Réaction sur le site officiel du directeur du centre de formation des Girondins de Bordeaux, Patrick Battiston, au sujet de la polémique autour des quotas. Il apporte son soutien à Laurent Blanc.

 

 

Quel est votre sentiment sur ce que l’on peut appeler « l’affaire des quotas » ?

Je suis un peu désabusé par tout ce qu’il se dit et les interprétations qui sont faites. Cela a probablement dépassé les pensées des gens qui se sont exprimés. Je connais Erick Mombaerts, François Blaquart et Laurent Blanc que j’ai côtoyé à Bordeaux. C’est un procès d’intention. Il est vrai que des propos ont été tenus mais c’est simplement une idée soumise et cela ne va pas plus loin. Cette histoire blesse beaucoup les dirigeants qui sont concernés. Les propos, de la manière dont ils sont relatés, sont assez sévères. Il y a une différence entre la teneur de ces propos et les gens que nous connaissons qui sont loin de vouloir mettre en place un quelconque pourcentage. C’est malvenu et il est difficile de se sortir de cette situation délicate. On parlait de quotas pour les centres de formation. Aux Girondins de Bordeaux, il n’y a pas de quotas. Ce n’est même pas une idée qui a effleuré l’esprit de qui que ce soit ici.

 

Justement, quels sont les critères de recrutement d’un joueur pour le centre de formation ?

Patrick Battiston : Un bon joueur ! Techniquement et qui ait surtout l’envie de réussir. La couleur de peau ou l’origine ne rentrent pas en ligne de compte. Nous cherchons de très bons joueurs capables de jouer en professionnel aux Girondins de Bordeaux. C’est le seul et unique critère. Il suffit de venir au centre de formation ou dans nos sections d’élite à la préformation. Nous avons des garçons de multiples origines. Certains sont athlétiques, d’autres plus petits. La nature fait les choses, on ne choisit pas. Il faut que le joueur fasse une bonne passe et un bon contrôle, c’est le plus important. Cette histoire de quotas est un débat qui ne nous concerne pas.

 

En novembre 2010, Laurent Blanc déclarait que l’on retrouvait les mêmes stéréotypes de joueurs dans les centres de formation…

 

Comme je l’ai dit sur le ton de la plaisanterie, Laurent n’a pas bien regardé. On cherche à stigmatiser les choses, à animer une pseudo-polémique sur les centres de formation qui n’a pas lieu d’être. Il y a 3 semaines, j’ai rencontré Laurent Blanc au bord d’un terrain lors d’un match de jeunes à Bordeaux. Nous avons discuté, parlé de formation et il n’y a eu aucun problème. Je pense qu’il doit être terriblement blessé par tout ce qu’il se dit.

 

Vous l’avez côtoyé pendant 3 saisons à Bordeaux et jamais il n’aurait pu tenir de tels propos ?

 

Non, jamais. Il a donné sa chance à Benoît Trémoulinas. Marc Planus, Matthieu Chalmé et d’autres joueurs ont joué sous sa responsabilité. On ne peut pas dire que ce soit des monstres physiques. Il a fait d’Alou Diarra son capitaine aux Girondins et en équipe de France. Il a aussi permis à Marouane Chamakh, qui possède la double nationalité franco-marocaine, d’éclore au plus haut niveau. Ce sont la volonté et la détermination qui comptent. Le profil que les médias ont dressé de Laurent Blanc est loin de celui que nous connaissons. Il est vrai qu’on parle de Black mais c’est le langage courant des jeunes. Tout simplement. Il y a une évolution dans la manière de s’exprimer des jeunes et dans la société elle-même. Les joueurs eux-mêmes parlent comme cela. Ce n’est pas un propos péjoratif.