[J12] L’analyse complète de Bordeaux-Reims (Analyse, Tops, Flops, notes, feuille de match, résumé vidéo)

    (Photo by Hugo Pfeiffer/Icon Sport)

    Soulagés et inquiets

    Bien entendu une victoire dans les arrêts de jeu, après avoir été mené 0-2, est un soulagement et ces 3 points nous permettent de respirer un peu (Brest, le premier relégable n’est qu’à trois points). La réaction est également un point positif. Mais regarder cette rencontre, uniquement sous le prisme de la victoire serait dangereux pour le reste notre saison.

    Yacine Adli a encore rappelé l’importance pour cette équipe d’être à 150% et pourtant ce discours a été maintes fois rabâché sans résultats dans la durée jusqu’à présent. On a l’impression de voir chaque semaine un engagement de match amical et pas de Ligue 1, au fur et à mesure de la 1ère mi-temps une équipe qui s’endort, qui prend un but (tout à fait logique) et qui rentre aux vestiaires avec le sentiment de ne pas en avoir fait assez. Insupportable.

    Comme contre Lens, l’équipe a su revenir, comme transformée. Timothée Pembélé est l’exemple parfait des deux mi-temps girondines, une première où rien ne va, où il ne percute pas, où il donne l’impression d’être avec le frein à main et une seconde mi-temps où il a essayé avec Alberth Elis  de percer le couloir droit rémois, inlassablement. Vladimir Petkovic est venu avec des préceptes de jeu porté sur l’attaque, des prises de risque, du rythme et on a vu tout le contraire pendant une heure. On pensait revoir une équipe comme celle de Laurent Blanc, au moins dans l’esprit, et on est plus près de rencontres ressemblant à celles de Jean-Louis Gasset, Francis Gillot… on s’ennuie ferme.

    L’entrée de Jimmy Briand a montré également qu’on avait besoin de présence devant le but. Avec l’absence de Hwang Ui-Jo, peut-on se passer d’un Josh Maja, par exemple, mis au placard et qui est considéré comme le joueur le plus adroit devant le but de cet effectif ? Et si on considère que le joueur est trop tendre pour la Ligue 1, alors que dire de Rémi Oudin, inconsistant depuis son arrivée à Bordeaux et qui brille plus comme un joker que comme un titulaire.

    Derrière, Ricardo Mangas a encore montré des largesses défensives inquiétantes à une semaine de la venue de l’ogre parisien et notamment de la présence du latéral Achraf Hakimi.

    Pas de continuité dans la progression de nos joueurs

    Quelle équipe aligner chaque semaine devant la difficulté de nos joueurs à réussir deux ou trois matches de suite de qualité ?

    Javairô Dilrosun semblait monter en puissance et il a été transparent hier. Samuel Kalu a réalisé une belle seconde période mais il est souvent décevant quand il est titulaire. Jean Onana a paru emprunté lors de son retour de blessure, Otávio n’est que l’ombre de lui-même depuis quelques semaines. Yacine Adli a sauvé sa rencontre grâce à son but mais cela n’efface pas 70 minutes où nous avions l’impression qu’il jouait à l’envers. Enfin, Bordeaux encaisse au moins un but par match depuis le début de la saison, ce qui ne facilite pas la confiance de toute notre arrière garde.

    Voilà quelques exemples qui expliquent la difficulté de trouver une constance dans nos résultats. Les nombreux changements de joueurs et de système confirment également ce ressenti.

    Sans regarder le résultat, Vladimir Petkovic devra compiler toutes les informations sur les réussites et échecs des 12 premières rencontres pour proposer un schéma et un 11 capable de regarder droit dans les yeux les galactiques parisiens.

    Bordeaux à sa place !

    Dans le contenu, la difficulté à imposer son jeu, nous avons vite compris hier que Bordeaux était malheureusement à sa place actuellement, dans le bas du classement. La victoire de Brest face à Monaco ou le match plein de Troyes contre Rennes (2-2) montrent que nous n’avons aucune marge sur ces équipes. Pire, le courage de ces deux clubs face à des adversaires sur le papier plus fort, doit nous remettre en question sur l’importance d’être conquérants et non pas spectateurs face à ces équipes. Contre Paris, nous n’avons rien à perdre, si une chose peut être le risque d’avoir perdu ce match avant de l’avoir joué, ne pas avoir peur de leur rentrer dedans, arrêtons de regarder notre passé et créons notre avenir la tête haute. Que l’ambiance soit électrique dans les tribunes et que la peur disparaisse. Samedi prochain à 21h, on attend des gladiateurs, le reste viendra naturellement car le monde sourit aux audacieux.

    Les Tops

    Samuel Kalu (7/10). Il a remplacé le fantomatique Javairô Dilrosun (4) et tout de suite on l’a senti en jambes. Percutant sur son côté gauche, il a fait de nombreuses différences. Passeur décisif sur le coup franc du 2-2, il est encore décisif car c’est son tir qui est détourné par le défenseur rémois. Il mérite sa place contre les parisiens la semaine prochaine.

    Jimmy Briand (7/10). Quand on l’a vu apparaître sur la pelouse à 0-2, il n’avait rien du sauveur annoncé. Emprunté lors de ses dernières titularisations et du haut de ses 36 ans, il a démontré qu’il pouvait encore rendre des services à cette équipe. Sa qualité et son calme devant le but ont été précieux dans ces 20 dernières minutes. Chapeau bas pour un grand professionnel.

    Les Flops

    Rémi Oudin et Javairô Dilrosun (4/10) : Les invisibles. Ils méritent d’être malheureusement dans la même rubrique. Ils devaient animer l’attaque bordelaise et ils ont été malheureusement en-dessous de tout. Pas de décalages, pas de prises de risque et pour le rémois plus que pour le néerlandais un nouveau match sans qui risque de lui coûter sa place de titulaire dans les prochaines semaines.

    Fransergio (4/10) : Le brésilien est perdu. Encore une chance de se montrer et encore un match compliqué malgré quelques balles longues intéressantes, il a toujours autant de mal à se positionner et il perd encore trop de ballons. Avec les retours de Jean Onana, Otávio, et le match intéressant de Tom Lacoux, il risque de devenir un joueur de complément dans les prochaines semaines s’il n’arrive pas à s’acclimater. Souvenons-nous tout de même qu’Otávio, à son arrivée, avait eu les mêmes problèmes que son coéquipier brésilien. Laissons lui encore le bénéfice du doute.

    Vladimir Petkovic : Entre Top et Flop. Le coach a réussi son pari avec des changements judicieux tout au long de la rencontre mais en même temps comment oublier ces 60 premières minutes où l’équipe a semblé perdue. Notre retour est autant une montée en puissance de notre équipe qu’un écroulement total de l’adversaire. Son animation offensive, sans avant-centre, a été un échec sur toute la ligne. Toujours aucune empreinte sur le jeu, toujours une équipe en réaction. Bordeaux a semblé vraiment à sa place ce dimanche et l’entraineur est tout de même un peu responsable. Son agacement en fin de match, malgré le résultat, doit lui permettre de se poser des questions sur son groupe et son équipe de départ.

    Les notes

    Costil : 5
    Pembélé : 6
    Koscielny : 5
    Medioub : 6
    Gregersen : 6
    Mangas : 4
    Lacoux : 5,5
    Fransergio : 4
    Adli : 5
    Dilrosun : 4
    Elis : 5,5
    Oudin : 4
    Kalu : 7
    Note bonus – Briand : 7

    La feuille de match

    FC Girondins de Bordeaux – Stade de Reims (3-2)
    Mi-temps : 0-1.
    Les buteurs : FCGB : Adli (73ème), Briand (78ème, 90+4). SDR : Ekitike (37ème), Locko (63ème).
    Les cartons jaunes : FCGB : Fransergio (54ème), Adli (81ème). SDR : Faes (77ème), Kebbal (85ème).
    Le 11 de départ des Girondins : Costil – Pembele, Gregersen, Koscielny (Medioub, 46ème), Ricardo Mangas – Lacoux, Fransergio (Briand, 66ème) – Dilrosun (Mara, 46ème), Adli, Oudin (Kalu, 46ème) – Elis.
    Le 11 de départ des Rémois : Rajkovic – Doucouré, Faes, Abdelhamid, Konan – Matusiwa, Cassama (Sissoko, 58ème) – Mbuku (Lopy, 86ème), Flips (Locko, 59ème), Touré (Koffi, 86ème) – Ekitike (Kebbal, 58ème).

    Le résumé vidéo