[J28] Dans la tête de David Guion… avant Paris

    Le match des traumatisés

    Entre le 20ème de la Ligue 1 et le leader incontesté, il existe plusieurs mondes. Mais ce dimanche, nous aurons sur le terrain deux équipes perdues. Bordeaux n’a aucun repère, aucune certitude et aucun clean-sheet depuis le début de la saison. Ses chances de revenir du Parc avec un ou trois points sont minces.

    Et pourtant, un infime espoir renaît depuis mercredi soir et la terrible désillusion des parisiens à Madrid. On “rêve” d’affronter une équipe démobilisée et/ou en manque d’agressivité, de cohésion ce week-end. L’année dernière, Bordeaux avait profité d’une équipe joueuse mais peu impliquée avec des lignes distendues pour venir glaner un point.

    Voilà où nous en sommes, attendre un match sans de l’adversaire. Quelle tristesse ! Attention, nous pourrions avoir également tout le contraire d’une équipe démobilisée. Une équipe qui risque d’être chahutée par son public et qui voudra être pardonnée.

    Alors, la note pourrait être salée !

    Les presser, écouter Karim Benzema 

    Le triple buteur de la casa blanca a donné un des chemins pour perturber les parisiens, les empêcher de ressortir tranquillement, leur rentrer dedans et les obliger au combat physique dont ils ne raffolent pas. Préférant multiplier les touches de balles, ils peuvent devenir si fragiles quand les adversaires montrent du répondant, du caractère et une hargne positive dans tous les compartiments du jeu.

    Dans cette optique, David Guion pourrait renforcer encore un peu plus son milieu avec un 3ème joueur athlétique aux côtés de Josuha Guilavogui et Jean Onana. Issouf Sissokho, s’il retrouve les grâces de notre entraîneur, correspond à ce profil. Avec une faculté à répéter les courses et le pressing, il maintiendrait une pression haute sur les relances parisiennes. Autre possibilité, Danylo Ignatenko est le parfait combattant pour imposer une lutte acharnée au milieu et même mieux pour sonner une révolte sur le terrain sans baisser la tête.

    Car, comme lors des 25 dernières minutes à Clermont, Bordeaux doit jouer haut, surprendre une équipe parisienne qui commencera peut-être sa rencontre comme un diesel avec la tête et les jambes lourdes. Il est peut-être temps de se présenter au Parc avec ambition et sans les laisser se remettre tranquillement de leur émotion européenne.

    Ce match est aussi une des dernières occasions de valider, comme le pense Gérard Lopez, que cette équipe, ce groupe mérite mieux.

    Jouez et comportez-vous comme des pros

    Dans cette longue interview, le Président nous parle des 7 ou 8 points supplémentaires que nous devrions avoir. Tout d’abord, l’ensemble des entraîneurs et présidents de France et de Navarre ont toujours le sentiment que son club mériterait plus de points que sa réalité. Ils oublient bien souvent les points qu’ils n’auraient jamais dû avoir (Reims, Rennes… ).

    La réalité, monsieur Lopez, est que nous sommes bien à notre place avec une défense qui est la risée de toute l’Europe, un milieu techniquement trop moyen et une attaque sur courant alternatif. Alors bien entendu, l’idée n’est pas de mettre la tête sous l’eau d’une équipe qui s’y met assez bien tout seule. Au contraire, l’idée est de réfléchir plutôt aux principes, au manuel du combattant à imaginer pour sauver notre peau.

    Le manuel du combattant bordelais dans les 11 dernières journées

    – Un bloc haut, compact, qui presse ensemble et surtout qui garde ses principes tout au long de la rencontre (ne pas reculer après avoir marqué, garder la tête froide et continuer ces principes après avoir encaissé un but).

    – Se comporter comme des professionnels, être concentré tout en étant relâché, retrouver du plaisir, de la créativité, de l’allant. Ne plus jouer comme des robots en se cachant derrière son partenaire, être actif et visible. Pour surprendre l’adversaire, il faut l’obliger à ne plus savoir dans quel zone viendra le danger. Toujours la tête droite et déterminée.

    – Toujours en mouvement, rechercher à se démarquer dans les intervalles, redoubler les passes rapides, être disponibles et proches du porteur du ballon

    – Se parler, s’encourager, s’entraider

    Et le plus important… jouer. Une carrière est courte, le sacrifice de toutes ces années de formation ne doit pas devenir une pression de tous les jours où la tête prend la place sur la spontanéité du jeu.

    Sanctionner pour mieux retrouver

    Ricardo Mangas, hier, Rémi Oudin et Fransérgio aujourd’hui. La multiplication des rencontres ratées doivent être sanctionnées par des mises à l’écart afin que les joueurs se remettent en question. Comment imaginer pouvoir progresser ou se rendre compte de ses mauvaises performances si vous continuez à être sur le terrain semaine après semaine malgré des prestations indigentes. En tout cas pour la concurrence, le sentiment d’injustice est bien légitime.