Merci pour tout, Téléfoot

    Voilà, c’est fini. Téléfoot a cessé d’émettre. Pour, très sincèrement, notre plus grande peine. Pour la majorité des gens, « c’était cher ». Enfin, pour être précis, le cumul de tous les abonnements rendait l’addition salée. Car oui, selon nous, l’abonnement sur un an, pour une chaîne 100% foot, qui respirait la passion, qui était entraînante, addictive, valait tout à fait ce prix.

    Pendant ces quelques mois, nous avons été épatés et impressionnés par la rapidité de la mise en place de la ligne éditoriale, la rapidité de l’huile mise dans les rouages, la fluidité et l’entente entre consultants, anciens joueurs se révélant chaque jour un peu plus… Cette chaîne a su prendre sa place et apporter un vent nouveau dans le monde du football français, avec de riches programmes, et reportages de qualité. Téléfoot va nous manquer et le successeur, bien qu’installé depuis des années, et ayant l’expérience du show football, devra faire oublier en étant au niveau de cette magnifique chaîne, malheureusement éphémère.

    Pas la peine de s’étendre sur les raisons de cet échec, elles sont nombreuses, économiques ou conjoncturelles. Cela ne résoudrait rien. Ce qui est certain, c’est que ces raisons ne sont en aucun cas imputables aux salariés de cette chaîne – dans la lumière comme dans l’ombre – qui se sont dévoués corps et âmes, avec un très grand professionnalisme, pour cette réussite télévisuelle.

    A travers cet article, nous tenions vraiment à vous remercier sincèrement. Vous nous avez procuré énormément de plaisir, on pèse nos mots. Cette chaîne et ses programmes étaient uniques, qualitatifs, et vous pouvez être fiers de vous. C’est grâce à votre travail acharné, votre passion, votre prestance, vos prestations, qu’il ne s’agit pas d’une fin mais du début d’un futur qui, à l’instant T, peut vous paraître compliqué, mais qui sera incontestablement positif pour votre carrière. Ce professionnalisme a transpiré, avec beaucoup de pudeur, d’émotion, jusqu’aux dernières secondes de la chaîne. Vous avez gardé la tête haute, vous avez été justes et répondant à nos attentes jusqu’au baisser de rideau. Cette réussite, vous pouvez en être fiers, et c’est exactement celle qui vous ouvrira les portes de la continuité de votre profession.

    Vous avez été accessibles, professionnels (encore) même avec un « petit site de supporters » comme nous. Vous n’avez évidemment pas comblé notre manque de football au cœur d’un stade, mais vous avez été ce lien avec ce que nous avons tous en commun, à savoir la passion du football. Merci.

    Nous allons probablement oublier quelques uns d’entre vous, mais sachez que si votre nom ne figure pas dans cet article, là encore, il ne s’agira pas de votre faute, mais bel et bien de la nôtre. Aucun d’entre vous ne nous a déçus. Aucun. Et ça, c’est tout simplement remarquable. Unique même.

    Il y a d’abord ceux que nous avons eu la chance d’interviewer, mais également ceux qui ont pris du galon, qui ont crevé l’écran, qui se sont révélés. Julien Brun fut le premier, que nous avions connu à beIN sports. Ce fut probablement un choix de carrière pour lui mais il n’a pas à le regretter. Il fut mis plus en avant par la chaîne, se montrant à la hauteur de cette mission, tout en gardant son ton, sa voix. Plus exposé, c’est probablement ce qu’il méritait. Mission réussie.

    Christophe Jallet, notre girondin et bordelais de cœur. Quelle éloquence, quelle justesse : entraînant. Au-delà du côté affectif que nous avons pour lui, il fut à nos yeux une révélation.

    Même chose pour Mathieu Bodmer. Leader sur le terrain, sans concession dans ses commentaires, ajoutant comme Christophe une touche tactique et surtout un vécu de joueur encore récent, frais. Il ne lui a manqué qu’une interview sur Girondins4ever pour briller encore plus. Mais ce n’est sûrement que partie remise.

    Nicolas Douchez effectuait lui aussi ses débuts. Un gardien apporte toujours une vision différente et son ton tempérait souvent les ardeurs de son voisinage, tout en étant sur la même ligne qualitative.

    Benoit Cheyrou, notre adversaire lors du titre de 2009, qui a pris sa revanche en 2010. Posé, calme, mais amenant toute son expérience au plateau, il complétait parfaitement cette équipe de consultants et a lui aussi fait un beau pas en avant dans ce nouveau métier.

    Avant d’avoir des responsabilités au LOSC depuis quelques jours, Sylvain Armand apportait en plus une touche managériale, celle d’un dirigeant de club. Sa sympathie et ses réponses sans détour lors de notre interview nous ont également marqués.

    Jimmy Algerino, lui, s’est affirmé dans un rôle que nous ne connaissons pas forcément de lui, nous qui le connaissions depuis déjà quelques temps. De la Ligue 1 à la Ligue 2, il montra une grande connaissance des joueurs et des clubs, pour notre plus grand plaisir. Complet, et posé également.

    Florent Balmont n’était peut-être pas fait pour ce rôle au départ, et a finalement été lancé dans le grand bain, avec brio. Là aussi, sa grande expérience du championnat, et son statut de frais retraité, ont amené de la fraîcheur et ont été un très bon liant avec la Ligue 1 qu’il avait quittée quelques semaines auparavant.

    Benjamin Nivet, que nous n’avons pas eu le temps d’interviewer, était dans le même registre, celui de l’expérience et du vécu. Son entretien avec Jean-Marc Furlan nous a touchés. Bon, forcément, tout ce qui touche de près ou de loin à l’entraîneur de l’AJA nous ravit, mais Benjamin Nivet incarnait les valeurs qui nous manquent dans le football actuel, à savoir l’identité club et le respect de la profession.

    Dans le même registre du joueur exemplaire et qui incarne parfaitement le football qu’on a aimé voir, avec des valeurs et de la fidélité, Loïc Perrin. Simple, consciencieux dans ses analyses, il goûta lui aussi à une nouvelle expérience dans le domaine des médias, et a su rapidement rentrer dans ce rôle de consultant, profitant de sa connaissance du championnat qu’il venait tout juste de quitter.

    Gaëtan Huard, homme de terrain, qui de dépareille jamais, qui reste le même, et qui a une passion dévorante pour les gardiens de but. Merci Guéguette.

    Nous n’oublions pas Alain Perrin, Fabrizio Ravanelli, Luka Elsner, ou Pierre-Yves André qui n’ont jamais failli dans leur registre, respectivement avec leur œil de coach, d’ancien olympien, de coach récemment contacté par Bordeaux, ou d’ancien attaquant.

    Il y a ensuite les présentateurs et présentatrices. Honneur aux dames. Marina Lorenzo, émue aux larmes pour sa dernière, a été à la hauteur. Nous avions en tête une femme reléguée au troisième rang de J+1, et elle méritait bien plus. Dans sa quotidienne « Au cœur des clubs », elle nous a épaté par ses connaissances, son empathie, son sourire permanent, son sens du rebond dans ses interviews, sa fluidité, et sa prestance. Une réelle bonne surprise et une passion du football qui se faisait ressentir à chaque intervention.

    Anne-Laure Bonnet avait déjà un rôle important à beIN Sports, mais l’aventure Téléfoot allait lui permettre d’avoir une place de choix lors des primes du week-end, une place qu’elle a confirmé mériter. Du sourire, de l’émotion, de la passion, de l’humour, de la bonne humeur. Et évidemment de la compétence, de par son intelligence, sa facilité d’adaptation, et sa présentation. Oui, vous les femmes, vous avez votre place dans le monde du football.

    Thibault Le Rol avait déjà un beau rôle lors de ses huit ans sur BeIN Sports, mais l’on peut clairement le considérer aujourd’hui comme « journaliste vedette » après ce passage remarqué à Telefoot. Pas une fausse note, enthousiasmant, l’on aurait pu dire qu’il avait « passé un cap » s’il était joueur professionnel. Une révélation, oui, n’ayons pas peur des mots, que ce soit dans son rôle de présentateur phare, ou de fil rouge lors de les rencontres. Avec enfin une entente formidable avec Mathieu Bodmer et Christophe Jallet. Rouages bien huilés.

    Pierre Nigay était dans notre esprit le consultant ponctuel de La Chaîne L’Equipe même si évidemment ses attributions ne s’arrêtaient pas là. Il fut pour nous une révélation dans les responsabilités de présentateur qui lui ont été confiées. De l’humour en plus, de la prestance. Il était tout bonnement à sa place. Et nous n’oublions pas qu’il fut probablement l’instigateur de la venue d’Hatem Ben Arfa à Bordeaux, suggérant sa venue à Jean-Louis Gasset, l’idée faisant ensuite son chemin.

    Nous ne connaissions pas Saber Desfarges. Son ton posé et juste, lui aussi avec des responsabilités hautes, a fait mouche à nos yeux. Pertinent, ayant souvent de bonnes informations, il fait également partie de cette longue liste de personnes que Téléfoot a fait naître et pour qui il ne s’agit absolument pas d’une fin, mais d’un nouveau départ.

    Smaïl Bouabdellah prenait un risque, lui qui avait de belles responsabilités et une bonne exposition à beIN Sports, voire même l’étiquette de la chaine. Il est resté comme on l’aime et s’est parfaitement fondu dans le moule et le vent nouveau de cette chaîne. Personnalité joviale et sympathique, parlant ou commentant avec le cœur, il est et restera quoiqu’il arrive dans le paysage télévisuel du football français. Incontournable.

    Il ne faut pas oublier ceux qui ont peut-être été un peu moins exposés, ou plutôt moins en relation avec notre club, mais qui ont parfaitement rempli leur rôle. L’on pense à Marine Marck, Alexis Grasso, Adrien Courouble ou Félix Rouah, Reda Mrabit (Pauleta, c’était ouf !) tous préparés entourés pour devenir, assurément, la relève. Sans oublier évidemment Jerrely Rousseau et Luigi Collange qui nous ont souvent commentés avec un grand sérieux, préparant les rencontres de la meilleure manière qu’il soit. Julien Momont aussi qui a eu la grande force de rendre souvent la tactique facile, en étant clair dans ses explications, se mettant au niveau de Monsieur tout le monde, avec une belle réalisation quant aux images animées. Et enfin, Eric Huet, que nous avions appréciés à RMC avec à ses côtés Rio Mavuba, qui nous en a toujours dit le plus grand bien, chose qui transpirait en guise de confirmation, à l’écran.

    Et il y a cette dernière touche, celle de l’humour, jamais aisée, et qui a su s’installer. Avec en premier lieu Jenny Demay, notre petite sœur régionale, qui a quitté elle aussi son travail pour vivre une aventure folle, qu’elle ne regrette pas aujourd’hui. On lui souhaite et on lui espère une magnifique suite dans ce monde impitoyable, mais nul doute qu’elle ne sera pas passée inaperçue. Dans ce même registre, Paul de Saint-Sernin. Annoncé comme un « sniper » dès les premières émissions – aie, paye ta pression d’entrée ! – l’humoriste a donné la pleine mesure de son talent en étant intégré complètement au plateau, en n’étant plus à l’isolement (double peine en ces temps de pandémie). Débridé et ayant la confiance de sa hiérarchie, il fut en complète roue libre dès l’annonce de la fin de Telefoot, pour notre plus grand plaisir.

     

    Nous ne pouvions terminer cet article sans remercier infiniment Bertrand Bridon, du service communication de la chaîne, qui a permis que cette aventure entre Girondins4Ever et Telefoot existe. A l’écoute, humain, se démenant sur chacune de nos demandes, il nous/vous a permis d’avoir plusieurs interviewes par mois, toutes qualitatives. Il fait assurément partie des très nombreuses personnes de l’ombre qui étaient mobilisées pour que Telefoot réussisse. Malheureusement, parfois, le talent ne suffit pas et des hommes et des femmes sont soumis à des décisions sur lesquelles ils ne peuvent agir, malgré tout leur talent.

    Merci à toutes et tous, vraiment. On vous souhaite le meilleur. Et on espère vous revoir très, très bientôt.