit d’un déclic. Après, je ne sais pas comment ça se passe. On peut parler mais, le plus important, c’est le vestiaire. Et comme on n’est pas avec eux, on ne sait pas ce qu’il se passe. Est-ce que les joueurs ont lâché l’entraîneur ? Est-ce que les joueurs sont concernés ? C’est ça le plus important. Après on peut dire ce que l’on veut, tu peux avoir Pierre, Paul et Jacques mais s’ils ne se fédèrent pas pour un but commun, c’est compliqué. On ne sait pas ce qu’il s’est passé car pour en arriver là… Ce n’est pas des truffes quand même! Il y a de bons joueurs dans cette équipe. Ils ont bien commencé alors comment cela a pu dégringoler comme ça ?
Il y a quand même du potentiel, ils ont fait un bon début de saison, donc on sait que ça a déjà marché..
C’est très difficile, je n’aime pas trop juger. Ce que je peux dire c’est que, en voyant les matchs, qu’est-ce que c’est pauvre en intensité quoi! A un moment donné, tu peux être moins bon que les autres. Mais à domicile, mets une intensité quand même! Si tu ne mets pas d’intensité, c’est impossible, ça ne peut pas marcher! Souvent, qu’est ce que c’est lent… Qu’est-ce que ce n’est pas agressif, ils ne sont pas déterminés. Je te parle d’état d’esprit. De ce que l’on voit, ils n’ont pas l’état d’esprit pour jouer des matchs de haut niveau. Vu les buts qu’ils ont pris contre Strasbourg, si là il n’y a pas un manque de concentration, d’agressivité… C’est à eux de se regarder les uns les autres, se dire les choses, et ranger leurs égos. Parce que c’est ça le problème aujourd’hui de beaucoup de joueurs, c’est que leur intérêt personnel passe avant l’intérêt de l’équipe! Alors que ça devrait être le contraire. Si tu fais des bonnes choses collectivement, les individualités ressortent. Là, on parle souvent de Malcom. Si Malcom n’est pas là, si Malcom n’est pas là… Il faut arrêter avec tout ça. Il est là, dans une équipe. Et si il brille, c’est parce que les autres récupèrent le ballon et le lui donnent. Si on n’attend que de Malcom, on ne va pas très loin, même si c’est un bon joueur. Il ne va pas faire la différence tous les samedis. Je ne l’envie pas, Gourvennec, il doit passer des moments très difficiles.
Ça c’est la vie de tout entraîneur !
Là, on va voir vraiment s’il a les épaules larges pour se sortir de là, ou s’il va complètement lâcher. On va voir s’il est vraiment costaud. Tout le temps, on dit « Les Girondins ça gagne des titres tous les 10 ans », mais après il faut se poser les bonnes questions, au lieu de se satisfaire de ça. Les Girondins de Bordeaux, ça ronronne depuis des années. Est-ce que tu as envie d’être un club ambitieux ou non ? Quand tu veux être ambitieux, tu mets ce qu’il faut. Tu mets tout en oeuvre et ça part d’en-haut jusqu’en-bas. Il ne faut pas hésiter à mettre des joueurs et des gens de caractère! Bordeaux, c’est tranquille. C’est une famille, c’est tranquille. Il se passe la même chose à Marseille, ils sont déjà tous dans la rue. A Bordeaux, il n’y a pas de pression. Et pour les joueurs et entraîneurs, c’est devenu un club tremplin, de passage. Alors que ça pourrait être un club « de consécration » pour certains joueurs ou certains entraîneurs. Pour le top du top, que ce soit un tremplin, je veux bien. Quand tu vas chercher un attaquant, tu vas chercher De Préville. Je n’ai rien contre De Préville! Mais le pauvre, il signe, tu l’achètes 10 millions d’euros et il ne marque pas. Très très compliqué tout ça. J’espère qu’ils ne vont pas lâcher. Maintenant, c’est de plus en plus difficile d’aller en D2 et de revenir.
Tu as connu des joueurs avec une grosse présence sur le terrain. Des aboyeurs, comme Michel Pavon par exemple. Tu crois qu’il en manque dans cette équipe ?
Oui! Tu sais, aujourd’hui, il en manque un peu partout! Tu sais, les présidents, les entraîneurs, et même dans l’information, on ne veut plus de joueurs à caractère. Ils sont très difficiles à tenir, alors que souvent c’est les meilleurs. Mais ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu »avoir du caractère, ce n’est pas forcément être mauvais. Maintenant, on est dans une paix sociale. On veut la paix dans le vestiaire, on veut la paix partout, et on n’a plus quelqu’un qui râle et qui amène le débat. Quelqu’un qui râle, il ne râle pas pour critiquer, il dit ça pour faire marcher le club. Regardes Michel, aux Girondins, c’était le patron. Mais ce n’était pas quelqu’un qui disait les choses pour son intérêt personnel, il disait les choses pour faire avancer l’équipe et pour gagner. Et moi, j’ai eu la chance d’avoir des joueurs dans mon équipe comme Michel Pavon, Lilian Laslandes, Sylvain Wiltord, Johan Micoud, Ali Benarbia, des joueurs qui m’ont montré que le plus important, c’est la compétition. C’est-à-dire que tu peux faire ce que tu veux, mais le jour J, il faut être bon! C’est des choses simples mais ils étaient capables de mettre leurs égos de côté, pour être ensemble et pour gagner. A cette époque-là, c’était un vestiaire qui était formidable. Formidable, pourquoi ? Parce que même ceux qui jouaient très peu, comme moi qui était remplaçant, ou ceux qui ne jouaient pas du tout, comme Louis Gomis, avaient une très bonne mentalité. Toujours là à l’entraînement, toujours là pour travailler, et tout ça, ça fait une bonne alchimie. Mais pourquoi ? Parce que personne n’était là pour son intérêt personnel. On était là pour jouer tous ensemble, et pour faire les choses tous ensemble. Ça, ça ne se voit plus. Il faut un entraîneur qui puisse l’installer.
Bordeaux a connu des périodes compliquées ces-dernières années, mais rarement des crises aussi profondes. Pour toi, d’où vient le problème dans cette équipe ? Des joueurs, du coach, d’ailleurs ?
Je dirais que c’est la première année, où on a laissé libre cours à l’entraîneur, Gourvennec donc, de recruter qui il voulait. Les autres années, sur le recrutement, c’était assez serré. Mais le problème, je pense que c’est un tout. Quand tu es coach, tu es tout seul et tu sais qu’à un moment donné, la responsabilité t’incombe à toi, tout seul. Parce que c’est plus facile de sortir un mec, que sortir une équipe. Là, tout le monde est fautif. Les joueurs, il faut qu’ils restent professionnels. Tu n’as pas le droit de lâcher. Quand ils veulent jeter un mec, ils savent le faire. Il faut revenir à des valeurs simples. On est là pour être ensemble, il n’y a pas d’individualité. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est qu’il faut être un minimum intelligent là-dedans. En étant là où ils sont, personne ne gagne! Même s’ils veulent trouver un club, après la saison qu’ils font, très compliqué. Et la valeur marchande, elle descend. Il faut prendre conscience de certaines choses. Il faut que les remplaçants, ceux qui ne jouent pas, montrent à l’entraînement, au coach, qu’il s’est trompé. Qu’ils ne soient pas dans un esprit négatif. C’est ce que j’essaie d’inculquer à mes jeunes joueurs. S’ils jouent une concurrence loyale, ça va aller, mais si c’est une concurrence déloyale, ce n’est pas bon. Parce que personne n’est gagnant là-dedans. C’est difficile de faire comprendre ça. Maintenant, tout le monde veut de la lumière, de la reconnaissance. Moi je n’ai jamais joué au football pour ça. Moi j’ai fait du football professionnel parce que j’adore le football, la compétition, tous les jours, tout simplement. Aujourd’hui, on favorise plutôt les grands joueurs alors que dans un groupe, il faut favoriser tout le monde. Il n’y a pas de petit et de grand joueur, il y a des joueurs, c’est tout. Les grands joueurs, c’est eux à qui on donne les responsabilités, les exigences, et qui doivent emmener les équipes vers le haut. C’est complexe mais c’est intéressant et c’est pour ça que je suis entraîneur, car j’ai un parcours atypique, mais j’ai tout connu, la Ligue 1, la Ligue 2, le National, l’Europe, j’ai connu des vestiaires de montée. Quand tu es dans un vestiaire d’équipe qui joue les premiers rôles, ce n’est pas pareil que quand tu joues dans les derniers rôles. J’ai aussi connu l’étranger, au Portugal, je sais comment on travaille là-bas. On travaille moins que dans les autres pays d’Europe, ça il faut le savoir. En France, les joueurs on les préserve plus qu’on ne les fait travailler. Le foot, c’est de plus en plus intense. Et tant que leur investissement personnel est de très faible qualité, on ne pourra pas gagner un match. Et ça commence à l’entraînement l’investissement personnel. Quand tu ne gagnes pas depuis un moment, il faut savoir se dire, « bon les gars, aujourd’hui on ne prend pas un but ». Parce que déjà, de ne pas prendre un but, ça va te mettre la confiance. Mais là, c’est des boulevards, c’est du gruyère! C’est 3-0, les mecs ils passent dans l’axe comme ça, c’est impossible! Déjà, je me demande si les mecs se parlent. Ce n’est pas possible que ça arrive des trucs comme ça. On se demande même s’ils se regardent, si tactiquement ils travaillent ensemble. Contre Strasbourg, tu as l’impression que c’est deux axiaux centraux qui jouaient pour la première fois ensemble, qu’ils viennent de se rencontrer. Qu’ils se sont dit « beh viens, on va aller faire un match ». Défensivement, il y a une discipline et une rigueur à avoir. Il ne faut pas y déroger. Offensivement, il n’y a pas de discipline, ni de rigueur. Défensivement, tu dois savoir ce que ton copain va faire, comment il va sortir sur le mec, comment il va cadrer le porteur, si on privilégie l’axe, pas l’axe, tu dois savoir ce que va faire ton copain. Et pas le deviner, car à ce niveau-là, ce n’est même pas la peine. J’ai un peu peur, j’ai l’impression que ça lâche. Le dernier match, le 3-0, le dernier but de Strasbourg, quand il traverse tout le terrain, il y une chose qui dénote, c’est que hormis les défenseurs, tu n’as pas un seul joueur qui joue devant, qui tape un sprint pour essayer de le rattraper! Tout le monde se fige.
Zéro solidarité…
C’est ça! Mais ils ne s’en sortiront que par le collectif. Que ce soit en haut ou en bas. Il faut qu’ils se disent les 4 vérités et qu’ils repartent de plus belle! Est-ce qu’ils n’ont pas lâché l’entraîneur ? C’est ça qu’il faut voir. Mais on n’est pas dans le vestiaire.
Tu crois que la Coupe de la Ligue peut être un bol d’air frais pour Bordeaux ?
Après c’est autre chose la Coupe de la Ligue. On va voir qui il va faire jouer mais ça peut être un déclic aussi. Il faut une victoire, c’est tout! Il faut des victoires, il faut marquer! Le problème, c’est qu’ils sont très bons en contre, mais pas pour faire le jeu. Ils sont pris à leur propre piège. Il faut plutôt mettre des joueurs qui savent manier la balle à la maison, et des joueurs de contre à l’extérieur. Ils ont quand même un effectif! Mais le problème en France, et surtout à Bordeaux, c’est que tu mets un jeune, et s’il ne fait pas l’affaire, ils le sortent et tu ne le revois pas pendant 10 matchs. Il faut qu’il y ait 7-8 joueurs qui soient incontournables. Pour gagner de la confiance. Et il ne faut pas avoir cette épée de Damoclès sur la tête et te dire « si je ne gagne pas aujourd’hui, on me revoit pas pendant 3 matchs ». Il faut une certaine stabilité, une stature que tu ne changes pas. Je sais qu’ils ont beaucoup de problèmes en défense axiale et c’est le plus important.
Tu penses que Bordeaux doit recruter au mercato, ou les joueurs en place sont suffisants pour relever la tête ?
Recruter, je ne sais pas ce qui leur manque. Le problème, c’est que tu ne sais même pas comment ils jouent. Tu veux des latéraux offensifs, pas offensifs ? Au milieu de terrain, tu veux des joueurs qui tiennent le ballon, qui ne tiennent pas le ballon ? Des fois tu joues en 4-4-2, en 4-3-3… De Préville, il a joué sur un côté là. Le mec, il était 9 pendant 15 journées, il n’a pas marqué un but et maintenant on le met sur un côté. De Préville, il faut l’associer avec un autre attaquant.
Laborde est blessé, Mendy va se faire opérer des ligaments, il ne reste plus que la réserve…
Qu’est-ce qu’on a à perdre de mettre un gamin qui est bon, attaquant ?
Le petit Michaël Nilor, il pourrait sortir une grosse partie, même en première division.
Bien sûr, et en plus, il peut t’emmener un peu d’enthousiasme là-dedans! Ils ont un bon joueur aussi, il s’appelle (Manuel) Semedo. Il y a de quoi faire! A un moment donné, les mecs ne font pas l’affaire, tu vas chercher des jeunes! A mon époque, on ne venait pas nous chercher, pourquoi ? Parce qu’on avait des cadors! On avait Laslandes et Wiltord, tu voulais leur dire quoi ? Ce n’était pas des bons joueurs, c’était des grands joueurs. Et moi j’étais hyper content d’être là, d’être avec eux et d’apprendre beaucoup d’eux. Micoud et Benarbia, c’était mes préférés. C’était des joueurs ça, franchement! Et des compétiteurs. Même Wilmots. A l’entraînement, on se disait, mais qu’est-ce que c’est ce joueur ? Il n’est pas bon! Et le samedi, c’était soit une passe décisive, soit il marquait. Et le mec il était là quoi! J’espère quand même qu’ils vont remonter. Tu ne fais pas un stade pour être à ce niveau-là! Si tu n’as pas d’intensité, tu n’apportes pas de ferveur. Les gens, ils veulent du spectacle. S’ils viennent au stade, qu’il n’y a pas d’intensité, que c’est mou, que tu te fais chier, ce n’est pas possible! Mais c’est partout pareil. Les gens, ils ne cautionnent pas ça.
Tu as un pronostic pour le match de demain ? Sachant qu’on est dans une période noire, et que le match est en plus, à l’extérieur ?
Toulouse, ils sont revenus sur le dernier match de championnat, mais ils n’étaient pas non plus sur une bonne dynamique…
Six matchs sans victoire oui.
Bordeaux, ils ont toujours fait des bons résultats à Toulouse. Ils sont toujours meilleurs à l’extérieur… Moi je dirais… un petit 2-1 pour Bordeaux. J’espère franchement qu’ils vont se rebeller, parce que Gourvennec, c’est quelqu’un d’intelligent, qui peut apporter beaucoup. Mais les joueurs doivent prendre conscience que c’est ensemble qu’ils vont pouvoir faire les choses et pas individuellement.
Merci à Bruno da Rocha pour le temps qu’il nous a accordé et bonne continuation pour sa fin de saison avec son équipe U17 du Stade Bordelais.