[J35] Dans la tête de… Jean-Louis Gasset avant Rennes
Une victoire et un nouvel investisseur ?
Comment s’engager dans un club criblé de dettes et qui risque d’être relégué sportivement en Ligue 2 ?
Sans compter que de nombreux gros contrats pourraient accompagner la descente aux enfers. Avec 5 points d’avance, une victoire face à Rennes, combinée à une défaite ou un match nul des poursuivants nîmois et nantais, devrait permettre aux bordelais de maintenir le club en Ligue 1 et sécuriser enfin les investisseurs.
Bien entendu, une défaite, combinée à la victoire des deux mêmes poursuivants, et l’air deviendrait irrespirable en gironde.
Quel(s) ingrédient(s) pour inverser la tendance ?
– Le jeu doit remplacer l’enjeu
Du caractère, la concentration sur le ballon et sur ses partenaires, garder le buste droit. Mais tout cela n’est pas encore suffisant, le jeu bordelais est trop prévisible car à force d’avoir peur de mal faire, on ne propose plus rien, aucun dépassement de soi. Sur les côtés, les joueurs collent à leur ligne, devant les courses sont toujours les mêmes, pas ou peu de fausses pistes, pas de renversement de jeu, pas de vitesse. Alors oui, il faut peut-être un jeu plus direct mais ce n’est pas en envoyant de grands ballons devant pendant 90 minutes qu’on a une chance de s’en sortir.
Commencer la rencontre pied au plancher, comme un match de Coupe d’Europe, notre « Ligue des Champions » à nous. Plusieurs joueurs veulent jouer et découvrir les soirées foot du mardi et mercredi, cela commence par l’attitude et le supplément d’âme de ces rencontres, la capacité à jouer libéré quelle que soit la pression.
– Enfin digérer le match à Lyon et s’en servir
Ce match à Lyon, sans Otávio (comme quoi, on peut jouer sans lui) reste une référence malgré la défaite cruelle dans les arrêts de jeu. Depuis ce match, l’équipe n’a plus rien proposé dans le jeu, une seule victoire contre Dijon (qui n’a pas battu les dijonnais cette année ?!?) sans briller en 14 rencontres. Ce jour-là, on avait retrouvé un Bordeaux « européen », conquérant, capable d’aller défier un grand club dans son antre. Voilà peut-être là où le curseur doit être placé, avec une équipe offensive (à Lyon, Samuel Kalu, Hwang Ui-Jo, Hatem Ben Arfa, Yacine Adli et Rémi Oudin étaient sur le terrain dans un 4-2-3-1). D’ailleurs les propos de Yacine Adli en conférence de presse la semaine dernière confirment que le dépositaire du jeu souhaite une équipe joueuse, haute sur le terrain, en exprimant son désintérêt dans une tactique où il faudrait « mettre le bus devant sa défense ».
Il ne faut pas avoir peur de perdre « une nouvelle cartouche » mais au contraire la jouer complétement, pleinement avec sérieux mais surtout avec plaisir. On a parfois du mal à comprendre pourquoi nos joueurs sont si tétanisés, les sourires doivent réapparaitre sur le terrain et pas en fin de rencontre quand on vient de prendre une « rouste ». Il est temps d’arrêter les discours, juste des regards, des attentions, se parler sur le terrain avec bienveillance, le don de soi et pour les autres malgré toutes les inimitiés de l’extérieur. Les problèmes de « bac à sable » n’ont rien à faire dans notre club.
– Quel(s) joueurs, quelle équipe et quel schéma pour tenter de nous remettre sur de bons rails ?
Sur la question des « Hommes », nous avons d’abord les partisans d’une dose de jeunesse (Sekou Mara, Tom Lacoux, Issouf Sissokho, Amadou Traoré, Loïc Bessilé…) et ceux qui pensent qu’on ne peut pas les intégrer maintenant. On peut juste dire que sans les jeunes (si on enlève la titularisation de Tom Lacoux contre Monaco, plutôt pas mal avant son expulsion) on vient de gagner 1 match sur 14. La coupe est pleine pour plusieurs joueurs. Jean Michaël Seri ne semble pas prêt physiquement et mentalement, Rémi Oudin et Toma Basic semblent se cacher sur le terrain dans une période où il faudrait au contraire montrer l’exemple, Edson Mexer n’ y arrive plus et la charnière centrale risque d’être trop lente pour les vifs attaquants rennais. Bien entendu, on ne peut pas faire une révolution en remplaçant la totalité du 11 habituel mais ces 4 postes méritent qu’on s’y attarde. Hatem Ben Arfa est un cas à part car sur un match, dans un bon jour (on espère qu’il en aura un avant la fin du championnat) il peut nous sauver. De plus, le retour de Samuel Kalu peut lui permettre, comme au match aller à Rennes de retrouver un partenaire privilégié pour des une-deux dans des petits périmètres ou dans la percussion.
Un retour en 4-2-3-1, évolutif en 4-4-2 ?
Avec un vrai milieu défensif (Tom Lacoux et/ou Issouf Sissokho) et Yacine Adli à ses cotés, une articulation à 3 avec Hatem Ben Arfa (en 10) ou 9 et demi permutant avec Samuel Kalou et Sekou Mara (qui a montré en 20 minutes beaucoup plus d’envie que Rémi Oudin à la peine depuis de nombreuses semaines). Devant Hwang Ui-Jo serait accompagné en phase offensive par à un des 3 milieux.
Derrière, Loïc Bessilé pourrait jouer à gauche de la charnière centrale ( sur son bon pied) et laisser Paul Baysse à sa droite. Ce joueur, capitaine de la réserve, a du caractère et attend de se montrer. Malheureusement, il est blessé. Enock Kwateng a déjà dépanné à ce poste mais il est peu probable que notre coach prenne ce risque. A moins de voir Youssouf Sabaly à gauche, et Enock Kwateng à droite ?
De toute façon, est-ce que cela peut être pire que nos dernières prestations avec des tarifs à 3 ou 4 buts selon les rencontres et avec une incapacité à se créer des occasions ?!
Enfin, l’avantage de ces changements, c’est la surprise qu’elle amène pour l’adversaire et l’obligation pour ce dernier à s’adapter. Comment en vouloir aux jeunes si cela tourne mal alors que ce sont les professionnels aguerris qui ont mis le club dans une situation si délicate ?
Enlever la pression aux jeunes, qu’ils profitent de ce moment, ils ne seront de toute façon pas responsables de la suite sportive.