#Interview. Sidney Govou: « J’ai un lien particulier avec Bordeaux »
A l’approche du match de dimanche entre les Girondins de Bordeaux et l’Olympique lyonnais, Girondins4ever est allé à la rencontre de Sidney Govou, aujourd’hui consultant sur Canal Plus et ancienne gloire lyonnaise.
Tu as récemment déclaré que Gustavo Poyet ressemblait à tout sauf un choix numéro 1. Pourtant, Stéphane Martin s’en défend corps et âme. Quel entraîneur aurais-tu bien vu pour succéder à Jocelyn Gourvennec ?
Je n’ai pas de choix à proposer, je ne sais pas. Mais la nomination de l’entraîneur, on a l’impression que ce n’est pas forcément un premier choix. C’est même une certitude. Après, je n’ai pas de conseil à donner au président de Bordeaux. Il y a des dirigeants qui sont plus expérimentés que moi, ils savent ce qu’ils font, donc j’ai juste parlé en tant que consultant. Je maintiens et persiste que ce n’était pas le choix numéro un des Girondins de Bordeaux.
Jocelyn Gourvennec a été débarqué et tous les
spécialistes sont divisés sur ce sujet, à savoir s’il devait rester
ou partir. Tu avais notamment pointé du doigt la débâcle de
Bordeaux face à Strasbourg, jugeant qu’il avait des responsabilités
au niveau tactique. Selon toi, aurait-il dû être maintenu, et
pourquoi ?
Je pense que oui, je pense que oui. Parce que la situation de
Bordeaux n’était pas critique, ni catastrophique. Parce que le
timing ne me plaît pas. A partir du moment où il avait passé ce
mois de décembre très compliqué pour les Girondins, il partait sur
cette deuxième partie de saison, je ne vois pas l’intérêt de le
débarquer à ce moment-là, c’est surtout le timing qui me dérange.
Il avait réussi à faire front aux supporters, et là, on le
débarque. Pour moi, ça n’a pas une grande logique. A la fin de la
saison, oui, au mois de décembre, oui, mais là, le timing me
déplaît. A partir du moment où on lui fait confiance comme on lui a
fait confiance dans des moments très compliqués, la situation n’est
pas catastrophique. On voit derrière qu’il avait quand même l’appui
de pas mal de joueurs importants dans l’équipe. Donc non, je ne
comprends pas tout à fait.
Plus globalement, ce qui apparaît, c’est un problème
plus « gros » et « profond » qu’un problème d’entraineur. Quel est
ton avis sur la situation des Girondins de Bordeaux ? Quels sont
ses maux, et ce qu’il faut faire pour y remédier ?
Je ne sais pas si c’est un problème ou pas, je ne connais pas le
club personnellement. Je vais parler par rapport aux gens qui
connaissent le club. C’est le genre de club où on vit bien, voilà.
On vit bien à Bordeaux, on vit bien au club… Les supporters ne sont
pas trop méchants, il n’y a pas une grosse pression en interne non
plus… Pour moi, c’est le genre de club où on vit très bien, mais où
on n’arrive pas à aller un peu plus loin que ça.
Ce week-end, Bordeaux reçoit Lyon, qui a battu Paris,
puis Monaco. Comment vois-tu cette rencontre ? Bordeaux a-t-il une
chance de venir à bout de Lyon ?
Je pense oui. Honnêtement, je pense oui. Pour avoir commenté
plusieurs fois Bordeaux, il y a eu des non-matchs, mais des fois il
y a eu du contenu! Quelques bons matchs. Bordeaux est une bonne
équipe, il y a de bons joueurs à tous les postes, il y a l’arrivée
de Paul Baysse. D’ailleurs, je ne sais pas s’il sera suspendu
encore… Il y a des bons joueurs à Bordeaux, donc forcément,
Bordeaux peut gagner contre Lyon à domicile. Quand on regarde le
match de Lyon face à Paris… C’est vrai que Lyon a gagné Paris, mais
quand on regarde le match dans la globalité, et j’ai revu le match
une seconde fois, Paris était au-dessus. Paris à onze, ce n’était
pas le même match. Lyon a rarement été dominé comme contre Paris,
mais finalement ils gagnent. C’est ça le foot. Donc peut-être que
si Bordeaux met les mêmes ingrédients que Lyon a mis face à Paris,
Bordeaux peut gagner.
Tu as l’air sûr de toi…
Le foot c’est ça. Quand vous êtes un peu moins bon techniquement, que vous avez moins de qualités individuelles, il faut avoir une envie supérieure à l’adversaire et après, tout peut arriver. Mais depuis le début de saison, je reste persuadé que Lyon terminera à la fin, devant Bordeaux.
Lorsque tu étais joueur, comment appréhendais-tu ces
rencontres contre Bordeaux ? Que pensais-tu de cette équipe
?
J’aimais bien parce que c’était le club préféré de mon frère, quand
on était gamin. Tigana était son joueur préféré, d’où le numéro 14
que j’avais à Lyon. C’est un endroit particulier car je connais
plein de monde à Bordeaux, je travaillais avec Patrice Lestage à un
moment, avec Romain Battiston aussi. J’ai un lien particulier avec
Bordeaux, c’est une ville que j’aime bien. Quand on jouait à
Bordeaux, j’étais heureux de jouer contre les Girondins. J’adore
Bordeaux, j’ai même une cousine qui vit là-bas, j’y vais
régulièrement! J’ai eu des appartements Rue du Palais Gallien…
Quel est le match contre Bordeaux qui t’a le plus marqué ?
Quand on a perdu au Trophée des Champions. Parce que c’est moi qui rate le penalty. On avait deux penaltys d’avance, j’ai raté, Fabio Grosso a raté, et au final on perd aux penaltys. C’est un mauvais souvenir!
Merci Sidney !