Plasil : « Il n’y a jamais eu de tension »
S’il y a bien un joueur qui ne déçoit pas cette saison, c’est bien Jaroslav Plasil, il répond aux questions du site So Foot.
Bordeaux est désormais 6ème, dimanche il y a Rennes qui
se profile. Avez-vous peur d’une réaction rennaise après leurs
trois défaites consécutives ?
Bien sûr. Tout le monde affirme qu’ils ne sont pas bien mais s’ils
mettent deux buts à Monaco, il n’y a pas photo. Le match s’est joué
à peu de choses, je pense que Rennes est une équipe très forte à
domicile ; on va donc essayer d’aller là-bas pour faire un bon
résultat. Désormais on est lancé dans la course à la 6ème place, on
doit finir la saison correctement pour être européen la saison
prochaine.
Si Bordeaux gagne, pourra-t-on vous considérer comme des
candidats affirmés à l’Europe ?
On ne va pas parler de ça maintenant, il reste six matchs tout peut
aller très vite. On doit tout remporter à domicile et obtenir des
résultats à l’extérieur et ça ne sera pas évident, car tout le
monde a besoin de points, mais si on montre le même état d’esprit
que dimanche, les efforts paieront. On est un peu déçu, car avec
trois victoires de plus à domicile on serait en course pour la
troisième fois.
D’autant plus que Bordeaux va devoir faire face à un
calendrier assez difficile (entre autres déplacement à Toulouse et
réceptions de Paris et Montpellier, ndlr), cette fin de saison sera
un peu l’indicateur des ambitions bordelaises pour l’avenir, non
?
C’est sûr, on a la chance de jouer des matchs où il y aura de
l’enjeu et du spectacle. On va rencontrer des équipes qui jouent le
haut du tableau donc ça serait bien de gagner pour nettoyer cette
saison où l’on a beaucoup souffert et se faire un peu plaisir.
D’ailleurs, beaucoup de rumeurs sur des problèmes à
Bordeaux ont circulé, j’imagine que ces résultats ont permis
d’apaiser les tensions ?
Il n’y a jamais eu de tension au sein du vestiaire. Des trucs se
sont passés avec les supporters, ils ont fait ce qu’ils ont fait et
puis voilà. C’était à nous de réagir. Quand les supporters ne sont
pas contents ils le font savoir et c’est normal. Il fallait qu’on
se remette en question et depuis quelques temps on est un peu mieux
alors ça serait bien de continuer comme cela.
Tu parles des supporters, mais entre ton but et tes deux
gestes très classes, avec ton maillot offert à une dame et la
dédicace à Dominique Drospy, n’aurais-tu pas essayé de te les
mettre dans la poche ?
Ah non pas du tout. À l’échauffement, j’ai tiré au-dessus et il y a
une personne qui s’est pris le ballon en pleine face, en plus elle
avait des lunettes et je pensais qu’elle était vraiment sonnée.
Alors, je suis allé m’excuser et je lui ai promis mon maillot.
Pendant le match on ne pense pas trop à ces choses-là et
heureusement qu’à la mi-temps j’y ai pensé. D’autre part, c’est
normal que la victoire soit dédiée à Dominique parce que ça fait
très longtemps qu’il était au club et en ce moment il traverse une
période difficile donc c’était pour dire qu’on pense à lui et que
tout le club le soutient.
Mais tu as aussi conscience que ce genre de gestes va te
permettre de faire partie des joueurs cadres dans le coeur des
supporters…
Non je ne pense pas. Je fais ça sur le coup, rien n’est programmé.
Je suis quelqu’un comme ça et puis voilà.
Un mot sur Monaco, le club qui t’a découvert. Tu dois
sûrement avoir une petite pensée pour cette équipe qui fait une
saison très moyenne ?
C’est évident. Mais déjà, après la finale de la Ligue des Champions
en 2004, la saison suivante a montré quelques changements. Et à
partir de 2006, les choses se sont dégradées. Il y a eu beaucoup de
changements de dirigeants, d’entraîneurs et de joueurs. Alors,
forcement ce manque de stabilité se paye à un moment ou un autre.
Mais une équipe comme Monaco doit rester en Ligue 1 car c’est un
sacré club. Mais c’est sûr que ça fait un peu bizarre de les voir
comme ça.
32 matchs, 32 fois titulaires, comment tu expliques ta
régularité et le fait qu’on parle de toi comme le meilleur
Bordelais cette saison ?
Le coach me fait confiance donc j’essaye de la lui rendre sur le
terrain. Je donne, à chaque fois le maximum, que ce soit pour moi,
pour le club et pour les supporters alors forcément de pouvoir
jouer c’est très important. Mais c’est vrai que je réalise ma
meilleure saison au niveau des statistiques.
Tu sembles bien en Gironde, pour t’intégrer d’avantage
n’as-tu pas songé à faire comme certains de tes coéquipiers et
investir dans des vignes ?
(rires) Non non. J’aime bien des fois boire un petit verre de vin,
qui est excellent ici, mais non ce n’est pas une idée à laquelle
j’ai pensé. Mettre de l’argent là-dedans ce n’est pas trop mon
truc. Pour le futur j’ai d’autres projets mais, qui pour le moment,
sont personnels.
Même nationalité, même poste, même coupe de cheveux, la
comparaison avec Pavel Nedved a dû t’énerver au fil de ta carrière
?
M’énerver je ne sais pas. On est deux joueurs totalement
différents. Il a gagné le Ballon d’Or, j’ai eu la chance de jouer
avec lui, c’est tout ce qu’on peut en dire. Avec son palmarès, la
comparaison ne peut pas se faire.