Rolland Courbis : “Quand le policier m’arrête, il me dit ‘coach, fais pas le con, je ne te mets pas les menottes, c’est la pire soirée de ma carrière de flic’”

Rolland Courbis a été incarcéré quelques mois. L’ancien coach des Girondins de Bordeaux et de l’Olympique de Marseille s’est souvenu des circonstances et des raisons. Il y avait, à l’époque, un mandat d’arrêt européen délivré dans le cadre des transferts suspects à l’OM. Il fut condamné à deux ans de prison ferme pour abus de biens sociaux, et complicité de bien sociaux, faux et usage de faux, et complicité de faux. Le 19 septembre 2009, il fut interpellé, mis garde à vue, et incarcéré le lendemain aux Baumettes, pour être finalement condamné à 21 mois de prison.
« Disons que je suis surpris pourquoi… Je suis au courant que je dois me présenter, je sais que je suis protégé pour une trentaine de jours si je reste à Monaco… J’ai plaidé coupable dans le dossier dans le sens que j’ai eu une partie de mes salaires donnés au black par mon club. Je sais qu’il va y avoir en coulisses le bracelet, j’espère en bénéficier comme tout le monde. Là, je suis quand même surpris d’être arrêté le soir de ce match-là (Marseille-Montpellier). Si je suis au courant d’être en danger alors que j’attends avec impatience la réponse pour le bracelet, je ne vais pas au stade, je regarde le match à la télé… Je ne vais pas au stade pour faire de la provocation. J’en avais discuté avant avec mon avocat, il m’avait dit qu’il n’y avait pas de problème. Je suis obligé de penser que cet arrêt… Dans la justice et dans les personnes qui sont dans un dossier tes adversaires, il y en a certains qui sont des adversaires corrects et pas très sévères, et d’autres pour qui c’est tout à fait le contraire. Je suis sûr qu’il y a dû avoir une personne, le juge ou le procureur, qui a dit : ‘celui-là nous a gonflés, il nous a fatigués, donc si on attend le bracelet, on ne va pas avoir le plaisir de le voir derrière les barreaux, et ça va lui porter moins préjudice que de le voir en prison’. Je peux comprendre sans haine qu’il puisse avoir des adversaires avec cette vision des choses. J’ai trouvé marrant quand le policier m’arrête et m’appelle coach. Il me dit : ‘coach, fais pas le con, je ne te mets pas les menottes, c’est la pire soirée de ma carrière de flic’. Il m’emmène à l’Évêché, là où travaillait mon père. Heureusement qu’il n’est plus là parce que je pense que j’aurais été responsable de sa mort […] A l’intérieur, je n’ai pas d’ennemis, il n’y a pas de problèmes. En plus, on m’a mis dans une cellule tout seul… Je risque d’avoir à répondre à avoir pas mal de questions de passionnés parce que dans les promenades, tu peux bien comprendre que les discussions c’est le football, l’OM, et les gonzesses… […] Je me bats contre le fait que l’argent, je ne l’ai piqué à personne, et que j’étais en accord, avec mes dirigeants sur mon contrat, pour récupérer ces sommes d’argent. Je fais cinq mois et demi alors qu’avec le bracelet, normalement j’aurai pu faire un mois. La juge d’application des peines ne veut que ce soit un journal sportif ou un quotidien qui dise ‘Rolland Courbis sortira probablement dans 8-15 jours’ […] A partir du moment où tu es allé en prison, tu as l’étiquette d’un gars et d’un mec qui y a été, on ne regarde pas si tu as fait 15 jours ou cinq mois et demi. Mais par contre, cinq mois et demi, c’est long […] Si j’ai l’impression d’être un voyou ? Non, le terme n’est pas bon. Mais qu’on te prenne pour quelqu’un de malhonnête avec toutes les personnes honnêtes qu’il y a sur la planète, tu te sens un peu isolé… Tu te dis que tu es le seul à ne pas aimer payer tes impôts, il va falloir quand même que fasse des progrès sinon on va me montrer du doigt quand je vais marcher dans la rue ».