Rien ne va dans le bon sens, le début de saison des Girondins est chaotique

    AFP PHOTO / NICOLAS TUCAT

    Bordeaux, après une saison de montagnes russes, un nouvel entraîneur licencié en cours de route alors qu’on le prolongeait six mois plus tôt, a finalement réussi grâce à la grinta de Gustavo Poyet à se qualifier pour les tours préliminaires de Ligue Europa. Sportivement, l’on croyait alors que cette nouvelle saison allait être prometteuse, que le club allait repartir de plus belle… Mais c’est une véritable cacophonie à laquelle on assiste depuis de (trop) nombreuses semaines entre les différents acteurs du club au scapulaire. Et, encore une fois, les supporters sont la dernière roue du carrosse, les derniers informés. L’on ne pensait pas qu’on pouvait faire pire et pourtant, le FCGB semble repousser les limites, année après année.

    Joseph DaGrosa
    AFP PHOTO / NICOLAS TUCAT

     

    Les investisseurs pavanent au Haillan, comme des acquéreurs

    C’était la première image de la nouvelle saison à laquelle nous avons assisté, une demi-heure avant le début du premier entrainement ouvert au public, le 29 juin dernier. Que l’idée d’un rachat plaise ou non, l’on imaginait mal en être encore au même stade, 15 jours plus tard. Et pourtant, et pourtant… Nous y sommes, et sans aucune communication. Le club sera-t-il racheté cette saison ? Ou la saison prochaine le temps que tout se mette en place ? Personne n’a la réponse, personne ne communique… Et cela a plutôt le don d’agacer du côté des supporters. Car comme l’a expliqué Gustavo Poyet à plusieurs reprise : « on attend ». Comme si le mercato était gelé. Comme si la potentielle vente de Malcom conditionnait cette vente. En attendant, Bordeaux doit dégraisser, oui, Bordeaux n’a connu pour l’instant que des départs, dont des joueurs avec des salaires conséquents : Diego Contento, Martin Braithwaite, Soualiho Meïté (+Olivier Verdon et Paul Bernardoni). Et puis, si, vraiment, nous étions sûrs de nos connaissances et de notre capacité à recruter de bons joueurs, l’on parlerait d’un « investissement » et donc de probable rentabilité, pour une recrue, non ? Preuve que Bordeaux n’est pas sûr de ses forces.

     

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    L’arrêt, brutal, de GirondinsTV

    En fait, cet arrêt, on le comprend. D’une part parce nous arrivions en fin d’exercice, et que c’était le moment comptablement parlant. Mais laisser des salariés sur le côté, et ne pas avoir prévu de réel moyen de substitution au niveau audiovisuel, ça c’est réellement indigne de notre rang. Enfin, du rang que l’on se rêve encore d’avoir au niveau national (on ne parle plus au niveau européen, marre de vivre sur le passé). En parallèle, toujours pas de communication là non plus. Tout le monde est au courant, sauf les supporters. Quid de leurs abonnements ? Quid d’une chaine qui ne fonctionne qu’à la rediffusion ? D’accord, GirondinsTV n’a jamais été rentable, et l’on comprend pourquoi. Qu’on le veuille ou non, nous n’avons pas le public (de masse) pour souscrire à la chaine, et à ses services, pour la rendre pérenne dans le temps. Mais jusque-là, à M6, tout le monde en était conscient (c’est un peu leur métier, hein). Alors, au nom de « l’image » (d’un grand club), l’on continuait de faire perdurer cette chaine, sans forcément lui donner les moyens de se développer, de donner envie à ses supporters et donc ses ‘actionnaires’, de s’y abonner et pire, de la regarder. L’on pense aujourd’hui encore aux salariés, laissés sur le carreau par un club qui se vantait il y a peu de bien traiter les siens, et d’être l’un des clubs français à en avoir le plus en France.

     

    Ibrahim Diarra et Michael Nilor

     

    « La formation bordelaise », qu’on laisse bien volontiers à Bordeaux

    L’on peut se targuer chaque année de faire signer de nombreux jeunes issus de notre centre de formation, de vanter cette même formation. Ainsi, en fin de saison dernière (et même six mois avant) plusieurs jeunes ont signé professionnel. L’on croyait alors que l’on allait s’appuyer sur notre centre de formation, comme la communication des dirigeants le rappelle depuis tant d’années maintenant. Patatras. A l’annonce du stage pour Vichy, plusieurs joueurs sont laissés de côté, alors qu’ils venaient tout juste de signer leur premier contrat professionnel. L’on pense bien sûr à Ibrahim Diarra et Michaël Nilor qui, à l’annonce de la liste, n’ont pas su (et probablement pas compris non plus) pourquoi ils ne faisaient pas partie de la préparation physique exigée par leur nouveau statut. Et, quand dans le même temps l’on voit dans cette liste de 22 joueurs le jeune (et talentueux, nous ne remettons pas ça en cause) Yassine Benrahou présent, l’on se demande réellement (encore) si le FCGB a vrai axe commun, ou si chacun fait comme il l’entend… Jérôme Prior (qui a un bon de sortie), Jonathan Cafú (qui nous a coûté la bagatelle de 7.5 millions d’euros), Aaron Boupendza (qui arrive dans un an en fin de contrat et qui sort d’une bonne saison en National) ne sont également pas de l’aventure, tout comme Daniel Mancini prêté l’heure d’avant à Auxerre et… Diego Rolan… Cacophonie.

     

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    Diego Rolan, le joueur du Deportivo de Bordeaux

    On s’en doutait – et on veut bien le comprendre aussi – Diego Rolan ne souhaitait pas poursuivre aux Girondins de Bordeaux, ayant certainement fait le tour (ça aussi, l’herbe est souvent plus verte ailleurs, quoi que…). Notre club a même été menacé de tribunal UEFA par le Deportivo La Corogne, qui assurait que l’attaquant uruguayen lui appartenait. Pendant une semaine, ce fut le flou complet, bien que nous avons essayé de vous renseigner au maximum… Car oui, à la minute où nous écrivons ces lignes, Diego Rolan s’entraine avec le Depor (et s’y blesse même) et aucune annonce officielle n’a été faite de notre club sur un éventuel transfert (dont on se doute). Nous devons vraiment être le seul club au monde qui fait venir un joueur le 29 juin en prépa, qui ne le prend pas en stage sans explications, et qui le voit s’entrainer dans un autre club quelques jours plus tard, toujours sans communiquer ni officialiser quelque chose… Vraisemblablement, le Depor possède trois joueurs extra-communautaires, et seulement deux sont acceptés dans un effectif de Liga B. Est-ce peut-être la raison de la non-officialisation du transfert ? A moins que les fonds ne soient pas encore arrivés… Mais que fait-on si le joueur se blesse gravement ? Nous avons vraiment l’impression, faute de communication, que rien ne tourne rond…

     

    Gustavo Poyet

     

    Pendant ce temps-là, Gustavo Poyet s’impatiente

    Pire. Une conférence de presse de plus d’une demi-heure, où Gustavo Poyet n’y va pas avec le dos de la cuillère : « Je ne suis pas content du tout », de l’immobilisme de notre club. L’entraineur uruguayen explique qu’à la fin, quoi qu’il arrive, c’est lui qui ‘prendra’ si les résultats ne sont pas là. Lucide, disant les choses calmement malgré son énervement, Gustavo Poyet a certainement vu les hautes instances bordelaises se froisser un peu plus dans le contexte actuel. Mais peut-on lui en vouloir ? Evidemment que non. Avec un effectif qui n’était pas le sien, dans une situation complètement désespérée, l’uruguayen a réussi à instaurer des valeurs au niveau du sportif que d’autres plus ‘renommés’ passés avant lui, n’avaient pas réussi à mettre en place. Et le temps passe, et passe, et passe (et peu de choses ont changé, ne vous fiez pas à la chanson). Nouvelle invective de « Gus », juste après le match amical face au Gazélec Ajaccio, avec une demande pressante de recrues… A moins de 15 jours du premier match officiel de Ligue Europa, ce pour quoi les joueurs se sont battus en seconde partie de saison dernière. Sinon, imaginez qu’il démissionne, comme il l’avait sous-entendu lors de sa conférence de presse de reprise… Vous imaginez ?!

     

    Malcom

     

    Malcom.

    Pas de titre pour cette rubrique. Malcom se fait discret, bien qu’il rate tout de même quelques entrainements avec une arrivée en décalé vis-à-vis de ses coéquipiers. Malcom commença donc réellement sa préparation à Vichy, avec quelques jours de retard. Malcom, ce joueur qui ne souhaite qu’aller à l’Inter selon différentes sources, et qui repousserait ainsi les discussions avec d’autres clubs. Malcom, ce joueur que l’on ne titularise pas lors du premier match amical de pré-saison face… au Mouloudia Club d’Alger. Malcom, que l’on ne met même pas sur une feuille de match lors du second match amical face… au Gazélec Ajaccio. Malcom qui, selon presque l’avis de tous, bloquerait le recrutement, et la vente du club ? Malcom, ce joueur de tous les maux (et encore, vraiment, personne ne lui est tombé dessus). Mais Malcom n’est pas le responsable de tous les autres points de cet article. Malcom veut jouer ailleurs, veut jouer plus haut, veut (déjà) découvrir autre chose parce qu’il a certainement compris qu’à Bordeaux, il ne progresserait plus.

     

    Luuk de Jong

     

    Bouquet final, Luuk de Jong ne viendra pas

    Il aurait dû venir l’été dernier, tout était bouclé. Mais finalement, contre l’avis de la cellule de recrutement, Jocelyn Gourvennec a préféré Nicolas De Préville. Luuk de Jong était encore ciblé cet été, Les Girondins de Bordeaux n’ayant pas ce profil de joueur pouvant évoluer tel un point d’appui, mais également buteur. L’on aurait pu croire le néerlandais rancunier, mais non, il discuta allègrement avec notre club, qui de son côté se mettait d’accord avec le PSV Eindhoven. Mais puisque rien ne va correctement, et après deux semaines de négociations, l’international décide de prolonger à Eindhoven, nous faisant ainsi perdre deux semaines d’un temps compté. Certains diront qu’il eut sa vengeance vis-à-vis de l’année dernière, mais là n’est pas la question. Bordeaux n’a toujours pas le numéro 9 que Gustavo Poyet désire (et les supporters aussi, grandement) à l’approche de la première échéance de la saison 2018-2019, et ce premier des six matches que Bordeaux devra jouer afin d’être réellement en Ligue Europa. Parce que les deux premiers matches amicaux/de préparation sont loin d’être rassurants, tout de même… Sinon, vous, ça va ?