InterviewG4E. Stéphane Mangione : « Les Girondins de Bordeaux ont fait rêver tous les amoureux de foot il y a quelques années, même il n’y a pas si longtemps que ça »
Né à Chenôve, ville faisant partie de Dijon Métropole, Stéphane Mangione s’est étonné qu’on le contacte pour une interview d’avant match Bordeaux-DFCO. Et pourtant… Cet ancien attaquant d’aujourd’hui 40 ans est le joueur le plus capé au DFCO (287 matches), et le troisième meilleur buteur du club (52 buts). Aujourd’hui adjoint d’Omar Daf à Sochaux en Ligue 2, Stéphane, en répondant à nos questions, nous a prouvé qu’on ne s’était pas trompé. De sa vision des Girondins de Bordeaux, en passant par d’anciens joueurs bordelais qu’il a croisés ou qu’il côtoie encore quotidiennement aujourd’hui, voici l’analyse de la semaine avant cette rencontre de dimanche, 15 heures, face à Dijon. Interview.
Vous êtes aujourd’hui l’adjoint d’Omar Daf à Sochaux depuis janvier 2019. Vous connaissez donc très bien un ancien bordelais, Younes Kaabouni, qui a débuté lui aussi en réserve avant de passer en pro, puis de se blesser gravement (croisés). Que pouvez-vous nous dire sur lui, qui fut un grand espoir à Bordeaux, qui n’a malheureusement pas réussi à passer le cap chez nous ?
Tout d’abord que ça fait notre plus grand bonheur qu’il n’ait pas forcément réussi chez vous (rires). Quand je dis qu’il n’a pas réussi, ce n’est pas vraiment le mot car il a quand même joué quelques matchs de Ligue 1, ça lui a permis de pointer le bout de son nez. Il a eu des complications en partant de Bordeaux. Il est venu se relancer chez nous et on n’a pas mis longtemps à exploiter ce fort potentiel. Après, il s’est blessé en janvier contre Metz en amical. Le confinement a été le bienvenu pour lui puisque finalement, il n’aura raté que 4-5 matchs. Là, il revient très bien et il ne va pas tarder à revenir dans le groupe de la Ligue 2.
Un autre ancien bordelais a rejoint Sochaux il y a quelques mois, Manuel Semedo, qui a fait son premier match en pro il y a quelques jours. Que pouvez-vous nous dire sur lui, et est-il proche du groupe pro ?
Oui, parce que c’est un travailleur. C’est quelqu’un de rigoureux et il adhère parfaitement à ce qu’on veut mettre en place. Pour nous, ce sont des bonus ces joueurs qui arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe, parce qu’ils ne passent pas dans les gros clubs, mais ils font le bonheur des clubs comme le nôtre. Je pense qu’il pourra jouer dans d’autres clubs. C’est un joueur qui a de l’abnégation, qui travaille beaucoup pour l’équipe, qui a des qualités, qui répète les efforts. C’est un type de joueur qui a sa place en Ligue 2. Après, des fois la marche de la Ligue 1 peut être haute mais pour nous c’est bien. Bien entendu, il y a beaucoup de travail, mais on en est content.
Vous avez également croisé Thomas Touré, qui a été prêté quelques mois à Sochaux. Il était un grand espoir chez nous, puis sa carrière n’a cessé de chuter. Comment l’expliquer ?
Effectivement, Thomas Touré est un personnage attachant, qui marche beaucoup à l’affectif. Je n’ai pas trop de réponse à cette question. Pour nous, ça s’est bien passé. Après, sportivement, on pouvait attendre plus, car comme vous le dites, c’était un espoir. Il a été vendu à Angers où ça a été un peu compliqué également. Chez nous, il a répondu présent. C’est quelqu’un qui a des qualités de percussion. Il fait partie des joueurs qui ont une part de mental importante. Chez nous, il s’est senti bien et on aurait aimé le conserver. Mais des fois les contrats de Ligue 1 ont des clauses qui font que c’est trop cher pour un club comme le nôtre. On en était très content, je pense qu’on a su en tirer le meilleur. La grande qualité d’Omar Daf et du staff, c’est d’arriver à tirer le meilleur de chaque joueur. C’est ce qu’on a réussi à faire avec Manu, avec Younes, qui était proche de resigner en Ligue 1 car il y avait quelques offres de clubs voisins avant sa blessure. Même chose avec Thomas. Donc pour nous, les anciens bordelais font notre plus grand bonheur. On en est content, même si dans le fond, on arrive à comprendre que Bordeaux soit un grand club et que les attentes ne sont pas les mêmes. Des fois, on n’a pas assez de temps de travailler avec ces joueurs-là.
Quel regard extérieur avez-vous sur les Girondins de Bordeaux ? Considéré pendant des décennies comme un grand club, le FCGB semble perdre quelque peu son statut depuis quelques années… Est-ce votre avis ?
Oui, c’est mon avis. C’est une bonne transition : quand je vois les joueurs de Bordeaux, je ne vois plus de joueurs formés au club. La Nationale 3 est en difficulté comme les U19. Je pense qu’il y a eu une fin de cycle, avec quelque chose à reconstruire. Pour moi, de l’extérieur, le projet sportif n’est pas identifié. Sans porter de jugement, c’est vraiment ce que l’on ressent de l’extérieur. Pourtant les Girondins de Bordeaux ont fait rêver tous les amoureux de foot il y a quelques années, même il n’y a pas si longtemps que ça. Laurent Blanc et Jean-Louis Gasset avaient fait un travail incroyable il n’y a pas si longtemps pour les amener jusqu’au titre. Mais je pense que l’identité du club était plus claire et le projet aussi. Aujourd’hui, il y a toujours ce réseau avec les sud-américains et parfois ça prend toujours un peu plus de temps. Je n’ai pas de réponse à ça mais de l’extérieur, ça ressemble à une fin de cycle, quelque chose de nouveau qui peine à redémarrer. Après, je pense que la bonne pioche, c’est le coach, parce qu’il excelle. Je pense que si Laurent Blanc a eu autant de résultats c’est parce qu’il a eu un formidable adjoint. Mais ça va prendre du temps.
Plusieurs clubs français sont rachetés par des investisseurs étrangers. C’est le cas de Sochaux et des Girondins de Bordeaux. Si pour Sochaux il s’agit d’un propriétaire bien identifié, pour Bordeaux il s’agit d’un fonds d’investissement. Quel regard portez-vous sur ce type de rachat ?
Maintenant, on est entré dans du football business, chacun y trouve son intérêt. Alors des fois, c’est au détriment de la partie sportive et ça c’est bien dommage. Malgré tout, quand on voit les droits TV anglais et rivaliser avec les grosses écuries européennes, il faut trouver des moyens. Je pense que les clubs comme Bordeaux, ou comme Sochaux, pour ne pas sombrer à un moment donné, ont fait confiance à des personnes extérieures. On y perd un peu de notre identité régionale ou nationale, on pense y gagner financièrement mais il y a parfois un gros point d’interrogation derrière tout ça. Nous, ici, le club est en train de se reconstruire et la politique devient de plus en plus claire et ça devient intéressant. Il y a des clubs comme Auxerre où l’investisseur est chinois, qui a investi dans les infrastructures. Le centre de formation est performant, comme le nôtre. On peut se dire qu’il y a quand même des motifs d’espoir. Nous, on doit être dans les 5 premiers centres de formation en France, ça veut dire que derrière, il y a quand même un travail qui est fait. Je pense que les Girondins devraient s’appuyer sur ce qui se fait de bien autour et pousser un peu plus la formation.
A Sochaux où vous êtes, mais aussi à Dijon d’ailleurs, il y a beaucoup d’anciens joueurs au sein du club. A Bordeaux, les anciens reviennent petit à petit depuis quelques mois, après avoir été évincés au moment du rachat du club. Est-ce pour vous important leur présence au sein d’un club ?
Oui, pour moi, c’est indispensable. Après, il faut faire la part des choses. Ancien ça ne rime pas tout le temps avec compétent. Pour moi, il faut faire appel à ces anciens si dans leurs domaines de compétence, ils peuvent apporter quelque chose au club. C’est toujours mieux d’avoir quelqu’un qui connaît la maison et qui va défendre les couleurs. De l’extérieur, je pense à des garçons comme Plasil qui avait déjà une réflexion sur le jeu, qui est un garçon assez intelligent et qui passe ses diplômes, ça m’a l’air d’être une plus-value pour le club. Il faut juste ne pas se tromper sur les anciens car des fois il y a aussi des intérêts derrière. Si c’est juste pour avoir un poste ou une reconversion et combler des trous dans un organigramme, ça peut être problématique. Donc je suis un peu divisé : je suis pour parce que c’est ce qui fait que l’image d’un club, les anciens véhiculent des valeurs fortes. On aime défendre nos couleurs. Maintenant, moi, je défends la maison sochalienne, je suis à 100% derrière Sochaux, mais je suis un garçon formé à Dijon. J’ai toujours un regard et je peux me permettre de parler parfois du club.
On va revenir à vous, en tant qu’ancien joueur. Avez-vous déjà été approché par les Girondins de Bordeaux un jour, et est-ce que cela vous aurait plu d’y évoluer ?
Non, je n’ai pas été approché. On a joué quelques fois l’un contre l’autre, en Coupe de la Ligue notamment. Mais ça fait partie des clubs qui font rêver. Un parcours comme celui de Valbuena qui n’est pas conservé à Bordeaux et peut se relancer dans un club comme Marseille, pour moi, Bordeaux c’est sur la même échelle que les clubs comme Marseille, Monaco, Paris. Forcément, ça fait rêver. Malheureusement, je ne devais pas être assez talentueux pour évoluer dans ce type de club.
Vous avez joué peu de fois contre les Girondins de Bordeaux, mais on se souvient d’un but à la 120ème qui élimine Bordeaux de la Coupe de la Ligue en 2004. Est-ce que vous pouvez nous parler ?
C’est un formidable souvenir ! Dans la cour d’école, on pense toujours que dans durant le match il y a 1-1 partout à la fin du match et on marque à la dernière seconde. C’est un petit peu le scénario idéal. C’était un match difficile, Bordeaux avait une très belle équipe. Après des fois lors de la Coupe de la Ligue, le petit poucet est sublimé et ça nivelle un peu les valeurs. On avait joué ce match à fond. On était sur une belle dynamique avec la montée, avec un groupe bien fédéré autour de Rudy Garcia. On avait réussi à faire quelques exploits cette année-là.
En tant qu’ancien attaquant, que pensez-vous de la carrière de Jimmy Briand qui en est à 99 buts en Ligue 1, à 35 ans ?
C’est un exemple de longévité. Il représente fortement et agréablement les attaquants, parce qu’on a souvent en France des limites par rapport à l’âge. Aujourd’hui, des garçons comme Jimmy ou même à l’échelle européenne avec Ronaldo et Zlatan qui perdurent et qui malgré l’âge sont performants, ça fait du bien aux attaquants. Après, bien sûr, il faut performer à chaque fois, c’est dur, on demande de la créativité, des statistiques. C’est complexe. Félicitations à lui ! J’espère qu’il repoussera un maximum sa fin de carrière car tant qu’on a des jambes et cette envie de jouer, il ne faut pas arrêter.
Il y a un ancien bordelais que vous avez côtoyé et qui était voué à une grande carrière, c’est Emiliano Sala. Vous disiez qu’il était très talentueux et que c’était juste dommage pour Bordeaux qu’un garçon issu du centre de formation marque autant dans un autre club. On imagine que sa disparition a dû vous marquer également. Qu’est-ce que vous pouvez nous dire sur lui ?
Ça me donne des frissons, rien que d’en parler. Tous les sud-américains avec qui j’ai joué ont cette joie de vivre, cette générosité sur le terrain et ce sens du partage. Emiliano en était un parfait exemple. Un garçon attachant, un joueur fantastique. Je ne dis pas ça parce qu’il n’est plus là, on avait déjà fait une interview ensemble quand il était encore de ce monde. C’est triste qu’un club comme Bordeaux ne prenne pas le temps de détecter ces joueurs-là et avoir un suivi plus poussé sur les prêts pour avoir au moins une deuxième chance quand on n’a pas percé du premier coup. Je pense qu’il y a beaucoup de joueurs qui sont prêtés, qui arrivent à gagner du temps de jeu ailleurs et qui peuvent performer et prétendre à une place de titulaire dans leur club. Emiliano en est un exemple.
C’est le deuxième cas que vous présentez en termes de défaut de détection chez les jeunes de la part des Girondins. Valbuena, Sala. La semaine dernière, on a eu Christophe Jallet, qui est de Cognac et qui n’avait pas été repéré étant jeune. Est-ce qu’il n’y aurait pas un défaut de fonctionnement à ce niveau-là à Bordeaux ?
Effectivement. Après, il ne faut pas jeter la pierre à tous les clubs parce que des joueurs qui passeront dans les mailles du filet, il y en aura toujours. Moi, je suis bourguignon, Griezmann est passé dans tous les centres de la Bourgogne et ne répondait pas au profil et n’est pas passé non plus. C’est normal qu’il y ait de l’échec, mais quand il est trop important, c’est qu’il y a un problème de fond. Après, on sait très bien que l’Île-de-France, Rhône-Alpes, les Bouches du Rhône et l’Ouest de France sont des viviers du football mondial. On se doit d’être plus exigeant dans ces régions-là et ne pas laisser passer ce genre de joueurs. Après, certainement que c’est le projet club qui détermine tout ça. Parfois, on met de l’argent dans les salaires parce que c’est la locomotive mais pour structurer les clubs, il faut des recruteurs, des scouts, il faut sillonner la France. Maintenant, il y a beaucoup de moyens mis à disposition pour minimiser l’échec. C’est bien d’aller voir le monde entier mais avant tout, il ne faut pas passer à travers les jeunes talents régionaux et nationaux.
Jean-Louis Gasset est revenu à Bordeaux il y a un mois et demi. Il se retrouve avec un groupe qui n’a pas trop changé depuis la saison dernière. Est-ce qu’il y a d’autres joueurs des Girondins que vous trouvez intéressant dans le groupe cette année ?
Il y a quelques joueurs, dont les anciens, Laurent Koscielny dont je sais que Monsieur Gasset aime s’appuyer sur des valeurs sûres comme lui, des joueurs avec une certaine expérience pour le vestiaire et sa cohésion, son projet d’équipe. Généralement, il amène ensuite sa petite touche personnelle. Il y a des joueurs comme Youssouf Sabaly, Samuel Kalu qui semblent parfois caractériels donc il faut que ça rentre dans le rang. Nicolas De Préville est un garçon intéressant. Il y a des joueurs ! Otávio, ça commence à faire quelques années qu’il est au club donc ça fait une certaine continuité. Il y a des choses intéressantes et un potentiel. Je pense que l’entraîneur a besoin d’amener sa touche personnelle, jouer avec ses idées et certainement, il aura besoin de renforts pour confectionner son groupe, comme il l’avait fait à Saint-Etienne, avec M’Vila, Cabaye… Trouver un équilibre et une structure d’équipe.
Vous êtes le joueur le plus capé de Dijon, encore aujourd’hui, devant Julio Tavares qui a quitté le club cet été. Que pensez-vous de cette équipe, qui est votre équipe de cœur ?
Oui, c’est mon équipe de cœur. C’est un club qui grandit à une vitesse phénoménale depuis quelques années. Ils ont retrouvé la Ligue 1 il y a 4-5 ans. Ils ne cessent de grandir. On disait tout à l’heure que le foot était cyclique, là ils en ont un qui s’est terminé en perdant Sébastien Larcier, leur recruteur et directeur sportif phare, qui est parti à Angers. Il y a Peguy Luyindula qui est arrivé, le staff a changé et il y a une politique de recrutement qui est différente. Ils vont entrer dans un nouveau cycle qui est aussi un peu l’inconnu. Souvent quand on met en place un nouveau projet, ça prend du temps. Je ne sais pas si on laissera le temps à tout le monde mais c’est ce qui est en train de se passer à Dijon. En termes de structure, de politique sportive et de joueurs, c’est très intéressant. On a parlé tout à l’heure de foot business et Dijon est en train d’entrer là-dedans. Ils vendent, ça renfloue les caisses mais après, il faut mettre à disposition du coach et du staff des joueurs aussi performants que ceux vendus et c’est ça qui est difficile. Aujourd’hui, pour un club jeune comme Dijon, né en 1998, je trouve qu’il est très bien structuré, il y a un stade qui s’est construit et il y a une ferveur autour du club qui est très intéressante. Il a également une politique sportive en construction qui est difficile quand même, parce quand le meilleur joueur du club fait une bonne saison, qu’il a signé 4 ans et qu’il éclate, ils n’arrivent pas à le conserver. C’est ce qui s’est passé avec Saïd, Sliti ou encore Chouiar qui veut partir, Gomis à Rennes… c’est ce qui rend la tâche difficile pour le staff et l’entraîneur.
Dimanche, Bordeaux accueille Dijon. Comment voyez-vous cette rencontre ?
C’est souvent des matchs complexes, d’autant plus avec le Covid, les stades vides, c’est compliqué. Dijon a besoin de points et Bordeaux a besoin de se rassurer et de trouver une certaine régularité. Ca risque d’être un match qui va se jouer avec la peur au ventre et peu de spectacle. J’espère me tromper mais le match va se jouer sur des détails avec très peu de buts. Ce sont deux équipes qui sont en difficulté, car Bordeaux ne doit pas être là où ils sont actuellement. Je regarde beaucoup la Ligue 1 et leurs matchs sont quand même un peu hachés, ce n’est pas toujours du beau spectacle malheureusement. C’est sûr qu’au foot on demande toujours du beau jeu, des buts, du spectacle, mais il faut aller voir Gad Elmaleh pour être sûr de voir un spectacle (rires). On se contente sur ce qu’on peut avoir et parfois ce sont des matchs complexes.
Vous avez parlé de matchs complexes, notamment avec le contexte du Covid. Vous faites partie du staff de Sochaux aujourd’hui : comment on motive son groupe ? Comment aborde-t-on un match, comparé à ce qui se faisait avant cette crise ?
C’est une horreur, il faut le dire. Dans l’organisation, dans la conception des séances, dans l’approche du match, c’est d’une difficulté sans nom. Nous, on a fait une préparation de 8 semaines avec un bon recrutement et un groupe de qualité et finalement, on a pu mettre notre équipe type que lors du premier match parce qu’on a été touché par des cas de covid. Maintenant, c’est passé à 7 jours pour que les joueurs reproduisent des anticorps et reviennent dans le groupe. Ils sont arrêtés 8-10 jours et quand ils reviennent, il faut éviter la blessure musculaire. Ensuite, il y a des retards par rapport à la forme du moment, il faut isoler les cas contacts… C’est quelque chose que l’on découvre, on doit vivre avec et s’adapter, mais ce n’est pas simple. Les équipes qui ont des effectifs bien remplis peuvent peut-être passer cette période difficile avec un peu plus de souplesse et de mentalité.
Il faut également motiver ses joueurs pour jouer dans des stades vides…
Oui, c’est complexe. Des fois, on sort un peu du métier, on est parfois plus dans la préparation mentale. Il faut cerner tout le monde. Maintenant, quand on joue à domicile, c’est comme si on jouait à l’extérieur. C’est complexe mais ça fait partie de notre rôle, de réguler et s’adapter. Ce qui nous permet de bien le vivre, ce sont les résultats. Aujourd’hui, on est 3ème, on fait un bon début de saison. On tire le positif de toutes les situations, même quand elles ne le sont pas. On essaie de surfer sur vague positive et on en est contents. Mais le jour où les résultats seront moins satisfaisants, qu’on aura des blessés, le Covid et les huis-clos, peut-être que je ne tiendrais pas ces discours-là. Notre travail en amont paie et il faut que l’on continue comme ça.