Pour la presse portugaise, Paulo Sousa s’est souvenu d’avril 1993. Le gardien de but du Benfica, Neno, fut expulsé à la 72ème minute de jeu. Les deux remplacements de l’époque ayant déjà été effectués, Paulo Sousa prit l’initiative de prendre ce poste de gardien. A la question de savoir s’il s’agissait plus d’un acte de folie ou de courage, l’actuel entraineur des Girondins de Bordeaux répond aujourd’hui. “Quelqu’un devait prendre des décisions et je me sentais en confiance. Les premiers candidats au poste étaient Mozer et Paulo Futre. Mais Mozer était nécessaire pour le centre de la défense parce que nous allions souffrir, et Paulo devait continuer à travailler sur les transitions offensives. C’était évident pour moi de prendre cette décision et, d’ailleurs, j’étais déjà en formation. Ce sont des moments où vous vous sentez inspiré et où l’énergie était la meilleure”. La fin de l’histoire lui a donné raison car Benfica gagna 3-2 et Paulo Sousa ne concéda qu’un seul but.

Cette année-là, le coach bordelais connut un autre moment, celui de la victoire en finale de Coupe du Portugal 5-2 à Boavista. Benfica avait d’ailleurs une magnifique équipe, que l’on pourrait qualifier de meilleure équipe individuellement parlant sur les 30 dernières années : Neno, Veloso, William, Mozer, Schwarz, Paneira, Paulo Sousa, Rui Costa, Joao Pinto, Rui Aguas et Futre, sans oublier Iuran et Helder qui étaient entrés. “Comparer est toujours compliqué. Les temps et les circonstances sont différents. Mais oui, une grande équipe et de grands joueurs. Nous avons eu la qualité du jeu, collective et individuelle. Et à partir du milieu de terrain, les joueurs qui ont fait la différence en dribblant, en accélérant, en passant et en terminant. Mais aussi beaucoup de jeu et de contrôle émotionnel”.