Si j’étais Paulo Sousa (avant le match au Parc)… Place aux jeunes !

    Mardi soir à la fin du match de Paris en Ligue des Champions, j’étais émerveillé par la qualité de cette jeunesse à Dortmund et presque autant par la capacité de Lucien Favre de leur donner autant de responsabilités et de confiance.

    Bien entendu, le but n’est pas de comparer ces pépites à nos jeunes bordelais mais le jeu proposé ressemble à celui que Paulo Sousa tente de mettre en place depuis son arrivée en Gironde. Un projet basé sur une remontée de balle depuis la base arrière, un jeu de passes simple, dynamique, en mouvement, avec l’explosivité dans la transition et devant. Après les promesses de l’été et de l’automne, Bordeaux a semble t-il perdu ou oublié ses intentions depuis l’hiver 2019. Contre Paris, en essayant de gommer la timidité et le manque de justesse du match aller, l’occasion est belle de donner du temps de jeu et de l’expérience à ses jeunes qui doivent écrire notre histoire de demain. Le moment peut-être également pour Paulo Sousa de prendre des risques afin de créer une envie et une concurrence indispensable pour cette fin de saison.

     

    Bordeaux, trop frileux avec ses jeunes ?

    On entend souvent à Bordeaux que nos jeunes joueurs ne sont pas prêts, qu’il faut terminer la post-formation et pourtant quand ils quittent la Gironde, ils deviennent parfois titulaires et performant dès l’arrivée dans leurs nouveaux clubs.
    Yassine Benrahou est un parfait exemple. Paulo Sousa l’a découvert mais il peut surtout remercier le coach de Nîmes de l’avoir fait jouer, avec la réussite pour le moment que l’on connait. Nous ne sommes finalement pas surpris de sa réussite, les matchs amicaux d’avant-saison nous avaient offert les prémices de son talent.

    Il y a quelques années, le jeune Mauro Arambarri avait quitté Bordeaux sans jouer ou presque. Il portait cette étiquette de joueur introverti qui avait besoin de terminer cette fameuse post-formation et pourtant dès son arrivée à Getafe, il est devenu tout de suite un joueur de base d’une équipe qui tutoie les sommets de la Liga depuis plusieurs années. Paul Baysse et Grzegorz Krychowiak, pour ne citer qu’eux, ont connu des chemins similaires.

    La question sur Albert Lottin se posera surement en fin de saison s’il ne réapparaît pas dans le groupe malgré une fin de saison 2018-2019 intéressante et une préparation estivale démontrant les qualités techniques et le volume de jeu du jeune international de 19 ans.

    A l’étranger, en Espagne et en Allemagne notamment, un joueur n’est pas jugé sur son âge mais sur ses performances. En France, Lille, Monaco ou Rennes n’ont plus de crainte lorsqu’il faut aligner leurs jeunes pousses de 17 à 20 ans où décident de les prêter afin qu’ils s’aguerrissent pour les retrouver un ou deux ans plus tard avec une valeur sur le terrain et marchande souvent supérieure.

     

    Proposer du jeu ou perdre avec des regrets ?

    Au match aller, le score est flatteur pour… Bordeaux. Comme face à Lyon au Matmut Atlantique, Bordeaux n’avait réussi qu’à défendre et sans la maladresse des joueurs parisiens le résultat aurait été bien plus sévère. Dortmund a montré la marche à suivre, Monaco également au Parc il y a un mois. Mettre de l’intensité, jouer en bloc, les obliger à défendre, alterner jeu court et long, se projeter rapidement vers l’avant à la récupération du ballon… et espérer un match moyen des stars parisiennes. Sans ces ingrédients, Bordeaux résistera peut être 70 minutes comme à l’aller mais ne s’en sortira que par chance. Bordeaux doit continuer à grandir, ne pas avoir peur de prendre encore quelques claques pour asseoir une vraie identité de jeu.

    Avant le match contre Paris, la défense de Dortmund était considérée comme la pire des 16 équipes encore en compétition. Ce constat aurait pu inhiber les joueurs au moment de voir arriver l’armada offensive parisienne et pourtant l’équipe de Favre a joué avec confiance, en avançant et défendant ensemble, sans calcul. Ces qualités n’ont rien avoir avec le talent, mais avec l’envie. Samuel Kalu n’est pas Sancho, Josh Maja n’est pas Erling Braut Haaland mais nos deux joueurs doivent être rassurés sur leurs qualités par Paulo Sousa, la percussion et le dribble pour le premier, l’instinct pour le second. En défense, pas de changement à prévoir en défense centrale, à gauche la question peut se poser entre Youssouf Sabaly et Loris Benito. On attend toujours la première d’Ismaël Sow mais Paulo Sousa le lancera surement, enfin on espère, contre une opposition moins compliquée.

    A droite, Enock Kwateng devrait retrouver sa place. Afin de densifier le milieu de terrain et poser le pied sur le ballon dans les moments compliqués, Yacine Adli pourrait être utile en association avec Otávio et Toma Basic. Si on suit les dernières compositions de Paulo Sousa, on peut penser que Yacine Adli sera plutôt sur le banc et remplacé par Nicolas De Préville. Si Yacine Adli est finalement sur le terrain, la percussion de Samuel Kalu et Nicolas De Préville sur les côtés permettraient une transition rapide vers l’avant et de repousser le bloc parisien un peu moins haut. Avec Nicolas De Préville au milieu, on devrait trouver Hwang Ui-jo à gauche et Samuel Kalu à droite. Depuis plusieurs semaines, notre jeu penche à droite, il est peut-être temps de tenter d’autres associations, la doublette Youssouf Sabaly- Nicolas De Préville remplaçant celle composée de Loris Benito et Hwang Ui-jo.

    Au poste d’avant centre, Maja devrait être titularisé, à moins que la tentation Hwang Ui-jo en pointe n’apparaisse dans l’esprit de Paulo Sousa. Prendre cette décision serait un terrible camouflet pour le jeune international nigérian qui se poserait beaucoup de questions sur son avenir en Gironde, surtout au regard de son temps famélique et de ses statistiques impressionnantes.

    Quel que soit le résultat ce soir,  l’équipe doit jouer la tête haute, sans peur, vers l’avant dès que possible et que les talents, car nous en avons également, s’expriment.

    PSG-Bordeaux