#InterviewG4E. Gaël Givet : “Cela aurait été top de jouer à Bordeaux”

    Ce vendredi, les Girondins de Bordeaux se déplacent sur la pelouse de Louis II, pour y affronter l’AS Monaco, pour le compte de la 28ème journée de Ligue 1 Conforama. Pour l’occasion, Girondins4ever a rencontré Gaël Givet, ancien défenseur monégasque et de l’Équipe de France.

     

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    Bonjour Gaël, tu es retraité depuis 2015 et la fin de ton contrat avec Arles-Avignon (Gaël a signé un contrat avec Tours en 2015-2016, non homologué par la LFP). Que deviens-tu ?
    A la fin de ma saison avec Arles, je pensais arrêter, j’étais tranquille pendant un mois et demi, deux mois. Je me reposais, puis vers la mi-août, Marco Simone et Patrick Legain, qui est son préparateur physique, m’ont contacté, ils étaient à Tours. Et donc, m’ont proposé de les rejoindre. Comme je les connaissais bien tous les deux. C’était une nouvelle aventure, donc je suis parti là-bas. Cela ne s’est pas très bien passé au niveau contractuel, car je ne sais pas pour quelle raison, mon contrat n’a pas été homologué. De plus, à mon arrivée, je me suis blessé au genou. Pendant un mois et demi, je n’ai pas été apte à jouer. A partir du mois de janvier, j’ai signé une licence amateur à Tours, et j’ai fini la saison en m’entraînant avec les pros, et en jouant avec la CFA2, avec les jeunes. Pour le plaisir de jouer, tranquillement. Après cette saison avec Tours, j’ai eu des contacts avec Monaco justement. Je suis rentré à Monaco, où on m’a proposé de passer mes diplômes d’entraîneur, et j’ai joué avec l’équipe 3 de Monaco en DHR. Et cette année, j’ai continué mes diplômes, j’ai passé mon DES. Là, j’ai arrêté de jouer et j’entraîne les U16 de l’AS Monaco.

     

    En 2014, tu signes à Evian, où tu ne joues qu’un match, à cause de ta barbe…
    A cause de ma barbe, je ne sais pas. On n’était pas fait pour s’entendre avec les dirigeants. Cela ne s’est pas très bien passé dès le départ. Je n’en retire pas grand-chose. J’ai adoré la région, mais après, au niveau humain, ce n’était pas forcément ce que j’attendais. Donc je n’en veux à personne, il n’y a rien de spécial à dire. Eux et moi, nous n’étions pas fait pour nous entendre. Au bout d’un mois et demi, j’ai décidé d’arrêter avec eux, on a décidé ensemble d’arrêter. Je suis rentré à Arles tranquillement.

     

    Quelle est l’émotion la plus forte, une finale de Ligue des Champions sur le terrain où une finale de Coupe du Monde sur le banc ?
    C’est largement la finale de Ligue des Champions. La Ligue des Champions, j’avais participé aux 13 matchs, j’étais vraiment dans le truc, vraiment concerné. Mais c’est vrai, la Coupe du Monde, j’avais fait les qualifs, mais je n’avais pas participé au tournoi final. J’avais l’impression de moins faire partie du truc, même si j’étais là. En plus, la Champion’s League, c’était vraiment avec une bande de potes, donc c’était encore plus fort. En sélection, j’étais un peu impressionné par certains joueurs, j’avais l’impression d’être un supporter au milieu des gars. Le sentiment était un peu bizarre.

     

    Si tu avais un regret sur toute ta carrière, ce serait quoi ?
    Je pense que j’en ai prises pas mal de mauvaises décisions. Cela fait partie de mon caractère, je suis quelqu’un d’entier, je décide beaucoup de choses à l’affectif. J’aurais pu jouer dans d’autres grands clubs européens… J’ai eu des opportunités à l’époque, à Valence, à l’Atletico Madrid, et je n’y suis pas allé parce que voilà, au niveau affectif, j’ai écouté certaines personnes… Après, ce ne sont pas des regrets, c’est ma personne, je suis comme ça. Un regret, oui, ce serait de ne pas avoir gagné la finale de la Ligue des Champions. En 2004, on avait fait une super saison, en finale de Champion’s League, une grosse saison en championnat, et au final, on n’a rien gagné. Pour le groupe, pour tout le monde, cela aurait été cool de finir sur un trophée, pour que l’on se souvienne de cette saison, encore plus.

     

    Que penses-tu de cette équipe de Monaco, qui n’a plus perdu en Ligue 1 depuis fin novembre ?
    Pour être vraiment honnête, je m’attendais vraiment à ce que cela soit moins bien que ça. Avec tout ce qu’ils ont perdu l’année dernière, comme top joueurs, et les nouveaux qui sont arrivés, je tire un grand coup de chapeau à l’entraîneur, à Jardim, qui fait un super boulot, qui est incroyable. Avec tous ces nouveaux joueurs, il est toujours là, il réussit à avoir de bons résultats. Je trouve que l’équipe ne joue pas mal en plus! Il n’y a juste à tirer un grand coup de chapeau au coach, au groupe, au staff, parce que le boulot qu’ils font est incroyable. Je suis vraiment admiratif. Quand sur une saison, on perd ses 6-7 meilleurs joueurs, pour repartir derrière et avoir des résultats, c’est chapeau.

     

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    C’est certainement un des meilleurs entraîneurs du monde non ?
    Je suis d’accord! Ce qu’il fait avec des nouveaux joueurs, que cela prenne de suite, et que tout le monde se fonde dans le collectif, c’est sûr que c’est top.

     

    Quelle est l’équipe de Monaco la plus forte, entre celle de 2004 et celle de l’année dernière ?
    C’est une question compliquée… L’année dernière, personnellement, je me suis régalé à les voir jouer. Tous les matchs que j’ai vu, c’était exceptionnel. Justement, ce qu’ils ont réussi l’année dernière, c’est finir avec un titre. Et je pense que d’être champion, en finissant devant le PSG, avec tous les moyens qu’ils ont, les stars qu’ils ont, c’est vraiment top. On peut les comparer un peu, parce que c’est vrai qu’il y avait un peu de fougue, d’insouciance, de spontanéité dans le jeu. Au niveau qualité technique, je mettrais l’équipe de l’année dernière, un ton au-dessus. Nous, au niveau mental, état d’esprit, peut-être qu’on était un petit cran au-dessus, même si à la fin, je pense que c’est physiquement où on a pêché, parce qu’on avait un effectif pas vraiment chargé. Je pense que les deux équipes sont assez équivalentes. Techniquement et au niveau du jeu, ils étaient un peu mieux l’année dernière, mais au niveau état d’esprit et de la solidarité, on était un tout petit ton au-dessus. Mais un tout petit ton, parce que ce qu’ils ont réussi l’année dernière, c’était exceptionnel. Avec un titre, donc je leur donne une longueur d’avance.

     

    Après une période très compliquée, les Girondins reviennent assez bien. Penses-tu qu’ils peuvent s’imposer ce week-end à Monaco ?
    Oui, bien sûr, je pense qu’ils peuvent s’y imposer. Ils ont de très bons joueurs, ils ont un coach qui a réussi à redresser la barre. Même si, personnellement, je voudrais dire un petit mot sur Jocelyn Gourvennec : c’est vraiment le type d’entraîneur que j’adore et avec qui j’aurais aimé travailler, dans sa façon d’être et d’aborder les choses. Cela m’a vraiment fait de la peine et touché qu’il ne soit plus aux Girondins. Je ne le connais pas personnellement, mais de ce que j’ai entendu, de ce que j’en vois, c’est l’impression que ça me donne. Quand au match, depuis qu’il y a le nouveau coach Poyet, il a essayé de rassurer tout le monde, de mettre une bonne base, une bonne solidité, on voit que ça a porté ses fruits. Sauf à Marseille, où ils se sont fait avoir sur un coup de pied arrêté, mais sinon on voit que c’est très costaud. Cela va être un match très compliqué pour Monaco, et s’ils arrivent à se sortir de ce match-là, ça montrera des bonnes garanties pour la fin de saison. Maintenant, si Bordeaux arrive à faire un bon résultat, et pourquoi pas gagner à Monaco, ça les relancerait dans la course à la 5ème place. Cela va faire un match avec beaucoup d’intérêt, beaucoup d’enjeux.

     

    Que retiens-tu des matchs contre les Girondins, durant ta carrière ?
    Ma première année, j’en avais fait un en Coupe de la Ligue, je crois qu’on avait perdu 1 à 0 à Bordeaux. Après, j’en ai fait pas mal de matchs contre les Girondins, je les ai tous joués au Parc Lescure. C’était assez compliqué d’aller jouer là-bas. Et je me souviens justement en 2004, c’était le dernier match de la saison avant notre finale de Ligue des Champions, on avait gagné 3 à 1. Je ne veux pas dire qu’ils nous avaient laissé le match, mais ça avait été assez cool. En sachant qu’on jouait la finale quatre jours après, ils ne nous avaient pas trop arraché, pas trop mis de coups, cela avait été un bon match. Cela a toujours été des gros matchs, avec toujours des tops joueurs aux Girondins, j’ai toujours apprécié jouer contre eux. En plus, j’ai souvent eu des amis là-bas. Marc Planus, à l’époque, j’avais joué avec lui en Équipe de France de jeunes, que je connaissais très bien. Il y a aussi Franck Jurietti, qui est un très bon ami. Il y a eu pas mal de tops joueurs. Il y a Christophe Dugarry aussi, dont j’étais fan quand j’étais jeune. Tout cela fait que j’aimais bien jouer contre les Girondins.

     

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    Marc Planus, qui avait déclaré que tu te trouvais toujours “au bon endroit”, car tu mettais 4-5 buts par saison, alors que lui n’en mettait que rarement…
    Lui, son souci entre guillemets, et c’est affectif, c’est que pour un défenseur central, il n’était pas très grand. Même si moi non plus je ne suis pas très grand. Il avait un super timing, était très intelligent, agressif. Après, pour jouer défenseur central, il faut de la taille, notamment sur les coups de pieds arrêtés, ça peut être important. C’est peut-être pour cela qu’il avait un peu plus de difficultés à marquer des buts. Mais Planus, c’était un top joueur, et surtout, un top bonhomme. J’avais de supers rapports avec lui et c’était un plaisir de jouer avec un gars comme ça.

     

    Bordeaux est-il un club qui aurait pu te plaire durant ta carrière ?
    Oui, c’est sûr, c’est sûr! Je sais que le cadre de vie, c’est quelque chose d’important pour moi, et la région Atlantique là-bas, du Pays Basque jusqu’à la région nantaise, c’est une région que je ne connais pas trop, et tous les échos que j’ai, c’est que c’est top. Jouer là-bas aurait été top. Puis c’est un club historique français, donc cela aurait été un honneur de porter les couleurs de Bordeaux. J’ai eu la chance de jouer à Monaco et Marseille, deux tops clubs en France, Bordeaux fait partie des tops clubs aussi, donc cela aurait été top de jouer à Bordeaux mais après, c’est comme ça. Mais cela aurait été un plaisir, c’est sûr.

     

    Quel score vois-tu pour ce match entre Monaco et les Girondins ?
    Je reste quand même supporter monégasque ! Un petit 2-1 pour Monaco, je signe !

     

    Avec quels buteurs ?
    Je vais dire Baldé, qui est en plein rush, et Lemar. Et pour Bordeaux, Plasil. Peut-être sur le banc, rentrer à la 80ème, et marquer à la 85ème ! Et créer du suspense pour la fin de match, ça me ferait plaisir pour Jaro ! Jaro, qui est un super ami aussi !

     

    Planus, Plasil, un peu la même mentalité !
    Jaro, on a été formés ensemble ! Depuis l’âge de 16 ans, on s’est connu, on a joué ensemble en jeunes pendant 3-4 ans, puis après en pro pendant 3-4 ans aussi ! C’est quelqu’un que j’adore. Je l’ai revu l’année dernière, durant la saison, on avait fait une émission ensemble sur Léquipe21, cela m’avait fait super plaisir ! Même si cette année il joue un peu moins, quand je le vois sur le terrain, je suis content pour lui.