Saivet « M’imposer à Bordeaux »

    Titularisé lors de la première victoire des Girondins de Bordeaux à domicile, Henri Saivet établit aujourd’hui un bilan de cette première partie de saison du club girondin. Il revient également sur sa situation personnelle, avec cette première titularisation de la saison.

     

     

     

     

    Henri Saivet, comment jugez-vous le début de saison de Bordeaux ?

    Il est assez mitigé. Il y a eu du bon et du moins bon. Même si parfois il y a eu de très bonnes choses, la victoire n’était pas au bout. Il ne suffit pas de bien jouer. Il faut avoir des résultats et le facteur chance nous a fait défaut pendant un moment. Mais on sait que c’est par le travail qu’il faut provoquer cette chance.

     

    Ce manque de chance dont vous parlez, notamment contre Toulouse, vous a-t-il marqué ?

    Il faut que l’on reste fixé sur nos objectifs. Contre Toulouse, on fait une première mi-temps parfaite et on mène 2-0. A l’extérieur, il faut savoir gérer son résultat (ndlr : Bordeaux a finalement perdu 3-2). C’est comme sur le match de Montpellier où à dix contre onze, on mène 2-0 au bout de trente minutes et on se fait rejoindre à cinq minutes de la fin. Tout ça, c’est vraiment dommage mais il faut aussi se souvenir des bonnes choses que l’on a faites.

     

    Comment le vestiaire gérait-il ces coups durs ? Y a-t-il eu des moments difficiles ?

    C’est sûr que ce n’était pas évident. Quand on se retrouve dans des situations comme celles-là, c’est forcément un peu tendu dans le vestiaire, même si on ne le se dit pas parce que ça pourrait partir « en live ». Il faut garder notre sang froid et mettre nos égos de côté. Le plus important aujourd’hui, c’est le club. Quand on voit des équipes comme Monaco ou Lens qui sont descendues, on se dit que ça peut arriver à tout le monde. Donc il faut se sortir de cette situation-là tous ensemble.

     

    Pensez-vous qu’il existe un certain manque de pression à Bordeaux, par rapport au cadre plaisant qui y règne ?

    Non, je ne pense pas qu’il y ait un manque de tension. L’année dernière, on a passé une saison difficile. Et cette année, on avait plus de pression dans la mesure où l’on voulait bien faire, montrer un nouveau visage et montrer aux supporters que l’on allait tout donner. Je ne pense pas que le fait que le cadre soit plaisant enlève la pression, elle est toujours là. Il y a différents types de pression. La bonne, c’est celle qu’on ressent quand on se retrouve dans le haut du classement comme il y a deux ans (ndlr : Bordeaux avait fini 6eme). Quand on se bat pour ne pas descendre, c’est une pression différente. On a un peu moins confiance en nous, comme en ce moment où je trouve que l’on est un peu timoré et où l’on n’arrive pas à se lâcher plus. Mais au fil des matchs, ça va venir car la confiance arrive au fur et à mesure.

     

    Quand ça n’allait pas bien, les relations étaient un peu tendues avec la presse. Comment avez-vous vécu ça ?

    Moi, je ne faisais pas trop attention à la presse. La presse est là pour relater les choses qui se passent à Bordeaux et quand on perd, on ne peut rien dire. Quand on est dans une situation délicate, on ne peut pas se permettre de parler. Il faut se réfugier dans le travail parce qu’il n’y a que le travail qui payera. Une fois qu’on commencera à enchaîner des performances, on pourra réagir vis-à-vis de la presse. L’important, c’est d’abord de se sortir de notre situation délicate qui plombe un peu l’ambiance du groupe. Même si elle est très bonne, on sent que si on gagne plus, qu’on grimpe au classement et qu’on joue d’autres places que la 18eme, on se sentirait mieux entre nous. L’ambiance du groupe reste bonne. On s’entend tous bien entre nous mais on sent que c’est un peu tendu. Même s’il n’y a pas eu pour l’instant de grosses embrouilles.

     

    Contre Caen samedi, vous avez réalisé un bon match. Comment analysez-vous cette victoire (2-0, 15eme journée de L1) ?

    Contre Caen, il fallait gagner pour prendre nos trois premiers points à domicile, surtout après la défaite face à Dijon (2-0, 14eme journée de L1), pour remonter au classement. On savait que Caen était une équipe qui jouait bien en contres donc il fallait rester vigilant. Au début du match, on s’est dit que tout n’allait pas être parfait parce que l’on n’est pas au mieux au niveau de la confiance mais qu’il fallait que l’on soit irréprochable dans l’état d’esprit. C’est ce qu’on a fait. Tout le monde a couru et au final, la victoire est méritée. C’est très important pour la confiance avec Yoan (Gouffran) qui marque, Anthony (Modeste) qui rentre et qui marque alors que ça faisait un moment qu’il ne jouait plus trop. Donc il faut se servir de ces choses-là pour créer une dynamique qui va nous permettre d’avancer et de gagner en confiance. On est content, parce que ça nous fait sortir de la zone de relégation et on va pouvoir respirer un peu.

     

    Le match contre Nancy dimanche s’annonce donc primordial…

    Oui, le match de dimanche va être capital surtout que l’on joue notre deuxième match de suite à domicile. Quand on voit le match qu’ils ont réussi à faire contre Paris, on peut se dire qu’ils peuvent gagner contre n’importe qui. C’est à nous de travailler à l’entraînement pour savoir comment les jouer et pour trouver les clés qui nous permettront de gagner ce match.

     

    Est-ce que le maintien est vraiment l’objectif déclaré ?

    Pour l’instant, et tant que l’on sera dans cette situation, oui, l’objectif est de s’éloigner de cette zone rouge. On ne peut pas prétendre à une autre place pour l’instant. Il faut d’abord rejoindre la première partie du tableau et après, on verra. Pour l’instant, l’idée est vraiment de s’éloigner de la zone de relégation.

     

    Vous avez connu samedi votre première titularisation contre Caen. Comment l’avez-vous vécue ?

    Ça m’a fait plaisir parce que je n’avais pas encore débuté un match cette année et c’était important. Maintenant, c’est à moi de montrer à l’entraîneur (Francis Gillot) que je mérite de jouer et ça passe par les entraînements mais aussi par les matchs. C’est à moi de faire ce qu’il faut et d’enchaîner les performances.

     

    Vous avez évolué à droite. Comment envisagez-vous ce changement par rapport à votre poste d’origine et cela vous dérange-t-il ?

    A la base, mon poste de prédilection, c’est sur les côtés, à droite ou à gauche. Auparavant, tout le monde me disait que j’étais attaquant et en formation, j’ai dû dépanner deux ou trois fois à ce poste. Mais mon poste favori, c’est sur les côtés. C’est en tout cas là où je me sens le mieux.

     

    Avez-vous l’impression que c’est le moment ou jamais pour vous imposer avec notamment la méforme de Fahid Ben Khalfallah ?

    Oui, je le sens. Quand le coach vous fait confiance et vous fait plus jouer, ça veut dire qu’il veut tenter de nouvelles choses. Il me donne cette chance de jouer mais maintenant, c’est à moi de la saisir, de marquer, de faire marquer et d’apporter un plus à cette équipe. Il nous manque peut-être un peu cette fraîcheur, cette insouciance et cette percussion qu’apporte par exemple Nicolas (Maurice-Belay) à gauche. Et c’est vrai que cela serait bien que j’arrive à l’apporter de l’autre côté. Il faut que je donne tout pour que l’équipe marche bien.

     

    Vous avez été prêté à Angers la saison dernière. Est-ce qu’un prêt cette saison, en L1 ou en L2, est envisageable ?

    Moi, pour l’instant, ma priorité est de m’imposer à Bordeaux. Le prêt, on en a parlé mais mon objectif reste de m’imposer à Bordeaux. Il reste quatre matchs avant la trêve et il faut bien les négocier. Le reste, on verra plus tard.

     

     

    Source: Football365