[J28] Dans la tête du… supporter avant Bordeaux-Paris

    Puisqu’on ne parle plus de football à Bordeaux…

    Ce qu’on vit cette année semble le point culminant de notre déchéance ! Bien entendu des crises sportives, nous en avons connues depuis 10 ans, des désaccords avec notre direction quand nous étions encore sous pavillon M6, mais nous venons de franchir encore une étape avant un risque de chute qui pourrait nous amener vers le dépôt de bilan, la Ligue 2…

    Pas de pilote dans l’avion

    Jean-Louis Triaud nous manque, il savait parfois manier la langue de bois, il pouvait parfois nous agacer mais on connaissait son amour du club. Nous savions également que M6 n’avait plus les moyens de nous remettre tout en haut du football français (et on ne parle pas européen) mais le club était sous surveillance, nos dirigeants savaient être là, présents dans les bons moments comme dans les périodes plus compliquées.

    Depuis l’arrivée des américains et encore plus depuis le départ de Joe DaGrosa (qui a berné tout le monde mais dont on ne peut pas reprocher sa présence au Haillan), tout semble sous embargo. Mr Longuépée est depuis longtemps un président qui n’existe pas malgré son poste et King Street semble désintéressé par le club (pas d’investissement et son seul souhait est de vendre très cher malgré des démentis à peine appuyés).

    Pendant longtemps, les joueurs ont cru pouvoir dissocier cet état de fait et le terrain mais tout a changé…

    Une fin de championnat le 29 janvier vers 22h50…

    Après une fin d’année houleuse, les bordelais ont réalisé un début d’année tonitruant avec trois victoires et un nul, plusieurs années que nous attendions enfin notre équipe capable d’enchainer des résultats positifs et l’apothéose ce dimanche du 29 janvier à 21h. Bordeaux méritait au moins un point contre le leader Lyonnais ce soir-là, un match de grande qualité à la suite d’un mois de janvier abouti…

    Ce but à la 92ème minute, dont une équipe bien charpentée et fort mentalement se remet rapidement, a marqué la fin de la saison. Personne n’a voulu voir 3 jours plus tard contre Lille que l’équipe jouait à nouveau avec un bloc bas et même si les bordelais ont manqué de réussite le mercredi suivant, la gangrène avait déjà atteint le groupe.

    Que des bons mecs en novembre, une ambiance pourrie en février
    En novembre, lors de la première crise de confiance, on entendait à chaque fois le même refrain « les résultats ne sont pas bons mais le groupe est sain, l’ambiance est bonne, l’équipe travaille ». Mais cette nouvelle rechute a accentué une réalité un peu moins angélique, entre les frustrés qui veulent quitter le club depuis plus d’un an (Samuel Kalu, Toma Basic…), la fin de contrat ou le manque de temps de jeu des autres ( Nicolas De Préville, Jimmy Briand, Edson Mexer…), l’individualisme exacerbé d’un Hatem Ben Arfa, et vous avez tous les ingrédients d’une poudrière.
    Un mercato qui en dit long…
    Le départ de Josh Maja est passé presque inaperçu et pourtant il en dit long sur les ambitions girondines. Seizième attaque de Ligue 1 et la direction décide de se séparer de son seul avant-centre. Ce joueur encensé par son entraineur à son arrivée et qui a passé son temps seul à la pointe de l’attaque, à décrocher pour jouer comme un remiseur… Bien entendu, le joueur est responsable de ses statistiques et la faute lui incombe également. Mais en un match contre Everton, on comprend ce qui a manqué pour le mettre dans de meilleures dispositions.
    Les deux ailiers de Fulham (Bobby Reid et Ruben Loftus Cheek) ne font pas dans la dentelle, ils provoquent sur leurs côtés avec en général un dribble, une accélération et ils centrent dans les 6 mètres. Combien de raids solitaires de Nicolas De Préville, Hatem Ben Arfa, Samuel Kalu… sans jamais se débarrasser du ballon, a t-on (la chance !) de voir chaque semaine ? Combien de centres de nos arrières droit et gauche arrivent dans les 6 mètres ?
    On préfère conserver un attaquant généraux, Hwang Ui-Jo mais pas connu pour être un buteur, seul en pointe pour perforer des défenses de Ligue 1 souvent regroupées, petit à petit la confiance se perd et Bordeaux ne produit plus de jeu (faute d’attaquants et de ballons qui leur arrivent). Combien de fois, nous avons cette impression désagréable d’être inoffensif et que le match pourrait durer 3h sans que notre équipe soit dans la capacité de marquer ?
    Plus que le départ du nigérian, quel signe nous envoyons au groupe quand notre attaque est en berne et que vous décidez de retirer un attaquant supplémentaire (avec des caractéristiques particulières) sans le remplacer ?
    Dans ce mercato, on ne parle même pas de renforcer l’équipe. Sur ce point, nous avons compris que le tiroir caisse est fermé à double tours et il a fallu un cadeau de Fulham sur la prise en charge du salaire de Jean Michaël Seri pour avoir un remplaçant à Otávio.
    Quand est-ce qu’on reparlera de football à Bordeaux ?
    Attention, nous devons nous rendre compte que le climat délétère pourrait encore s’accroître si Bordeaux se rapproche des places dangereuses. Nîmes, Lorient, Strasbourg et Nantes enchainent les résultats positifs et sont prêtes au combat pour leur survie. L’état d’esprit et la faiblesse mentale de ce groupe inquiètent. Nous n’attendons plus rien de cette saison à part se sauver. Ensuite, il sera temps de s’unir pour faire pression afin que cette direction et cet actionnaire quittent définitivement les bords de la Garonne et alors on pourra peut-être reparler football.
    Contre Paris, nous attendons, nous les supporters, un peu d’amour propre, que les joueurs arrêtent de calculer, de parler, de penser à leur prochain contrat. On attend des Hommes qui respectent le contrat qu’ils ont signé. A la fin d’une carrière, cela compte aussi quand on regarde dans le rétroviseur…