[J25] Dans la tête de David Guion… avant Monaco
David Guion, la dernière chance
Paulo Sousa, Jean-Louis Gasset, Vladimir Petkovic, tous les trois ont échoué dans leur mission de replacer Bordeaux à un rang plus conforme à son standing. Pour les deux premiers cités, on a parfois cru la chose possible. Le technicien portugais a amené le groupe à une 3ème place en décembre 2019 avant de se déplacer à Marseille, Jean-Louis Gasset a semblé sur la voie de la stabilité en janvier 2021 avec 1 nul et 3 victoires de suite avant le match de Lyon. Pour l’ex-sélectionneur suisse, la donne est différente. Il n’a jamais réussi à donner l’impression d’une progression possible ou envisageable.
Il reste 14 matchs et l’ancien entraineur rémois tentera de vaincre cette malédiction d’une équipe incapable de régularité, incapable de progresser dans la durée, incapable de se stabiliser. Revenons sur la chute de ce groupe, étape après étape, afin de trouver les ressorts ( s’ils existent encore) pour basculer dans un bonheur futur plutôt que dans l’aboutissement d’une mort à petit feu.
Un problème plus mental que technique ?
Décembre 2019, Bordeaux mène à la pause à Marseille, la deuxième mi-temps sera ratée, l’équipe perd 3-1 mais plus qu’une défaite, l’équipe s’écroule mentalement en même temps que le club se fissure à nouveau (différent GAPC- King Street). Fin janvier 2021, Bordeaux enchaine les victoires mais perd sur le fil à Lyon après un grand match sur le plan technique et collectif. Au lieu d’être un match quasi référence et fondateur malgré la défaite, il marquera une chute abyssale qui dépassera même le cas de Jean-Louis Gasset puisque Vladimir Petkovic n’aura jamais réussi à remettre les têtes à l’endroit.
Contre Lens, dimanche dernier, nous avons pu voir que le problème était principalement mental. 30 minutes catastrophiques dans tous les compartiments du jeu. Bordeaux est sous l’eau, les passes n’arrivent pas, l’équipe est empruntée comme interdit de jouer. Alberth Elis marque un but et tout d’un coup, l’envie, la qualité technique, le bloc réapparait. Pendant longtemps les deux premiers coachs, cités plus haut, pouvaient s’appuyer sur quelques rencontres abouties pour relancer la machine après plusieurs passages à vide. Jean-Louis Gasset pouvait s’appuyer sur une défense solide jusqu’en février 2021 avec plus de 10 clean-sheets. Et puis, en plus du doute et de l’absence de certitude dans le jeu, la digue bordelaise, fondation indispensable, a lâché, rendant le discours positif de moins en moins audible semaine après semaine, le doute prenant la place prépondérante. Comment expliquer qu’une des défenses les plus hermétiques en Europe de septembre 2021 à janvier 2022 deviennent la plus friable d’Europe ?
Tous ces éléments vont dans le sens, dans l’analyse d’un mental toujours plus défaillant. Pour y remédier, Admar Lopes et Gérard Lopez ont décidé d’investir dans ce secteur de jeu défaillant. Mais fallait-il alors prendre un entraineur connu pour des principes offensifs alors que la digue était encore loin d’être reconstituée ?
David Guion arrive avec le CV présentant les équipes qu’il a dirigées, capables d’accepter de se jeter corps et âmes dans une posture d’assiégée, résistant par un bloc compact. Tactiquement, il aura donc certainement les mots et les schémas pour tenter d’inverser la tendance d’une équipe dont les fuites défensives sont nombreuses. Mais si le problème est mental, il devra surtout réussir à rentrer dans les têtes de ses joueurs pour oublier les nombreuses raclées, redevenir acteur sans tergiverser dans les duels, la concentration, la prise de risque, le positionnement. Des joueurs en retard sur le ballon, des joueurs mal positionnés ou trop loin des attaquants, des relances approximatives ou à l’emporte pièce, toutes ces attitudes dénotent de cerveaux qui pensent trop et qui ont trop souvent oublier de jouer.
Les joueurs à partir de 3-1 ont arrêté de penser mais seront-ils capables d’être à nouveau actifs dès la 1ère minute du match contre Monaco et sur la durée de la rencontre ? Quels que soient les événements ? Les joueurs sont conscients de ce problème récurrent, à chaque fin de rencontre, on entend toujours le même laïus « Il faut qu’on commence les parties, comme souvent on les finit, agir et ne pas réagir ». Et pourtant.
Plusieurs difficultés viennent s’agréger à ce constat. Si David Guion peut rendre cette équipe moins friable, il ne doit pas non plus le faire au détriment de sa capacité à continuer de marquer avec un bloc qui risque d’être plus préoccupé dans les prochaines semaines à défendre. Car si l’équipe doit fermer le robinet et ne doit plus encaisser de but, elle doit également enchainer les victoires. Il reste 14 matchs pour sauver ce monument du football français, et l’entraineur rémois n’aura pas le temps de chercher l’équilibre pendant plusieurs semaines.
Dans les discours un peu répétitifs dans le club et autour du club, on entend également souvent « Bon, on rencontre Lyon, Marseille, Paris, Monaco, Rennes… ce sont des équipes qui sont au dessus, normalement on aura pas de point supplémentaire mais le plus important ce sont les rencontres suivantes (Clermont, Troyes ou St-Etienne). Ces discours nous entrainent-ils pas directement en Ligue 2 ? Quand Lorient va prendre un point à Monaco ou quand Clermont va gagner à Nice, ils ont un comportement positif, dirigé vers la victoire quel que soit l’adversaire. Nous avons l’impression depuis plusieurs mois que ces matchs contre les « gros » du championnat sont perdus d’avance (dans les têtes) et nous nous retrouvons ensuite avec une pression insupportable contre les adversaires plus « abordables ».
Il faut le dire haut et fort, on va jouer dimanche et les 13 dernières rencontres avec l’intime conviction non seulement de ne pas être spectateur mais avec le devoir de croire et de mettre tout en œuvre pour surprendre, déranger, faire mal à l’adversaire. Et le plaisir, la conviction dans les discours, dans l’approche, il est où depuis plusieurs années ?
David Guion n’a pas non plus le temps pour choisir ses hommes et sa tactique. Sans parti pris, essayons d’analyser et de définir, sur la base des performances individuelles et les tactiques mises en place depuis plusieurs mois, le meilleur schéma et le meilleur 11 pour tenter d’éviter la relégation. Définir ce 11, c’est également lui permettre de la continuité dans le temps pour forger ensemble l’esprit de corps, les connexions tactiques et techniques indispensables.
Quel schéma et quelle équipe pour le maintien ?
Sous Paulo Sousa, adepte du 3-5-2, nous étions très sceptiques sur ce schéma tactique car l’entraîneur portugais ne semblait pas avoir les joueurs adéquats pour jouer de cette façon.
Public, le 12ème homme pour se sauver
Comme l’année dernière, le 12ème homme, le public aura un rôle primordial. Pour avoir l’union sacrée, il faut également que notre stade redevienne un « sanctuaire » respecté. Notre plus grande honte, comme supporter, est surement la façon dont nous sommes balayés match après match dans notre antre. Comme expliqué par David Guion, de la fierté, de l’orgueil, porté au plus haut le scapulaire, le buste droit et se faire respecter. Personne ne doit plus gagner facilement dans notre enceinte, l’adversaire doit souffrir, sentir la difficulté, la crainte, recommencer à adopter une position défensive sur notre terrain afin que l’on reprenne le pouvoir mental que nous avions dans ce long couloir de Lescure, comme dans les premiers regards entre boxeurs avant un combat qui indiquent presque déjà l’issue de ce dernier. Le record contre Marseille en est un parfait exemple. La peur de le perdre, le doute même sur les couleurs que nous défendons, l’absence de l’imprégnation de notre histoire, c’est le délitement depuis plus de 10 ans de nos valeurs.
Il est temps de se relever pour de bon, non ? Allez Bordeaux, tes supporters sont là !
Equipes réalisées avant l’absence officiel d’Alberth Elis
Equipe probable contre Reims ? (Rémi Oudin ou Yacine Adli)
Equipe type et Schéma de David Guion pour la fin de saison ?
En 3-5-2 :
En 4-3-3 :