#InterviewG4E. Laurent Batlles : “À une époque, j’aurais pu revenir à Bordeaux, oui”

    Formé à Toulouse puis transféré aux Girondins de Bordeaux juste après le titre de champion, en 1999, Laurent Batlles est revenu pour Girondins4Ever sur ses années inoubliables sous le maillot marine et blanc. Il évoque également l’enjeu du match de ce week-end, qui, en plus d’être un derby, sera une bagarre entre un candidat à l’Europe et une équipe qui va tout faire pour se sauver de la relégation.

    Laurent Batlles joueur Bordeaux

    Bonjour Laurent, tu es retraité depuis 2012 et la fin de ton contrat à St-Étienne. Quel a été ton parcours depuis que tu as raccroché les crampons ?

    J’ai été recruteur la première année à l’AS Saint-Étienne, puis la deuxième année, j’ai entraîné les U15. Ensuite, entraîneur adjoint de la CFA, puis adjoint en pro, et depuis 2 ans, je suis entraîneur de la réserve de l’ASSE.

     

    Tu as connu 7 clubs durant ta carrière, uniquement des clubs français. Pourquoi ne pas avoir tenté l’étranger ?

    Parce que je n’ai pas vraiment été sollicité. J’ai été approché pour aller jouer en Espagne une ou deux fois. Mais cela n’a pas pu se faire. Puis à l’époque où j’étais dans des clubs français, comme Bordeaux ou Marseille, c’était plus intéressant pour moi de rester en France que d’aller à l’étranger dans des clubs qui jouaient les seconds rôles dans ces championnats. Il y avait eu Malaga et Valladolid. C’est pour ces raisons-là que je ne suis pas parti. Je n’ai pas, non plus, eu les opportunités au bon moment.

     

    Tu commences ta carrière à Toulouse, où tu restes 5 saisons avant de t’engager à Bordeaux, champion de France en titre. Comment se fait ton arrivée aux Girondins ? Pourquoi Bordeaux et pas une autre équipe ?

    J’ai été formé au TFC, depuis très jeune. J’ai fait toute ma pré-formation et ma formation là-bas. Je suis sorti en pro et à l’époque, à la pré-formation, c’était Élie Baup qui était l’entraîneur. De ce fait, quand Toulouse est descendu en Ligue 2, il m’a appelé, avec Teddy (Richert), pour qu’on puisse venir étoffer le groupe de Bordeaux, car il nous connaissait. Il voulait de la jeunesse, lui qui avait une équipe très expérimentée à l’époque. J’avais Nantes et Lens comme opportunités à l’époque. Avec Teddy, on avait joué très jeune en pro, dès l’âge de 17 ans et demi. J’avais près de 90 matchs en Ligue 2. Quand Bordeaux m’a appelé, j’avais 20 ans et pas mal de clubs qui étaient intéressés. La proximité de Toulouse, et le fait d’aller dans un club qui allait jouer la Ligue des Champions, avec des joueurs d’expérience, me plaisait. J’étais dans un contexte qui était plus familier.

     

    Quels souvenirs gardes-tu de ton passage aux Girondins ?

    Que de très bons souvenirs. Notamment avec des personnes qui étaient au château (du Haillan). De grands souvenirs avec les joueurs avec qui j’ai joué, parce que c’était quand même des grands joueurs. La Ligue des Champions, bien sûr, avec les matchs de Manchester, la Fiorentina, Valence… Mais le club en lui-même aussi, qui représentait énormément de choses sur la scène française. Bordeaux à l’époque, c’était quand même quelque chose de grandiose. Les supporters : il y avait énormément de monde au stade. Ca a été quelque chose de très important dans ma carrière puisque cela m’a fait connaître vraiment le haut niveau.

     

    L’année où j’étais à Marseille. Quand on joue le dernier match contre Bordeaux, où Bordeaux était obligé de faire match nul, il y avait eu 3-3. J’avais eu Charles Camporro au téléphone plusieurs fois, mais cela ne s’était pas fait. Il y avait eu un changement d’entraîneur… Mais à une époque, j’aurais pu revenir à Bordeaux oui.

     

    Six ans après ton départ du TFC, tu t’y engages à nouveau à l’aube de la saison 2005-2006. As-tu déjà eu, comme pour Toulouse, une occasion de revenir à Bordeaux, après l’avoir quitté ?

    Oui, l’année où j’étais à Marseille. Quand on joue le dernier match contre Bordeaux, où Bordeaux était obligé de faire match nul, il y avait eu 3-3. J’avais eu Charles Camporro au téléphone plusieurs fois, mais cela ne s’était pas fait. Il y avait eu un changement d’entraîneur… Mais à une époque, j’aurais pu revenir à Bordeaux oui.

     

    Ca t’aurait intéressé de revenir ?

    Oui bien sûr !

     

    Laurent Batlles
    Laurent Batlles le coach/ Sofoot

     

    Tu as vraiment eu un gros coup de coeur pour les Girondins !

    Cela s’est très bien passé avec les Girondins ! Je suis parti du côté de Rennes alors que je ne voulais pas vraiment partir. Cela s’est fait dans des circonstances qui étaient un peu indépendantes de moi. Ce n’était pas vraiment moi qui voulais partir du club. J’ai ma famille à Bordeaux, j’ai une maison au Cap-Ferret, c’est une ville et un club qui m’ont toujours plu.

     

    Tu as plus de 600 matchs en première division, et ta technique et ton professionnalisme faisaient de toi un candidat à l’équipe de France. As-tu déjà reçu des pré-convocations ?

    J’en avais reçu une de Roger Lemerre, mais je n’avais pas été sélectionné. Roger, je l’avais eu quand j’étais à l’armée, à Joinville, et de ce fait, il me connaissait. Et quand j’étais à Bordeaux, j’ai donc reçu une pré-convocation qui n’avait pas abouti. Mais c’est vrai qu’à cette époque-là, il y avait des joueurs de grand talent, et c’était un peu logique je ne sois pas pris à cette époque-là.

     

    Le bas du classement regroupe plusieurs équipes en quelques points. On y retrouve le TFC à la 18ème place. Penses-tu que le TFC peut descendre en Ligue 2 ? Sachant qu’ils ont le match à Bordeaux et qu’ils reçoivent Guingamp pour la 38ème journée.

    Je n’espère pas surtout. C’est le club où j’ai été formé, donc je n’ai vraiment pas envie que ce club descende. La ville, les gens ne le méritent pas. Mais c’est vrai qu’ils sont toujours à la limite. La seule chance que peut avoir Toulouse cette année, c’est qu’il y ait un barragiste. J’espère surtout qu’ils vont se sauver. Il y a une dizaine d’années de ça, on s’était sauvé lors du dernier match contre Valenciennes. Je pense qu’ils sont capables de faire le même parcours et de se sauver sur le dernier match contre Guingamp. Pour moi, ce n’est pas sûr qu’ils descendent, je ne leur souhaite surtout pas ! Je les vois se sauver le dernier match. Et même si cela ne plaît pas aux Girondins, venir peut-être faire un match nul au Matmut Atlantique, qui leur permettrait de rester dans la course au maintien.

     

    Quels arguments les Toulousains doivent-ils mettre en avant pour arracher les 3 points au Matmut Atlantique ?

    Je pense qu’il faut qu’ils soient solidaires, bien en place. Ils ont des joueurs de talent devant aussi. Ca va être un match difficile, c’est un derby ! Il y a une équipe qui a envie de jouer le haut du tableau, et une autre équipe qui joue le maintien : cela va être un match assez ouvert.

     

    Un message pour les supporters bordelais ? Où tu as laissé un excellent souvenir, d’un joueur discret mais très professionnel.

    J’ai passé là-bas de belles années. J’ai vécu de grands moments, avec de grands joueurs. Ce sont des bons souvenirs ! De très très bons souvenirs pour moi !